dimanche 25 novembre 2018

Indonésie. La répression des personnes LGBTI atteint un niveau alarmant

6 novembre 2018, 17:49 UTC  
Image result for drapeau indonésienLes personnes lesbiennes, gays, bisexuelles, transgenres et intersexuées (LGBTI) subissent une répression croissante aux mains de la police et de la police administrative municipale (Satpol PP) en Indonésie, où au moins quatre séries d’arrestations et d’humiliations publiques ont eu lieu au cours du dernier mois, a déclaré Amnesty International.
Le dernier épisode s’est déroulé le 4 novembre. Ce jour-là, des agents de la Satpol PP de Padang (province de Sumatra-Ouest) ont arrêté 10 femmes supposées lesbiennes après que l’une d’elles a publié sur Facebook une photo d’elle embrassant et serrant dans ses bras sa petite-amie. La Satpol PP a décidé de procéder à cette arrestation après que des habitants de Padang se sont plaints de la photo. Elle a indiqué que ces 10 personnes seraient envoyées à un organisme social local pour suivre un « programme de sensibilisation », sans donner plus de précisions.
Cette campagne haineuse contre les personnes LGBTI doit cesser immédiatement. 
Usman Hamid, directeur d’Amnesty International Indonésie
Parallèlement, dans la province voisine de Lampung, la Satpol PP locale a fait une descente sur une plage et arrêté trois personnes soupçonnées d’être des femmes transgenres lors d’une opération visant à « assurer la sécurité et maintenir l’ordre public » dans la ville. Les agents de la Satpol PP ont ensuite arrosé en public à la lance d’incendie les personnes arrêtées, dans le cadre d’un « bain obligatoire », ou ghusl.
« L’humiliation de ces trois femmes transgenres est épouvantable et constitue un traitement cruel, inhumain et dégradant qui est absolument interdit par le droit international. Procéder à un coup de filet et utiliser un camion de pompiers pour arroser en public les personnes arrêtées est totalement inacceptable, comme tout autre acte de violence et de discrimination envers des femmes transgenres ou d’autres personnes LGBTI », a déclaré le directeur d’Amnesty International Indonésie, Usman Hamid.
Le 31 octobre, le chef de la Satpol PP de Pasaman occidental (province de Sumatra-Ouest) a annoncé que la police municipale avait également arrêté deux femmes pour une relation lesbienne. En octobre, la Satpol PP a également arrêté six personnes qu’elle soupçonnait d’être des femmes transgenres. Elle a expliqué que cette série d’arrestations visait à « s’assurer que la ville soit exempte de LGBT ». Le chef de la Satpol PP a déclaré qu’il n’y avait « aucune place pour les personnes LGBT dans la ville », en ajoutant que ces arrestations étaient justifiées au regard du règlement relatif à l’ordre public de Pasaman occidental, qui « prévoit des sanctions légères pour les personnes LGBT ».
« Cette campagne haineuse contre les personnes LGBTI à Lampung, Padang, Pasaman occidental et dans l’ensemble de l’Indonésie doit cesser immédiatement. La police doit protéger les citoyens de ce pays. Elle doit également enquêter sur les agents de la Satpol PP et conduire les auteurs de ces agissements devant la justice, sous peine de créer un climat d’impunité de plus en plus inquiétant. La Satpol PP doit recevoir l’ordre de ne plus jamais se livrer à de tels actes. Tous les règlements discriminatoires envers les personnes LGBTI, notamment celui en vigueur à Sumatra-Ouest, doivent être supprimés », a déclaré Usman Hamid.

Le 19 octobre, la police de Java-Ouest a arrêté deux hommes pour avoir été les administrateurs d’un groupe Facebook intitulé « Gay Bandung Indonesia », ou GBI, qui compte 4 093 membres. Ces deux hommes ont ensuite été inculpés au titre de la Loi relative aux informations et aux transactions électroniques (Loi ITE), un texte aux dispositions draconiennes, pour « diffusion d’informations électroniques contenant des atteintes à la pudeur ».6 novembre 2018, 17:49 UTC
Les personnes lesbiennes, gays, bisexuelles, transgenres et intersexuées (LGBTI) subissent une répression croissante aux mains de la police et de la police administrative municipale (Satpol PP) en Indonésie, où au moins quatre séries d’arrestations et d’humiliations publiques ont eu lieu au cours du dernier mois, a déclaré Amnesty International.
Le dernier épisode s’est déroulé le 4 novembre. Ce jour-là, des agents de la Satpol PP de Padang (province de Sumatra-Ouest) ont arrêté 10 femmes supposées lesbiennes après que l’une d’elles a publié sur Facebook une photo d’elle embrassant et serrant dans ses bras sa petite-amie. La Satpol PP a décidé de procéder à cette arrestation après que des habitants de Padang se sont plaints de la photo. Elle a indiqué que ces 10 personnes seraient envoyées à un organisme social local pour suivre un « programme de sensibilisation », sans donner plus de précisions.
Cette campagne haineuse contre les personnes LGBTI doit cesser immédiatement. 
Usman Hamid, directeur d’Amnesty International Indonésie
Parallèlement, dans la province voisine de Lampung, la Satpol PP locale a fait une descente sur une plage et arrêté trois personnes soupçonnées d’être des femmes transgenres lors d’une opération visant à « assurer la sécurité et maintenir l’ordre public » dans la ville. Les agents de la Satpol PP ont ensuite arrosé en public à la lance d’incendie les personnes arrêtées, dans le cadre d’un « bain obligatoire », ou ghusl.
« L’humiliation de ces trois femmes transgenres est épouvantable et constitue un traitement cruel, inhumain et dégradant qui est absolument interdit par le droit international. Procéder à un coup de filet et utiliser un camion de pompiers pour arroser en public les personnes arrêtées est totalement inacceptable, comme tout autre acte de violence et de discrimination envers des femmes transgenres ou d’autres personnes LGBTI », a déclaré le directeur d’Amnesty International Indonésie, Usman Hamid.
Le 31 octobre, le chef de la Satpol PP de Pasaman occidental (province de Sumatra-Ouest) a annoncé que la police municipale avait également arrêté deux femmes pour une relation lesbienne. En octobre, la Satpol PP a également arrêté six personnes qu’elle soupçonnait d’être des femmes transgenres. Elle a expliqué que cette série d’arrestations visait à « s’assurer que la ville soit exempte de LGBT ». Le chef de la Satpol PP a déclaré qu’il n’y avait « aucune place pour les personnes LGBT dans la ville », en ajoutant que ces arrestations étaient justifiées au regard du règlement relatif à l’ordre public de Pasaman occidental, qui « prévoit des sanctions légères pour les personnes LGBT ».
« Cette campagne haineuse contre les personnes LGBTI à Lampung, Padang, Pasaman occidental et dans l’ensemble de l’Indonésie doit cesser immédiatement. La police doit protéger les citoyens de ce pays. Elle doit également enquêter sur les agents de la Satpol PP et conduire les auteurs de ces agissements devant la justice, sous peine de créer un climat d’impunité de plus en plus inquiétant. La Satpol PP doit recevoir l’ordre de ne plus jamais se livrer à de tels actes. Tous les règlements discriminatoires envers les personnes LGBTI, notamment celui en vigueur à Sumatra-Ouest, doivent être supprimés », a déclaré Usman Hamid.
Le 19 octobre, la police de Java-Ouest a arrêté deux hommes pour avoir été les administrateurs d’un groupe Facebook intitulé « Gay Bandung Indonesia », ou GBI, qui compte 4 093 membres. Ces deux hommes ont ensuite été inculpés au titre de la Loi relative aux informations et aux transactions électroniques (Loi ITE), un texte aux dispositions draconiennes, pour « diffusion d’informations électroniques contenant des atteintes à la pudeur ».

QUIZ : SAUREZ-VOUS IDENTIFIER CES 7 DRAPEAUX DES FIERTÉS ?





A vous de jouer !





LA P.M.A. ( PROCREATION MÉDICALEMENT ASSISTÉE ) QUESTIONS- RÉPONSES

La publication récente par le Conseil d’État d’une étude sur la révision de la loi bioéthique, qui doit avoir lieu au premier semestre 2019, constate que « rien n’impose de maintenir les conditions actuelles d’accès à la PMA ( procréation médicalement assistée) ».
Il est donc temps de mettre le droit français en conformité avec les normes internationales.
Pour en savoir plus cliquer sur le lien ci-dessous:






Les Taïwanais vont pouvoir s’exprimer sur le mariage pour tous et toutes!


