Amnesty
International appelle les autorités compétentes de Bosnie-Herzégovine à
enquêter rapidement, efficacement et de manière approfondie sur une
attaque violente perpétrée pour des raisons apparemment homophobes à
Sarajevo.
Le
24 mars, peu après minuit, une quinzaine d'hommes proférant des
insultes sexistes, homophobes et xénophobes ont attaqué un groupe de
sept personnes, dont cinq défenseurs des droits humains de l'association
LGBT « Okvir ». Une militante de cette association aurait reçu des
coups dans le dos, d'autres auraient été atteints à la tête. L'attaque a
eu lieu dans une zone résidentielle de Sarajevo équipée de caméras en
circuit fermé.
La
police est arrivée après la fuite des assaillants. Lorsque les victimes
se sont rendues au poste de police de Centar le lendemain afin de
témoigner, ils ont appris que l'affaire n'avaient pas encore été
enregistrée.
Amnesty
International appelle les autorités compétentes à enquêter rapidement
et efficacement sur cette attaque, en utilisant tous les moyens
disponibles, y compris, si nécessaire, l'accès aux enregistrements des
caméras de vidéosurveillance. Amnesty International appelle également
les autorités à mener une enquête approfondie tenant compte des motifs
présumés de l'agression (sexe, genre et orientation sexuelle).
Ces
motifs, s'ils sont confirmés, doivent être dûment et adéquatement
intégrés lors des poursuites et de la sentence. Les attaques basées sur
une orientation sexuelle ou une identité de genre réelle ou perçue
constituent une grave forme de discrimination.
Amnesty
International regrette que le Code pénal de la Bosnie-Herzégovine
n'intègre pas l'orientation sexuelle et l'identité de genre comme motifs
spécifiques légitimant une enquête et des poursuites contre les crimes
de haine.