AMNESTY INTERNATIONAL
RÉACTION
10 juillet 2017
Russie. Les autorités russes doivent enquêter sur de nouvelles allégations d’exécutions extrajudiciaires en Tchétchénie
Réagissant aux informations publiées par le journal russe Novaïa Gazeta, selon lesquelles les forces de sécurité auraient tué 27 personnes en Tchétchénie dans la nuit du 26 janvier 2017, Denis Krivosheev, directeur adjoint du programme Europe et Asie centrale d’Amnesty International, a déclaré :
« Ces allégations proviennent d’une source crédible et, aussi terribles soient-elles, elles paraissent parfaitement plausibles concernant la Tchétchénie, où les pouvoirs publics commettent des violations des droits humains en toute impunité.
« Amnesty International recueille depuis des années des éléments montrant que les exécutions extrajudiciaires sont pratiquées en Tchétchénie et ailleurs dans le Caucase du Nord, et ces allégations concernent des faits similaires à d’autres déjà constatés dans le passé. Une enquête doit être immédiatement ouverte et, si ces accusations s’avèrent exactes, tous les auteurs présumés de ces actes doivent être traduits en justice.
« Une enquête exhaustive et approfondie doit également être menée sur d’autres allégations, selon lesquelles plus d’une centaine d’hommes gay auraient été placés en détention secrète, torturés et, plus généralement, maltraités en Tchétchénie en avril dernier.
« Les membres des forces de sécurité ne peuvent pas torturer et tuer en toute impunité, sous prétexte qu’ils représentent la force publique. »
Contexte
Citant deux sources haut placées en Tchétchénie, Novaïa Gazeta a indiqué le 9 juillet que plusieurs dizaines de personnes avaient été arrêtées illégalement lors d’opérations menées sans préavis à partir de la mi-décembre 2016, aux quatre coins de la république. Vingt-sept de ces personnes auraient été tuées dans la nuit du 26 janvier, sans avoir été officiellement arrêtées.
Toujours selon Novaïa Gazeta, qui a publié une série d’articles sur les persécutions des hommes gays en Tchétchénie, ces exécutions ne seraient pas liées à la répression menée contre les homosexuels au niveau local. Ces rafles auraient été déclenchées par le meurtre d’un policier, le 16 décembre 2016.
Pour plus d’informations, veuillez contacter :
Alexandre Artemiev
Responsable médias
Amnesty International (Moscou)
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