A cette occasion, Amnesty Asie de l'Est a créée une vidéo de témoignages en faveur de ce vote et deux membres de notre Commission y ont contribué. 

vendredi 12 octobre 2018

GUATEMALA : LE PARLEMENT GUATEMALTEQUE RISQUE D’ADOPTER UNE LOI DISCRIMINATOIRE

EXTERNE SF 18 U 278 – AMR 34/9028/2018
AU 163/18 Toulouse, le 12 septembre 2018

Le Congrès du Guatemala est sur le point d’adopter une loi interdisant l’avortement, le mariage entre personnes du même sexe et l’éducation sexuelle complète. La proposition de loi n° 5272 « pour la protection de la vie et de la famille » menace directement les droits des femmes, des jeunes filles et des personnes lesbiennes, gays, bisexuelles, transgenres ou intersexuées (LGBTI), ainsi que leur vie et leurs familles.
Le député Aníbal Rojas Espino a présenté la proposition de loi n° 5272 au Congrès du Guatemala le 26 avril 2017, accompagnée de 30 000 signatures de soutien recueillies par la Coordination nationale évangélique. Ce texte a reçu un avis favorable de la Commission des aspects législatifs et constitutionnels, avant d’être examiné les 22 et 28 août 2018. Il doit maintenant faire l’objet d’une troisième lecture en séance plénière, qui pourrait avoir lieu au cours des prochains jours, lors de laquelle il pourrait être voté et approuvé.
Des organisations locales et des défenseurs des droits humains au Guatemala ont indiqué que le Congrès devait examiner la proposition de loi le 4 septembre. Amnesty International a publié une Action urgente mondiale le 31 août pour appeler les législateurs à voter contre la proposition de loi n° 5272 et à travailler plutôt sur une loi qui améliorerait la protection des droits humains. Ce texte n’a pas été intégré à l’ordre du jour des débats du 4 septembre ; les défenseurs des droits humains pensent que les législateurs ont tenu compte de la pression internationale. On ignore quand il sera à nouveau discuté, si bien que la menace persiste.
La proposition de loi vise à modifier le Code pénal afin d’alourdir les sanctions pour les avortements et de criminaliser des femmes même en cas de mort naturel de leur fœtus. Ces dispositions menacent la santé et la vie des femmes et des jeunes filles en les empêchant de bénéficier de soins vitaux. Elles étendraient la criminalisation de l’avortement à des situations de fausse couche, d’enfants mort-nés et de complications obstétriques et rendrait passible d’emprisonnement toute personne qui « fait la promotion de l’avortement ou facilite l’accès à celui-ci », ce qui ferait reculer le Guatemala dans le domaine des droits en matière d’avortement.
Par ailleurs, la proposition de loi renforce les discriminations historiques envers les personnes lesbiennes, gays, bisexuelles, transgenres et intersexuées (LGBTI), en interdisant expressément le mariage entre personnes du même sexe. Elle prévoit également d’interdire aux établissements scolaires de promouvoir des « politiques ou programmes traitant de la diversité sexuelle et de l’idéologie de genre, ainsi que d’aborder des comportements sexuels qui diffèrent de l’hétérosexualité comme s’ils étaient normaux ».
ACTION RECOMMANDEE : lettre international / email / fax / Twitter :
 appelez les législateurs du Guatemala à voter contre la proposition de loi n° 5272 et à dire « non » à une loi discriminatoire » ;
 engagez le Congrès guatémaltèque à travailler sur une loi qui améliorerait la protection des droits humains pour les jeunes filles, les femmes et les personnes LGBTI.
MERCI D’ENVOYER VOS APPELS IMMEDIATEMENT.SI VOUS RECEVIEZ CETTE ACTION URGENTE AVEC RETARD, NE PLUS INTERVENIR APRES LE 22 OCTOBRE 2018.
Président du Congrès, Alvaro Arzú Escobar
Palacio Legislativo, 9 Avenida 9-44,
Zona 1, Guatemala City,
Guatemala, 01001
Courriel : aarzu@congreso.gob.gt
Twitter : @AlvaroArzuE, #NoALa5272 (« Non à la 5272 »)
Formule d’appel : Monsieur le Député,
Député à l’origine de la proposition de loi n° 5272
Aníbal Rojas Espino
Palacio Legislativo, 9 Avenida 9-44,
Zona 1, Guatemala City,
Guatemala, 01001
Courriel : arojas@congreso.gob.gt
Twitter : @AnibalRojasGT, #NoALa5272
Formule d’appel : Monsieur le Député,
Copies à : Email au Congrès
comunicacionsocial@congreso.gob.gt
direcciongeneral@congreso.gob.gt
direccionlegislativa@congreso.gob.gt
Twitter : @CongresoGuate, #NoALa5272
Ambassade du Guatémala
2 rue Villebois-Mareuil - 75017 Paris
Tél : 01.42.27.78.63. - Fax : 01.47.54.02.06
Courriel : embfrancia@minex.gob.gt
guatemala.paris@orange.fr
Tarifs postaux pour le Guatémala :
Lettre internationale (20 g) : 1,30 €
COMPLÉMENT D’INFORMATION
L’Organisation mondiale de la santé (OMS) et le Comité des droits de l’homme des Nations
unies ont reconnu le lien de cause à effet entre la mortalité maternelle et les lois qui
restreignent ou criminalisent l’avortement. L’OMS a souligné que la limitation de l’accès à
l’avortement légal ne diminue pas les besoins d’avortement et augmente probablement le
nombre de femmes qui ont recours à des avortements illégaux et dangereux. Elle entraîne des
taux de morbidité et de mortalité accrus et crée des inégalités sociales.
En vertu des traités internationaux que le Guatemala a signés, les autorités guatémaltèques
sont tenues de garantir les droits de toutes les personnes sans discrimination, y compris celle
fondée sur l’orientation sexuelle ou l’identité de genre.
Dans ses récentes observations concernant le Guatemala, le Comité des droits de l’homme a
exprimé ses préoccupations relatives à la discrimination et à la violence motivées par
l’orientation sexuelle ou l’identité de genre des victimes, à la criminalisation de l’avortement et
des fausses couches et au manque de services de santé reproductive adaptés. Il appelle le
gouvernement du Guatemala à « [g]arantir le plein accès aux services de santé sexuelle et
procréative, à la contraception d’urgence et à une éducation sexuelle complète pour
sensibiliser les hommes, les femmes, les filles et les garçons dans l’ensemble du pays ».
Parallèlement, le Comité des droits de l’enfant a recommandé expressément aux autorités
guatémaltèques de « veiller à ce que l’éducation à la santé sexuelle et procréative soit inscrite
au programme scolaire obligatoire et soit développée en associant les adolescents, filles et
garçons, en accordant une attention particulière à la prévention des grossesses précoces et
des infections sexuellement transmissibles ».
La proposition de loi n° 5272 a été présentée devant le Congrès le 27 avril 2017 et approuvée
en deuxième lecture le 28 août 2018. Elle doit maintenant faire l’objet d’une troisième lecture
en séance plénière, qui pourrait avoir lieu au cours des prochains jours. Si elle est à nouveau
approuvée, elle passera à l’étape finale de l’adoption article par article. Pour en savoir plus,
consultez le communiqué de presse sur le même sujet :
https://www.amnesty.org/fr/latest/news/2018/09/guatemala-ley-discriminatoria-pone-en-riesgola-

vida-y-los-derechos-de-miles-de-mujeres-ninas-y-personas-lgbti/. 

L'INDE DÉPÉNALISE L'HOMOSEXUALITÉ

VICTOIRE
Il s'agit d'un message d’espoir adressé non seulement aux personnes lesbiennes, gays, bisexuelles, trans et intersexuées (LGBTI), mais aussi à toutes celles qui luttent pour la justice et l’égalité.
« Ce jugement clôt un chapitre sombre de l’histoire indienne. Il marque le début d’une nouvelle ère d’égalité pour des millions de personnes en Inde. La remarquable victoire d’aujourd’hui est une étape décisive dans le combat mené depuis trois décennies par la communauté LGBTI et ses alliés en Inde », a déclaré Asmita Basu, directrice des programmes à Amnesty International Inde.
Le 6 septembre 2018, un collège de cinq juges de la Cour suprême a rendu légales les relations librement consenties entre adultes du même sexe. Leur décision unanime défend le droit à l’égalité, à la dignité et à la liberté d’expression pour toutes les personnes, quelle que soit leur orientation sexuelle. La Cour suprême a ajouté que toute discrimination fondée sur l’orientation sexuelle constituait une violation des droits fondamentaux garantis par la Constitution indienne.

dimanche 1 juillet 2018

Vidéo voir pour comprendre

La vidéo d'Amnesty "Voir pour comprendre" relative aux droits LGBTI est maintenant disponible.

Pour la voir, vous pouvez cliquer ici

mardi 12 juin 2018

Action Urgente Ukraine : DES MANIFESTANTS D'EXTREME DROITE ATTAQUENT LES ORGANISATEURS D'UN FESTIVAL

DES MANIFESTANTS D'EXTREME DROITE ATTAQUENT LES ORGANISATEURS D'UN FESTIVAL

Le Festival pour l'égalité des droits de Tchernivtsi, dans l'ouest de l'Ukraine, a été perturbé par de violents manifestants d'extrême droite et manifestants tenants du conservatisme religieux, alors que la police nationale avait promis d'assurer la protection de cet événement et de garantir l'exercice de la liberté de réunion pacifique pour ses participants. Les autorités locales n'ont pas encore commenté publiquement cet incident.

Le 19 mai, vers 08 h 30, les organisateurs du Festival pour l'égalité des droits ont été informés du fait que le bâtiment où devait se tenir ce festival, qui devait commencer à midi, avait été cambriolé. Vers 11 heures, un groupe de manifestants d'extrême droite et de manifestants tenants du conservatisme religieux sont arrivés sur les lieux du festival, exigeant, en proférant des menaces, que les organisateurs annulent cet événement. Au bout de plusieurs minutes, la police a permis à certains manifestants violents de pénétrer dans le bâtiment où devait se tenir le festival, puis a immédiatement ordonné à tout le monde d'évacuer ce bâtiment en raison d'une prétendue alerte à la bombe. Quand les organisateurs sont sortis, des manifestants qui se trouvaient dehors ont jeté sur eux de lourds objets, y compris un marteau. La police a alors fait monter les organisateurs du festival dans un bus et les a conduits en dehors de la ville. Ils ont dû changer de véhicule plusieurs fois car la police leur a dit qu'ils risquaient d'être suivis et qu'ils étaient toujours en danger.

Le Festival pour l'égalité des droits a lieu tous les ans ; il attire l'attention sur les droits des personnes LGBT, et est axé sur des thématiques telles que la violence domestique et la discrimination liée au genre.

Amnesty International considère que les incidents du 19 mai à Tchernivtsi constituent une violation flagrante des droits à la liberté de réunion pacifique et à la liberté d'expression. Les forces de police locales ont manqué à leur devoir, car elles avaient été averties à l'avance des risques de perturbation de cet événement, mais n'ont pas respecté leur obligation de garantir l'égalité des droits pour toutes les personnes à Tchernivtsi. Les autorités ukrainiennes doivent veiller à ce qu'une enquête efficace et impartiale soit menée dans les meilleurs délais sur les actes de violence commis par des manifestants qui ont perturbé cet événement et sur leurs menaces de violences, sur les agissements de la police, et sur la prétendue alerte à la bombe (selon des participants à cet événement perturbé, un seul des étages du bâtiment accueillant ce festival a été évacué en raison de la prétendue alerte à la bombe, et ils se demandent si cette menace était réelle ou s'il s'agissait d'un prétexte utilisé pour les évacuer et mettre fin à ce festival).


Amnesty International continuera de suivre de près l’évolution de la situation et interviendra de nouveau si nécessaire.

Merci à toutes les personnes qui ont envoyé des appels. Aucune action complémentaire n’est requise de la part du réseau Actions urgentes.

Ceci est la première mise à jour de l’AU 99/18.

Pour en savoir plus : https://www.amnesty.org/fr/documents/eur50/8424/2018/fr/

Noms : Participants et organisateurs du Festival pour l'égalité des droits Hommes et femmes
Informations complémentaires sur l’AU 99/18, EUR 50/8500/2018 Ukraine 1er juin 2018

dimanche 10 juin 2018

Action Turquie : LA MARCHE DES FIERTÉS N’EST PLUS MENACÉE

TURQUIE. LA MARCHE DES FIERTÉS N’EST PLUS
MENACÉE

La marche des fiertés organisée par des étudiants a eu lieu pacifiquement, rassemblant des centaines d’étudiants, le 11 mai sur le campus de l'Université technique du Moyen- Orient (ODTÜ), à Ankara, malgré des tentatives de l’université et des autorités d’Ankara de l’empêcher d’avoir lieu.

La marche des fiertés, organisée chaque année par des étudiants, a eu lieu le 11 mai sur le campus de l'Université technique du Moyen-Orient (ODTÜ), à Ankara, la capitale. Des centaines de manifestants ont défilé sur le campus de l’université, bravant l’interdiction de tous les événements LGBTI imposée par le gouverneur d’Ankara.

L’organisation ODTÜ LGBTI Solidarity a dit à Amnesty International qu’elle était très reconnaissante pour le soutien et les actions de l’organisation, et a partagé le message suivant : « Nous ne pouvions pas nous taire et nous résigner à cette interdiction. Nous devions nous y opposer, nous devions défiler. L’interdiction de notre marche des fiertés était illégale et contre notre existence. C’est parce que nous avons bénéficié du soutien international et de la solidarité de la part des militants d’Amnesty International du monde entier que nous avons pu résister à cette interdiction et avancer. Nous n’aurions pas pu avancer sans votre soutien. »

Merci à toutes les personnes qui ont envoyé des appels. Aucune action complémentaire n’est requise de la part du réseau Actions urgentes.

Ceci est la première mise à jour de l’AU 83/18. Pour plus d’informations : www.amnesty.org/fr/documents/eur44/8339/2018/fr/

Nom : ODTÜ LGBTI Solidarity et d’autres personnes ayant participé à la marche des fiertés organisée par des étudiants à Ankara Homme et femmes

Informations complémentaires sur l'AU 83/18, EUR 44/8401/2018, 11 mai 2018

Annonce Hong Kong : Le recours des autorités contre un visa pour un couple homosexuel fera jurisprudence en matière d’égalité pour les personnes LGBTI

AMNESTY INTERNATIONAL
ANNONCE À L’ATTENTION DES MÉDIAS

AILRC-FR
1er juin 2018
Hong Kong. Le recours des autorités contre un visa pour un couple homosexuel fera jurisprudence en matière d’égalité pour les personnes LGBTI

  *  Le Tribunal suprême examine le 4 juin le cas de « QT », qui s’est vue refuser un visa de personne à charge au titre de son union avec une autre femme
  *  Des experts d’Amnesty International spécialistes des droits des personnes lesbiennes, gays, bisexuelles, transgenres et intersexuées (LGBTI) et connaissant bien ce dossier sont disponibles pour des interviews

La discrimination subie par les personnes LGBTI à Hong Kong est de nouveau mise en lumière lundi 4 juin, lors de l’audience du Tribunal suprême consacrée à la demande de visa formulée par « QT » au titre de son union avec une autre femme.

Une femme, identifiée par les initiales « QT » dans son dossier judiciaire, est venue à Hong Kong avec sa conjointe mais n’a pas obtenu de visa de personne à charge, bien que le couple ait contracté une union civile au Royaume-Uni.

Jan Wetzel, conseiller principal sur les questions politiques à Amnesty International, a commenté l’affaire :

« Il s’agit d’une affaire historique pour Hong Kong et d’un moment important pour les droits des personnes LGBTI dans cette région et ailleurs. Aucune personne ne devrait subir de discrimination en raison de qui elle est, ni de qui elle aime.

« Hong Kong risque d’être en retard en matière d’égalité pour les personnes LGBTI, tandis qu’à travers le monde - y compris en Asie - la reconnaissance des droits des couples homosexuels grandit, notamment par le biais d’autorisations de séjour et de visas pour les conjoints de même sexe.

« Au lieu de faire obstinément appel des décisions de justice qui reconnaissent les droits des personnes LGBTI, les autorités de Hong Kong doivent respecter l’égalité et mettre fin à la discrimination envers les couples homosexuels.

« Toutes les autorités publiques sont tenues de prendre toutes les mesures nécessaires pour respecter pleinement les droits à l’égalité et à la non-discrimination, ainsi que de rejeter toute forme de discrimination fondée sur l’orientation sexuelle ou l’identité de genre. »

Complément d’information
En septembre 2017, une juridiction d’appel inférieure a statué en faveur de la reconnaissance à Hong Kong de l’union civile du couple au Royaume-Uni pour l’obtention d’un visa de personne à charge. Cependant, les autorités ont contesté cette décision.

N’ayant donc pas obtenu de visa de personne à charge, « QT » ne peut séjourner à Hong Kong que pendant de courtes périodes avec un visa touristique et n’est pas autorisée à y travailler, ni à bénéficier d’autres avantages auxquels les résidents peuvent normalement prétendre, tels que l’acquisition de la résidence permanente au bout d’un certain temps ou l’accès aux services publics hospitaliers subventionnés.

Pour solliciter un entretien avec les spécialistes du dossier et des droits des LGBTI à Amnesty International, veuillez prendre contact avec :
à Hong Kong : Tom Mackey, +852 6026 3992, tom.mackey@amnesty.org
à Londres : (+44) 7778 472 126 ; courriel : press@amnesty.org

mardi 5 juin 2018

Communiqué de presse Pakistan : Avancées historiques en termes de droits humains pour les zones tribales et les personnes transgenres

AMNESTY INTERNATIONAL 
COMMUNIQUÉ DE PRESSE 

AILRC-FR
25 mai 2018
Pakistan. Avancées historiques en termes de droits humains pour les zones tribales et les personnes transgenres

Le Pakistan a réalisé des avancées historiques pour les droits des personnes vivant dans les zones tribales le long de la frontière afghane avec l’adoption d’une nouvelle modification de la Constitution qui annule des lois honteuses datant de l’époque coloniale, a déclaré Amnesty International vendredi 25 mai.

Avec ce vote, c’est la deuxième fois ce mois-ci que le Parlement pakistanais s’unit malgré de profonds clivages politiques sur des sujets essentiels liés aux droits humains, après l’adoption de la Loi relative à la protection des droits des personnes transgenres.

« C’est un moment historique qui met fin à plus d’un siècle et demi de lois draconiennes remontant à l’époque coloniale pour les habitants des zones tribales. Ceux-ci peuvent enfin jouir des mêmes droits inscrits dans la Constitution que les autres citoyens Pakistanais, rompant avec un passé honteux constitué de règles arbitraires et punitives », a déclaré Omar Waraich, directeur adjoint pour l’Asie du Sud à Amnesty International.

Cette modification de la Constitution met fin à la fameuse Ordonnance de 1901 relative aux crimes commis dans la zone-frontière, instaurée sous l’autorité britannique au XXIe siècle. Aux termes de celle-ci, les personnes vivant dans les zones tribales étaient expressément privées de leur droit de contester leur détention, de leur droit à une assistance juridique et de leur droit de présenter des éléments pour se défendre, si bien que de nombreuses violations des droits humains étaient cautionnées.

La modification prévoit que les zones tribales sous administration fédérale seront intégrées dans la province de Khyber Pakhtunkhwa (nord-ouest du pays), devenant ainsi régies par la Constitution du Pakistan pour la première fois de l’histoire.
Au début du mois, le 5 mai 2018, le parti au pouvoir et ceux de l’opposition ont adopté ensemble l’une des lois les plus progressistes au monde en ce qui concerne les droits des personnes transgenres.

« Le Pakistan devient le premier pays d’Asie et l’un des rares dans le monde à reconnaître l’identité de genre ressentie par les personnes transgenres. Celles-ci peuvent désormais obtenir des documents officiels reflétant leur identité de genre et participer ainsi pleinement à la société, sans discrimination, a déclaré Omar Waraich.

« Même s’il reste encore beaucoup à faire pour garantir les droits de ces deux minorités, il s’agit d’un moment rare où les forces politiques qui s’affrontent constamment ont trouvé la volonté d’aborder des questions liées aux droits humains au Pakistan. »

samedi 26 mai 2018

Communiqué de presse Ukraine : La passivité des autorités encourage l’intensification des violences de l’extrême droite

AMNESTY INTERNATIONAL
DÉCLARATION PUBLIQUE

16 mai 2018
Index AI : EUR 50/8434/2018
Ukraine. La passivité des autorités encourage l’intensification des violences de l’extrême droite

Les autorités ukrainiennes n’ont jamais pris de mesures efficaces pour empêcher et sanctionner les violences, de plus en plus fréquentes depuis 2015, commises par des groupes d’« extrême droite ». Les victimes de ces violences et de ces menaces, notamment des femmes, des militant-e-s des droits des personnes LGBTI, des militant-e-s de gauche, des familles roms et d’autres personnes et groupes pris pour cible par des membres de groupes d’« extrême droite », restent exposées à des attaques et à des manœuvres d’intimidation et de harcèlement. Ces personnes ne bénéficient toujours pas d’une protection efficace, sauf dans quelques cas précis, comme lors la marche des fiertés de Kiev en 2017, et rien ne laisse penser que des mesures de protection exhaustives sont envisagées, et encore moins mises en place. De plus, la passivité persistante des autorités face aux violences perpétrées par des groupes d’extrême droite encourage les membres de ces groupes, conscients de l’impunité quasi-totale dont ils bénéficient, à planifier et à mener d’autres attaques. Cette passivité des autorités reflète un mépris flagrant pour les droits à la liberté d’expression et de réunion pacifique et pour le droit à la liberté et à la sécurité des groupes et personnes pris pour cible. Pour faire face à cette situation, les autorités ukrainiennes doivent mettre en place une politique de « tolérance zéro » pour ces violences et prendre des mesures immédiates pour protéger les victimes et amener les responsables présumés de tels actes à rendre des comptes.

Au cours des 14 derniers mois, Amnesty International a recensé pas moins de 30 attaques perpétrées par des membres de groupes d’« extrême droite ». Dans tous les cas sauf un, les responsables ont bénéficié d’une impunité totale pour leurs actions. Cela les a encouragés à préparer et à mener d’autres attaques et à harceler et intimider leurs cibles en ligne et hors ligne, et il est clair que ce problème est de plus grave.
Les autorités ukrainiennes semblent avoir décidé de ne pas apporter de réponse adéquate aux attaques dont sont victimes les groupes de gauche et les populations marginalisées. Dans la plupart des cas, des membres de groupes d’extrême droite préparent et mènent ouvertement ces attaques et revendiquent souvent leurs actions violentes sur les réseaux sociaux et ailleurs. Ils prévoient généralement leurs attaques avant un événement précis, via des forums en ligne publics ou privés ou par d’autres moyens. Ainsi, il semblerait tout à fait possible et faisable pour les agences ukrainiennes chargées de l’application des lois de prendre des mesures préventives efficaces et suffisantes et d’identifier et de poursuivre les responsables de ces attaques. Cependant, à quelques exceptions près, aucune mesure n’est prise.

La protection de la marche des fiertés de Kiev en 2016 et 2017 a fait exception à la règle générale d’absence de protection des événements LGBTI et des militant-e-s des droits des personnes LGBTI. Les responsables d’attaques contre des personnes régulièrement prises pour cibles par des groupes d’extrême droite font encore moins souvent l’objet de poursuites. Des poursuites de ce type ont été engagées dans seulement un cas parmi tous les faits de violences recensés par Amnesty International au cours des 14 derniers mois : les responsables présumés de l’attaque menée lors du Festival de l’égalité de la ville de Zaporijia en septembre 2017 ont été identifiés, arrêtés et déférés à la justice. Leur procès est toujours en cours.

La dernière attaque de ce type a eu lieu lors d’un débat ouvert au public et ayant pour thème « L’Offensive contre les droits des personnes LGBTI, forme de censure : l’exemple russe », qui aurait dû se tenir au Underhub de Kiev, un espace privé, le 10 mai. Le bureau d’Amnesty International à Kiev était à l’origine de cet événement et des intervenants d’Amnesty International, de Human Rights Watch et de KyivPride étaient présents, ce qui a permis aux trois organisations de témoigner des événements, lesquels étaient similaires à de nombreuses autres attaques de ce type.
Ce jour-là, peu avant l’ouverture prévue de l’événement, plus de 20 militants d’extrême droite sont arrivés et ont menacé les participants de violences s’ils ne partaient pas immédiatement. Trois membres d’une entreprise de sécurité privée, employés par les organisateurs de l’événement, ont bloqué l’accès à la salle de conférence, empêchant ainsi les militants d’extrême droite d’entrer et de mettre leurs menaces à exécution. Cependant, les organisateurs et certains des participants sont restés coincés à l’intérieur et l’événement n’a pas pu avoir lieu. Pendant ce temps, cinq policiers du raïon (arrondissement) de Petchersk, qui étaient présents sur les lieux depuis le début, ont refusé d’intervenir. Leur commandant d’unité a déclaré aux organisateurs de l’événement que l’unité de cinq hommes n’était pas suffisante pour s’opposer aux assaillants et a dit : « Ils ne vous frappent pas, si ? ». Certaines personnes qui devaient participer à l’événement mais sont arrivées plus tard n’ont pas pu entrer et ont vu le même agent de police parler amicalement avec le dirigeant du groupe d’assaillants. Ils ont également entendu des membres de l’unité de police employer un langage homophobe. Peu après l’arrivée des assaillants, l’un des propriétaires, ou un représentant des propriétaires, du lieu de l’événement est venu et a demandé aux organisateurs d’annuler l’événement et de quitter les lieux. Le même homme a dit aux assaillants, qu’il a qualifiés de « normaux » (un commentaire homophobe pour les distinguer des militants des droits des personnes LGBTI), que s’il avait su qu’il s’agissait d’un événement sur les droits des personnes LGBTI, il n’aurait pas autorisé la location des lieux.
Environ une heure plus tard, une unité de la police de patrouille urbaine de la ville (une autre branche de la police) est arrivée. Les organisateurs s’étaient entretenus avec un membre haut placé de la patrouille urbaine qui leur avait promis de leur apporter un soutien et une protection. Ce n’est en effet qu’après l’arrivée de la police de patrouille urbaine que les participants ont pu quitter les lieux en sécurité. Ils ont été accompagnés hors des lieux en petits groupes et sont rentrés chez eux en taxi, de peur d’être attaqués par les assaillants en route. En effet, les participants à des événements de ce type protégés par la police sont souvent attaqués après avoir quitté les lieux.

L’attaque menée lors du débat du 10 mai n’est pas surprenante. Les organisateurs avaient reçu des menaces de membres de groupes d’extrême droite qui prévenaient qu’ils allaient interrompre l’événement, et en avaient informé la police. C’est pour cette raison que la police était présente sur les lieux dès le début. Cependant, il était clair que les policiers postés sur les lieux ne savaient que très peu, voire rien, des violences annoncées, et s’ils en avaient connaissance, ils n’étaient pas venus correctement préparés. Les témoignages des participants et les conversations des policiers qu’ils ont entendues laissent penser que les forces de l’ordre n’avaient pas prévu de réponse aux événements de cette soirée, qui étaient pourtant prévisibles. Des informations essentielles fournies par des sources en lignes ou déduites du déroulement d’événements passés lors desquels des membres de groupes d’extrême droite avaient mené des attaques à Kiev étaient disponibles. Ce n’est qu’après l’arrivée de l’unité de police de patrouille urbaine, dont les membres étaient armés et en nombre suffisant, que les participants ont pu être évacués. Les assaillants ont cependant atteint leur objectif principal : interrompre et faire annuler le débat, ce dont certains se sont par la suite vantés en ligne, publiant parfois des photos des personnes qui ont pris leur parti. Aucun des assaillants n’a été appréhendé au moment des faits, et à ce jour, aucun n’a été amené à rendre des comptes.

L’attaque menée lors de cet événement était semblable à bien des égards à de nombreuses autres attaques de groupes d’extrême droite.

Le 8 mars 2018, des groupes d’extrême droite ont mené des attaques contre les participants à des manifestations pacifiques en faveur des droits des femmes à plusieurs endroits en Ukraine.

À Kiev, aux moins cinq personnes participant à la Marche des femmes ont été blessées. Deux femmes ont été couvertes d’un liquide antiseptique vert tâchant. Le journaliste Bogdan Novak et un autre participant ont reçu du gaz poivre dans les yeux. Des assaillants ont pris des pancartes à plusieurs manifestants. Une vidéo rendue publique montre les assaillants qui essaient de prendre les pancartes des mains de militantes pendant que les policiers présents sur place essaient de convaincre les femmes de les ranger pour éviter les « provocations ». 

De plus, après la Marche des femmes à Kiev, les autorités ont accusé l’une des organisatrices, Olena Chevtchenko, directrice de l’ONG Insight, d’avoir enfreint les règles relatives aux rassemblements publics, en raison d’une banderole « provocante » portée par certains manifestants. La banderole en question, qui a depuis été diffusée largement sur les réseaux sociaux, montrait notamment une silhouette de femme et un trident (l’un des symboles de l’Ukraine) pointant vers ses fesses. Cela a été considéré comme une offense et a été utilisé comme base pour les poursuites engagées contre Olena Chevtchenko au titre du Code des infractions administratives ukrainien. L’audience dans le cadre de l’affaire de la militante devait avoir lieu le 12 mars au tribunal du raïon (arrondissement) de Chevtchenkovski, à Kiev. Cependant, avant le début de l’audience, une vingtaine d’hommes agressifs a fait irruption dans la salle d’audience. D’après la militante et son avocate, ces hommes avaient des matraques télescopiques et des bombes lacrymogènes et leur présence avait pour but d’intimider et de faire pression sur le tribunal. L’audience a par conséquent été ajournée au 15 mars, date à laquelle de nombreux militants, accompagnés de journalistes et d’observateurs diplomatiques, ont investi la salle d’audience les premiers. Le tribunal a statué qu’Olena Chevtchenko n’avait commis aucune infraction et a classé l’affaire.

Le 8 mars, à Lviv, dans l’ouest de l’Ukraine, des participants à la manifestation intitulée « Sisterhood. Support. Solidarity » ont également été attaqués par une foule agressive, qui a utilisé le même liquide vert tâchant. L’un des manifestants a été gravement blessé à la tête et a dû être hospitalisé.
Le même jour, à Oujgorod, également dans l’ouest de l’Ukraine, des participants à une marche en faveur des droits des femmes ont été attaqués par un groupe de six personnes qui leur ont jeté de la peinture rouge dessus. L’une des organisatrices, Vitalina Koval, a reçu de la peinture chimique dans les yeux. La police a arrêté les assaillants et en a inculpé quatre, toutes des femmes, de houliganisme et de crime de haine (articles 296 et 161 du Code pénal ukrainien), avant de les libérer le même jour. Dans les jours qui ont suivi, des militants en faveur des droits des femmes de la région ont commencé à recevoir des menaces sur les réseaux sociaux.

Le 20 avril 2018 au soir, des membres d’un groupe local d’extrême droite se faisant appeler C14 ont attaqué le campement d’un groupe de familles roms dans le parc Lysa Hora, dans le raïon (arrondissement) de Holosiyvsky, à Kiev. Avant l’attaque, des représentants du C14 et des personnes s’étant fait passer pour des représentants du raïon (arrondissement) de Holosiyvsky s’étaient déjà rendus sur les lieux au moins deux fois : la première fois deux mois avant l’attaque, puis quelques jours avant. Ces personnes avaient demandé aux familles roms de quitter les lieux rapidement. D’après des témoins, pendant l’attaque, les assaillants ont utilisé du gaz poivre, des couteaux et d’autres armes blanches, voire même des armes à feu. Ils ont brûlé 15 tentes et ont chassé les habitants. Le lendemain, en réponse à des questions des médias, la police a déclaré n’avoir reçu aucune plainte liée à ces événements et a affirmé ne pas pouvoir faire de commentaire sur le sujet. Dans le même temps, des membres du C14 ont parlé de ces événements sur Internet, évoquant une intervention réussie, et ont affirmé, en utilisant des termes délibérément ambigus, qu’ils avaient eu recours à des « méthodes de persuasion » mais pas à la violence pour atteindre leurs objectifs. Ce n’est que le 25 avril, lorsqu’une vidéo de l’attaque a été publiée sur le site d’informations LB.ua (http://bit.ly/2HwXUCn), que le ministre de l’Intérieur Arsen Avakov a condamné l’attaque sur son compte Twitter, affirmant qu’elle avait été motivée par des considérations ethniques, et que la police a officiellement confirmé qu’une enquête avait été ouverte sur ces événements. La vidéo montre clairement les hommes chassant violemment des femmes avec des enfants, jetant des objets et pulvérisant du gaz poivre.

À ce jour, l’enquête sur l’attaque contre les familles roms est toujours en cours et aucune avancée n’a été signalée. Ce n’était pas la première fois que des familles roms étaient attaquées ces dernières années en Ukraine, et aucune information n’a fait état de poursuites contre les responsables des autres violences de ce type.
La liste des attaques perpétrées par des membres de groupes d’extrême droite s’allonge et le problème prend de plus en plus d’ampleur. 

Les autorités ukrainiennes doivent reconnaître le problème que représente l’intensification des violences commises par des groupes d’extrême droite dans tout le pays et prendre des mesures immédiates efficaces pour y faire face. Elles doivent notamment : 

    • reconnaître publiquement le problème et son ampleur, sanctionner toutes les formes de violences et de menaces par des groupes d’extrême droite, s’engager à mettre en œuvre une politique de « tolérance zéro » claire destinée à assurer la sécurité et la protection des victimes et des personnes visées par ces violences et veiller à ce que les responsables présumés fassent l’objet d’enquêtes et de poursuites efficaces ;

    • s’engager, dans le cadre de cette politique de tolérance zéro, à veiller au respect et à la protection des droits humains fondamentaux de toutes et tous en Ukraine, notamment des droits à la liberté d’expression et de réunion pacifique et du droit à la liberté et à la sécurité, et s’engager à lutter contre les violences et les discriminations dont se rendent responsables des acteurs étatiques et non étatiques, particulièrement lorsqu’elles sont motivées par des considérations liées à l’origine ethnique, au genre, à la sexualité, à l’expression pacifique des convictions ou d’autres motifs de discrimination ;

    • diligenter dans les meilleurs délais une enquête impartiale et efficace sur toutes les violences et menaces de violences signalées, identifier les responsables présumés et les amener à rendre des comptes dans le cadre de procès équitables, et mettre ainsi immédiatement fin à l’impunité dont bénéficient les personnes qui organisent et commettent de telles infractions ;

    • prendre des mesures préventives efficaces contre toute menace crédible d’attaque préméditée, notamment en mettant en place une protection efficace des événements organisés par les groupes et personnes qui ont été régulièrement victimes des violences de groupes d’extrême droite, comme les femmes, les militant-e-s des droits des personnes LGBTI, les militant-e-s de gauche et les familles roms ;

    • s’abstenir de prendre des mesures qui apporteraient un soutien explicite ou implicite aux groupes qui perpètrent ou encouragent des atteintes aux droits humains ou des violences, notamment des discriminations liées à l’origine ethnique, au genre, à la sexualité, à l’expression pacifique des convictions ;

    • ouvrir des enquêtes sur tous les faits signalés d’utilisation de langage discriminatoire et homophobe par des membres des forces de police et d’autres représentants de l’État et prendre les mesures disciplinaires nécessaires, et d’autres mesures le cas échéant, contre les responsables présumés ;

    • fournir à la police des lignes directrices claires et des instructions concernant les interventions liées à la protection des personnes et groupes pris pour cible par des groupes d’extrême droite, ainsi que des événements que ces personnes organisent, et fournir aux forces de police concernées les ressources et la formation nécessaires ;

    • créer une équipe spéciale chargée d’analyser et d’améliorer si besoin la méthode de collecte de renseignements sur les attaques prévues, le harcèlement et les menaces contre des personnes et des groupes régulièrement pris pour cible par des membres de groupes d’extrême droite, afin de rendre plus efficaces les actions de prévention et la protection des groupes et personnes menacés ;

    • utiliser les compétences et initiatives déjà mises en place par des organisations de la société civile, des journalistes, des universitaires, entre autres, pour atteindre ces objectifs.

mardi 22 mai 2018

Action Urgente Ukraine : Des menaces pèsent sur le festival pour l'égalité des droits

EXTERNE                        SF 18 U 164 - EUR 50/8424/2018

AU 99/18                         Toulouse, le 17 mai 2018

UKRAINE : DES MENACES PÈSENT SUR LA TENUE DU FESTIVAL POUR L'ÉGALITÉ DES DROITS

La police ukrainienne de la ville de Tchernivtsi, dans l'ouest du pays, a conseillé aux organisateurs du Festival pour l'égalité des droits de déplacer l'événement du centre-ville vers un lieu non dévoilé, au motif que des groupes d'extrême-droite ont proféré des menaces et sont déterminés à perturber le festival. La police a ajouté qu'elle n’est pas en mesure de déployer un nombre suffisant d’agents pour assurer la protection de l'événement, alors que selon certaines informations, des membres de différents groupes d'extrême-droite de toute l'Ukraine s’apprêtent à rallier Tchernivtsi au moment du festival.

Le 14 mai, le responsable du Service des activités de prévention de la police de Tchernivtsi, Sviatoslav Kishliar, a déclaré aux organisateurs du Festival pour l'égalité des droits qu'il s'était entretenu avec Igor Loutchak, représentant du Corps National, un groupe d'extrême-droite, qui lui avait assuré : « Le Festival pour l'égalité des droits n'aura pas lieu à Tchernivtsi. Ils vont l'interrompre. »

En outre, la police a conseillé aux organisateurs de déplacer le festival vers un lieu non dévoilé, à l'écart du centre-ville. Elle a ajouté qu'elle n’est pas en mesure de déployer plus de 10 policiers pour assurer la sécurité de l'événement, car la ville accueille au même moment un festival de musique.

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samedi 19 mai 2018

Annonce Turquie : La marche des fiertés interdite doit être autorisée à se dérouler en paix

(avec un peu de retard, désolé)

AMNESTY INTERNATIONAL
ANNONCE À L’ATTENTION DES MÉDIAS

10 mai 2018
AILRC-FR
Turquie. La marche des fiertés interdite doit être autorisée à se dérouler en paix
· Des porte-parole d’Amnesty International sur place sont disponibles pour des entretiens.

En amont de la marche des fiertés organisée vendredi 11 mai par des étudiants à l’université technique du Moyen-Orient, et annulée par le recteur de l’université au titre de l’interdiction générale des événements LGBTI par les autorités de la ville d’Ankara, Fotis Filippou, directeur des campagnes pour l’Europe à Amnesty International, a déclaré :
« Ces sept dernières années, les étudiants et les étudiantes de cette université ont marché à travers leur campus pour soutenir les droits des personnes LGBTI. Plutôt que d’interdite les événements liés aux marches des fiertés, les autorités municipales et universitaires devraient soutenir et protéger de telles marches. Les étudiants doivent être autorisés à marcher sans craindre d’être intimidés ni de subir d’actes de violence. »
« La marche des fiertés de cette université n’est pas la seule à être menacée. Des interdictions comme celle-ci ont été utilisées pour renverser une tendance auparavant progressiste de lutte contre l’homophobie et la transphobie en Turquie. »
Complément d’information
À l’approche de la Journée internationale contre l’homophobie, la transphobie et la biphobie qui se tient le 17 mai, Amnesty International appelle le gouverneur d’Ankara à annuler l’interdiction générale de tous les événements LGBTI à Ankara.
Les autorités turques doivent garantir que les personnes lesbiennes, gays, bisexuelles, transgenres et intersexuées (LGBTI) et leurs alliés puissent exercer leur droit à la liberté d'expression et de réunion sans craindre d’être intimidés ni de subir d’actes de violence.
Pour des mises à jour depuis le terrain, suivez https://twitter.com/berileski et https://twitter.com/aforgutu

Pour obtenir davantage d'informations ou organiser un entretien, veuillez prendre contact avec : Stefan Simanowitz, à Londres : stefan.simanowitz@amnesty.org ou +44 2030365599.

Agissez ici :https://www.amnesty.org/en/get-involved/take-action/urgent-let-students-in-turkey-celebrate-pride

Article Turquie : Marcher avec fierté en Turquie malgré la répression

AMNESTY INTERNATIONAL
ARTICLE

AILRC-FR
10 mai 2018
Marcher avec fierté en Turquie malgré la répression

Milena Buyum
Depuis sept ans, l'Université technique du Moyen-Orient (ODTÜ) à Ankara organise une fête des Fiertés, qui se termine par un défilé à travers le campus. Pourtant, cette année, les autorités de la ville et le recteur de l'université refusent de donner leur aval. Malgré l'interdiction, le mouvement LGBTI (lesbiennes, gays, bisexuels, transgenres et intersexués) de l'université est déterminé à maintenir la Marche des fiertés le 11 mai 2018.
« Nous estimons que si nous cédons du terrain aujourd'hui, il sera très difficile de le regagner, me confie un représentant étudiant. Nous avons marché pour la Fierté l'an dernier sous l'état d'urgence... Notre marche aura bien lieu. »
La Marche des fiertés de cette université n’est pas la seule à être menacée. Depuis trois ans, ces manifestations ont été interdites à Istanbul et Ankara, tandis que d'autres événements comme des festivals de film LGBTI ont été annulés « en raison de sensibilités sociales ».
En novembre dernier, la préfecture d'Ankara s’est appuyée sur les pouvoirs conférés par l'état d'urgence, en vigueur depuis le putsch manqué, pour interdire pendant une durée indéterminée tous les événements publics à l’initiative d’organisations LGBTI dans la ville, invoquant la nécessité de garantir « la sécurité publique », et de préserver « la santé générale et la morale » et « les droits et libertés d'autrui ».
Cette interdiction générale menace l'existence même des organisations LGBTI et inverse la tendance progressiste constatée avant la tentative de coup d'État en matière de lutte contre l'homophobie et la transphobie.
« Aujourd'hui plus que jamais, la plupart des LGBTI en Turquie vivent avec la peur au ventre, m'a confié une militante lors de notre rencontre dans un café à Istanbul, un jour gris de février. Elle a très peur et préfère taire son nom.
« Au vu de la répression générale qui s’abat sur la liberté d'expression, les espaces de liberté où les personnes LGBTI peuvent être elles-mêmes se font rares. Elles n'entrevoient aucun espoir, aucun avenir. Beaucoup parmi nous ont quitté le pays ou envisagent de partir. »
On est loin de la Turquie d'il y a seulement quelques années, lorsque les organisations LGBTI étaient de plus en plus visibles et audibles – la dernière Marche des fiertés à Istanbul en juin 2014 a rassemblé des dizaines de milliers de personnes dans les rues, affichant une confiance joyeuse.
Tout cela n'est plus qu'un souvenir lointain, surtout depuis la répression qui a suivi la tentative de coup d'État de juillet 2016.
Cependant, les organisations LGBTI ne sont pas les seules dans le collimateur.
Dans un récent rapport, Amnesty International révèle que l’offensive croissante contre les défenseurs des droits humains a ruiné la vie de centaines de milliers de personnes en Turquie, entravé le travail essentiel des organisations et plongé des pans entiers de la société turque dans un état de peur permanente.
Intitulé Weathering the storm: Defending human rights in Turkey’s climate of fear, ce document dévoile que l'état d'urgence n’a épargné que de rares secteurs d'une communauté militante jadis dynamique en Turquie.
La répression au niveau national se traduit par des arrestations et des renvois massifs de fonctionnaires, vide de sa substance le système juridique et réduit au silence les défenseurs des droits humains, menacés, harcelés et incarcérés.
Décrété à titre de mesure provisoire exceptionnelle il y a près de deux ans, l'état d'urgence a été renouvelé pour la septième fois la semaine dernière – ce qui fera en tout deux années sous ce régime draconien. Depuis son entrée en vigueur, les droits fondamentaux sont piétinés.
Plus de 100 000 personnes ont fait l'objet d'enquêtes pénales et au moins 50 000 sont incarcérées dans l'attente de leur procès, pour leur soutien présumé à la tentative de coup d'État. Plus de 107 000 fonctionnaires ont été sommairement limogés pour le même motif.
Les lois antiterroristes et les accusations forgées de toutes pièces en lien avec la tentative de coup d'État sont utilisées pour réduire au silence la dissidence pacifique et légitime. Des journalistes, des universitaires, des défenseurs des droits humains et des militants sont soumis à la détention arbitraire et, s'ils sont déclarés coupables à l'issue de procès iniques, condamnés à de lourdes peines.
Osman Ýþçi, secrétaire général de l'Association pour la défense des droits humains, a déclaré : « Le but est de maintenir un climat de peur. C'est arbitraire, imprévisible et difficile à remettre en cause : c'est le règne de l'impunité. »
Lors d’un entretien à son bureau à l'université d'Istanbul, la professeure Þebnem Korur Fincancý, défenseure des droits humains, a déclaré : « J'ai un petit sac tout prêt à la maison. » Elle se tient prête au cas où la police viendrait l'arrêter à l'aube.
La répression contre la dissidence a forcément un impact dévastateur sur la liberté d'expression. L'avocate et défenseure des droits humains Eren Keskin, qui doit répondre de 140 chefs d'inculpation, a déclaré : « Je tente d'exprimer mes opinions librement, mais je suis parfaitement consciente de devoir y repenser à deux fois avant de dire ou d'écrire quelque chose. »
Des publications en ligne peuvent aussi conduire les citoyens en prison.
Après le lancement de l'offensive militaire turque à Afrin, dans le nord de la Syrie, le 22 janvier 2018, des centaines de personnes qui se sont déclarées opposées à cette intervention ont été prises pour cibles.
Selon le ministère de l'Intérieur, au 26 février, 845 personnes avaient été arrêtées en raison de posts sur les réseaux sociaux, 643 soumises à des poursuites judiciaires et 1 719 comptes de réseaux sociaux faisaient l’objet d’investigations en lien avec des posts concernant Afrin.
Plus de 1 300 ONG ont été fermées de manière permanente au titre de l'état d'urgence, sous prétexte de liens vagues avec des groupes « terroristes ». Il s'agit entre autres d’ONG qui faisaient un travail essentiel en aidant des groupes comme les victimes de violences sexuelles et fondées sur le genre, les personnes déplacées et les enfants.
« On observe désormais un vide immense en matière de conseil et de soutien apportés aux victimes. Cela me brise le cœur », me confie Zozan Özgökçe, de l’Association de femmes Van. Cette organisation, qui a été fermée, contribuait à sensibiliser les enfants aux abus sexuels et dispensait aux femmes une formation en leadership et éducation financière.
On compte de nombreuses organisations de défense des droits des LGBTI parmi celles qui ont été fermées. Celles qui restent signalent une nette recrudescence des actes d’intimidation et de harcèlement qui visent des personnes et des manifestations.
Les dispositions d’urgence deviennent la norme en Turquie – les défenseurs des droits humains en font bien souvent les frais. Pourtant, ce dont j'ai pris conscience en parcourant le pays ces derniers mois, c’est qu’en dépit de cette offensive, des gens courageux continuent de se mobiliser et de s'exprimer.
« À Izmir, Istanbul et Ankara, nous pouvons encore nous réunir, mais c'est de plus en plus difficile. Nous comptions une trentaine d'associations à travers le pays – la plupart sont aujourd’hui fermées et ne fonctionnent plus », explique une militante LGBTI. Comme tant d'autres, elle n’a pas encore perdu tout espoir.
L'Université technique du Moyen-Orient jouit d'une longue tradition d'indépendance et de promotion de la diversité et de l'intégration. La marche prévue demain sera un test majeur pour l'université et les étudiants qui défileront, et permettra également de mesurer l’impact de la répression en Turquie sur tous les aspects de la vie quotidienne.

Réaction Ukraine : L’attaque menée contre une manifestation LGBTI traduit la passivité de la police face aux violences de l’extrême droite

AMNESTY INTERNATIONAL
RÉACTION

11 mai 2018
AILRC-FR
Ukraine. L’attaque menée contre une manifestation LGBTI traduit la passivité de la police face aux violences de l’extrême droite

Réagissant aux troubles provoqués jeudi 10 mai dans la soirée par des groupes d’extrême droite lors d’une réunion consacrée aux droits des personnes LGBTI organisée à Kiev par Amnesty International, Denis Krivocheïev, directeur adjoint du Bureau régional Europe et Asie centrale de l’organisation, a fait la déclaration suivante :

« Étant donné la passivité dont a fait preuve à plusieurs reprises la police devant de telles attaques, il n’est pas surprenant que des membres des groupes d’extrême droite ukrainiens profitent de l’impunité dont ils jouissent, en s’en prenant régulièrement à des personnes et à des catégories de personnes pour ce qu’elles pensent ou pour ce qu’elles sont. 

« En tolérant de tels agissements, qui, souvent, se traduisent par des violences et font des blessés, et en ne poursuivant pas en justice leurs auteurs, les autorités ukrainiennes font preuve d’un mépris honteux des droits à la liberté d'expression et de réunion pacifique. »

Complément d’information

Une manifestation ouverte au public et ayant pour thème « L’Offensive contre les droits des personnes LGBTI, forme de censure : l’exemple russe » devait se tenir au Underhub de Kiev, un espace privé, jeudi 10 mai, avec la participation de représentants d’Amnesty International, de Human Rights Watch et de l’association KyivPride.

Une bonne vingtaine de militants d’extrême droite sont arrivés et ont menacé les participants de violences s’ils ne quittaient pas les lieux. L’un des propriétaires de la salle s’est joint à eux, demandant aux organisateurs d’annuler la manifestation et de partir.

Cinq policiers du commissariat du quartier de Petchersk, présents sur les lieux, ont refusé d’intervenir. Il a fallu attendre l’arrivée d’un groupe de policiers des patrouilles municipales, plus d’une heure après, pour que les participants puissent quitter l’endroit en sécurité. Le rassemblement n’a pas pu avoir lieu et la police n’a procédé à aucune arrestation.

L’Ukraine a été le théâtre ces derniers mois d’une trentaine d’attaques au moins de la part de membres de groupes d’extrême droite contre des défenseurs des droits des femmes, des activistes LGBTI, des militants de gauche ou des familles roms. Dans la plupart des cas, les agresseurs ont agi ouvertement et avec une impunité quasi-totale, n’hésitant pas, bien souvent, à se vanter de leurs agissements sur les réseaux sociaux.

Seule l’attaque contre la Fête de l’égalité organisée en septembre 2017 à Zaporijia a donné lieu à une action des pouvoirs publics, les auteurs ayant été arrêtés et traduits en justice.

Si vous souhaitez obtenir de plus amples informations, veuillez contacter :
Maria Gourieva
Attachée de presse
Amnesty International Ukraine
+38 067 328 1038

ou
Alexandre ArtemievResponsable médias pour l’Europe de l'Est et l’Asie centrale
à Amnesty International

+7 917 559 5972

samedi 5 mai 2018

Action urgente Turquie: Les autorités doivent permettre la tenue de la marche des fiertés

EXTERNE SF 18 U 148-EUR 44/8339/2018

AU 83/18 Toulouse, le 4 mai 2018

TURQUIE : LES AUTORITÉS DOIVENT PERMETTRE LA TENUE DE LA MARCHE DES
FIERTÉS

Une Marche des fiertés organisée par des étudiants doit avoir lieu le 12 mai sur le campus de
l'Université technique du Moyen-Orient (ODTÜ), à Ankara, mais elle risque d'être bloquée par
la préfecture d'Ankara et le recteur de l'université, en violation du droit à la liberté de réunion.
Les autorités doivent permettre la tenue de cette marche et lever l'interdiction générale qui
s’applique à tous les événements LGBTI à Ankara.

La Marche des fiertés, organisée chaque année par des étudiants, doit avoir lieu le 12 mai sur
le campus de l'Université technique du Moyen-Orient (ODTÜ), à Ankara, mais elle risque
d'être bloquée par la préfecture d'Ankara et l'administration de l'université. Selon l'organisation
étudiante de défense des droits des lesbiennes, gays, bisexuels, transgenres et intersexués
(LGBTI) qui organise l'événement, ODTÜ LGBTI Dayanışması, début avril, l'administration de
l'université a informé la préfecture d'Ankara de la tenue du Festival annuel du printemps, qui
se déroule cette année du 9 au 11 mai, et de la Marche des fiertés, prévue le 12 mai. La
préfecture a répondu que le festival et la marche ne pourraient pas avoir lieu en raison du
risque de « provocation ».

Le Festival du printemps est organisé par des groupes étudiants à l'ODTÜ chaque année
depuis 31 ans. Il célèbre les différentes cultures. Depuis sept ans, la Marche des fiertés est
programmée le lendemain de la clôture du festival, avec le soutien de nombreuses
organisations étudiantes. Cette année, les étudiants LGBTI de l'ODTÜ prévoient une semaine
d'événements, notamment une « danse salsa homo » et une peinture collective d'arc-en-ciel,
qui débute le 7 mai.

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mardi 17 avril 2018

Action Urgente USA

EXTERNE                         SF 18 U 108 – AMR 51/8127/2018

AU 65/18                                Toulouse, le 29 mars 2018

Etats-Unis : LES AUTORITÉS NE DOIVENT PAS RENVOYER UN DEMANDEUR D’ASILE GAY AU GHANA

Sadat I., qui a fui le Ghana, où il était la cible d’attaques homophobes de la part d’un groupe criminel, est détenu par le service de l’immigration des États-Unis depuis qu'il a demandé l'asile dans ce pays, en janvier 2016. Les autorités américaines cherchent à le renvoyer contre son gré au Ghana, où il risquerait d’être soumis à des violations de ses droits fondamentaux par la police et par les groupes qu'il a fuis. Sadat doit bénéficier immédiatement d’une libération conditionnelle, dans l’attente de l’issue de sa demande d'asile, et ne doit en aucun cas être renvoyé au Ghana.

Sadat I., 31 ans, homosexuel originaire du Ghana, est détenu par le Service de contrôle de l’immigration et des douanes (ICE) depuis qu’il a demandé l’asile à la frontière entre les États-Unis et le Mexique le 17 janvier 2016 ; il se trouve actuellement à Pearsall, au Texas. Sadat a fui le Ghana en novembre 2015, après avoir été frappé par des membres de la micile Safety Empire, qui ont incendié sa maison et battu son oncle trois jours plus tard, alors que Sadat se cachait. Les miliciens ont appris que Sadat était homosexuel après avoir roué de coups et interrogé son compagnon, et ont mis en ligne une vidéo de ce passage à tabac sur la page Facebook du dirigeant de Safety Empire. Le groupe a de nouveau posté la vidéo en avril 2017, qui a été vue plus de 53 000 fois, révélant au public l’homosexualité de Sadat. Le dirigeant du groupe est toujours en liberté au Ghana, où il continue à menacer la communauté gay.


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Action Urgente Ukraine

EXTERNE                         18 U 103 – EUR 50/8066/2018,

AU 57/18                    Toulouse, le 23 mars 2018

UKRAINE : LA POLICE DOIT PROTÉGER LES MILITANTES ET MILITANTS DES DROITS DES FEMMES

Un peu partout en Ukraine, des défilés organisés à l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes, le 8 mars, ont été entachés de violences à l’égard de personnes qui manifestaient pacifiquement. Des groupes d'extrême droite ont agressé physiquement et menacé des militantes et militants des droits des femmes qui participaient à ces événements. La police locale se dit incapable d'offrir une protection contre les groupes d'extrême droite.

Le 8 mars, à Oujgorod, dans l'ouest de l'Ukraine, une dizaine de militantes et militants des droits des femmes ont défilé pacifiquement à l'occasion de la Journée internationale des droits des femmes. Pendant la manifestation, un groupe de quatre femmes et deux hommes appartenant à Karpatska Sich, une organisation de droite, s’en est pris aux personnes qui participaient à l’événement, les aspergeant de peinture rouge. Vitalina Koval, militante des droits des femmes et des LGBTI et l'une des organisatrices de l'événement, fait partie des personnes prises pour cible. Elle reçoit actuellement des soins pour des brûlures chimiques à l’œil dues à la peinture. La police a arrêté le groupe d'assaillants et a inculpé trois d'entre eux de houliganisme et de crimes de haine, mais ils ont été relâchés quelques heures plus tard.

Le 12 mars, dans un café, des membres de Karpatska Sich ont encerclé un militant qui avait participé à un défilé à l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes, Alexandre Peressolyak, et l'ont menacé. Karpatska Sich a ensuite posté sur sa page Facebook une photo sur laquelle figuraient 18 hommes au visage flouté, vêtus de noir, qui faisaient pour certains le salut nazi. La légende de la photo était la suivante : « [voici] l'un des groupes nationalistes qui font régner l'ordre dans la ville et donnent des leçons à [ceux] qui sont payés par les autorités ou par des criminels, et sont prêts à oublier la morale, les lois de la dignité [et] la conscience morale et à faire ce qu’on leur ordonne de faire ». Le 13 mars, Ivan Danatsko, un militant de la région, s'est rendu au poste de police local et a déposé une plainte contre une manifestation de droite prévue pour le 17 mars, invoquant la probabilité que des symboles nazis, interdits en vertu du droit ukrainien, y soient exhibés. Ivan Danatsko a diffusé une photo de sa plainte sur Facebook. Trois heures plus tard, il a été agressé dans la rue par des membres de Karpatska Sich à Oujgorod. Le même jour, Ivan Dioulaï, qui avait lui aussi participé au défilé du 8 mars, a également été attaqué et frappé dans le centre-ville d’Oujgorod, en plein jour.

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samedi 14 avril 2018

Blog Amnesty Pourquoi le mouvement en faveur des droits des personnes transgenres n’attendra plus

Pourquoi le mouvement en faveur des droits des personnes transgenres n’attendra plus

Par Lesly Lila, chargée de campagne du programme Genre, sexualité et identité à Amnesty International

Le 31 mars, des militants et des militantes célébreront la Journée internationale de la visibilité transgenre, l’occasion pour chacun de se montrer solidaire des personnes et des militants et militantes trans. Cette année, la journée mettra en lumière le fait qu’en plus de survivre dans un contexte de transphobie, les personnes trans avancent et rendent le changement possible ; un sujet porté par des groupes de campagne comme Trans Student Education Resources, un groupe militant américain.

Bien qu’il existe des centaines de journées internationales consacrées à différentes thématiques essentielles, l’importance de la Journée internationale de la visibilité transgenre ne peut être sous-estimée. Nous savons que les personnes transgenres sont en butte à un niveau disproportionné de harcèlement, de violences et de discrimination. Au Royaume-Uni, plus d’un tiers des personnes transgenres ont signalé avoir été victimes de crimes motivés par la haine en 2017.

C’est pour cette raison qu’il est important que les personnes transgenres et leurs témoignages soient visibles, et heureusement, c’est en train de se produire. Comme l’a dit l’actrice Laverne Cox au TIME magazine, « aujourd’hui, de plus en plus de personnes trans veulent dire ouvertement "Je suis comme ça". »

Cette évolution est rendue possible par le militantisme infatigable de personnes transgenres qui ont refusé d’être marginalisées et réduites au silence. En conséquence, ces dernières années, certains pays européens ont commencé à comprendre que leur approche du genre posait problème et était fondée sur des stéréotypes.

Il est possible qu’une personne ne s’identifie pas au genre qui lui a été attribué à la naissance ou aux normes binaires masculines ou féminines, et ces personnes ne devraient en aucun cas avoir à subir un quelconque traitement médical ou psychiatrique pour que leur identité soit acceptée. L’approche actuelle a des conséquences dramatiques pour la santé et le bien-être des personnes transgenres.

Dans plusieurs pays d’Europe, l’une des évolutions sur lesquelles les militants et les militantes ont concentré leurs efforts est la reconnaissance juridique du genre, principalement la possibilité pour les personnes trans de demander la reconnaissance de leur genre par l’État et dans leurs documents d’identité. Dans de nombreux pays, même lorsqu’il existe une procédure permettant la reconnaissance du genre à l’état civil, cette procédure est souvent dégradante et impose aux personnes de se soumettre à un examen psychiatrique établissant un « trouble mental » et de subir une stérilisation irréversible. C’est tout simplement scandaleux. L’État n’a aucunement le droit de prendre des décisions sur le corps et l’identité de quiconque.

Pendant la majeure partie de sa vie, Jeanette Solstad Remø, une femme transgenre de Norvège, n’a pas pu faire reconnaître son genre à l’état civil, car elle refusait de se plier à ces conditions déshumanisantes. Elle n’a donc pas pu être reconnue comme une femme dans ses documents d’identité, une expérience humiliante qui l’a forcée à justifier régulièrement son identité de genre.

Jeanette Solstad Remø et de nombreuses autres personnes ont lutté pendant des années pour faire changer cette loi. En 2016, leurs efforts ont été récompensés lorsque le gouvernement norvégien a adopté une loi historique permettant aux personnes de choisir elles-mêmes leur genre sans devoir se plier à des obligations telles que la stérilisation.

« Je vis les plus belles années de ma vie », déclare Jeanette. « C’est merveilleux de pouvoir vivre ma vie en étant moi-même. » Elle dit qu’elle n’est pas la seule : depuis l’adoption de la nouvelle loi, plus de 800 personnes ont exercé leur droit de choisir elles-mêmes leur genre.

En Irlande, des avancées similaires ont été introduites en 2015. Avant cela, il n’était pas possible de changer de genre à l’état civil. Pour Sara R Phillips, présidente de l’organisation Transgender Equality Network Ireland, bien que la nouvelle loi doive être améliorée pour inclure les mineurs et les personnes non binaires, son importance ne doit pas être sous-estimée : « Elle encourage la dignité et le respect. L’adoption de la loi permet d’affirmer clairement que nous sommes tous égaux et que nous comptons. »

D’autres avancées juridiques ont été obtenues au Danemark, à Malte et en Grèce. Et le Portugal pourrait être le prochain pays à supprimer le diagnostic de santé mentale obligatoire pour la reconnaissance du genre à l’état civil.

Cependant, ces avancées juridiques restent des exceptions et non pas la norme. La pathologisation des identités trans et l’idée associée que le fait d’être trans est un trouble restent monnaie courante. Dans bien trop de pays, les personnes transgenres doivent subir des traitements médicaux ou psychologiques pour changer de genre à l’état civil.

« Forcer quelqu’un à prendre cette décision revient à considérer cette personne comme inhumaine », a déclaré Sakris Kupila, un étudiant en médecine et militant des droits humains finlandais de 21 ans qui se bat pour la modification des lois finlandaises archaïques relatives à la reconnaissance du genre. Pour les personnes qui ne souhaitent pas subir ce traitement, « la seule alternative est de vivre dans l’incertitude », écrit Sakris Kupila. Sans réforme, les personnes trans restent dans l’incertitude juridique et le genre auquel elles s’identifient n’est pas reconnu.

Mais le mouvement en faveur des droits des personnes trans n’attendra plus. Et, alors que de plus en plus de personnes se rendent compte que la vision que la société a du genre est obsolète, nos législateurs ne devraient plus attendre non plus.

Profitez de cette Journée internationale de la visibilité transgenre pour vous unir et vous allier dans cette lutte et apporter votre soutien aux militants et militantes comme Sakris Kupila et à la communauté trans qui se mobilisent contre l’oppression. Pour en savoir plus, consultez le site http://www.transstudent.org/tdov et suivez les hashtags #TransThriving et #TDOV sur les réseaux sociaux.

jeudi 12 avril 2018

Communiqué de presse Russie

Russie. Un an après la « purge homosexuelle » en Tchétchénie, justice n'a toujours pas été rendue aux victimes

Les autorités russes n'ont pas pris de mesures concrètes face à la violente persécution dont ont été victimes les homosexuels en Tchétchénie, a déclaré Amnesty International un an après les révélations sur une série de crimes homophobes perpétrés dans cette république du sud de la Fédération de Russie.

Un article paru dans le quotidien Novaya Gazeta a révélé une « purge homosexuelle » en Tchétchénie, au cours de laquelle des dizaines d'hommes ont été enlevés, torturés et tués. À ce jour, personne n’a eu à répondre de ces actes.

« Il y a un an, le gouvernement russe a tourné en dérision et balayé d'un revers de main ces informations choquantes émanant de Tchétchénie. Depuis, nous avons assisté à un déploiement de déni, de dérobade et d'inaction de la part des autorités, qui ont à maintes reprises refusé de diligenter une enquête officielle sur les crimes odieux signalés et ont ignoré les éléments crédibles dévoilés entre autres par Novaya Gazeta », a déclaré Denis Krivosheev, directeur adjoint pour l'Europe de l'Est et l'Asie centrale à Amnesty International.

La plupart des victimes ont dû compter sur la communauté russe de défense des droits humains, qui a apporté soutien et sécurité aux personnes pourchassées en Tchétchénie et ignorées par les autorités ailleurs en Russie.
Le travail remarquable des défenseurs des droits humains, notamment de l’ONG Réseau LGBT russe, a permis de reloger en sécurité 116 personnes de Tchétchénie, dont 98 ont quitté la Russie.

Igor Kochetkov, fondateur et membre du conseil du Réseau LGBT russe, a déclaré : « L'an dernier, le Réseau LGBT russe et Novaya Gazeta ont fait le travail que l'État aurait dû faire. Nous avons assuré la sécurité des victimes, et recueilli et publié leurs témoignages.

« En revanche, nous ne pouvions pas ouvrir d'enquête ni engager des poursuites pénales contre les responsables présumés. Les autorités russes, de toute évidence, se montrent fort réticentes. »

Amnesty International demande une nouvelle fois aux autorités russes d'enquêter dûment et sans délai sur les informations faisant état de l'enlèvement, de la détention secrète, de la torture et de l'homicide dont ont été victimes des hommes perçus comme homosexuels en Tchétchénie.

Elles doivent agir sans plus attendre pour assurer la sécurité des lesbiennes, gays et personnes bisexuelles, transgenres et intersexuées (LGBTI), dans la région et partout en Russie.