dimanche 27 octobre 2013

Amnesty participe à l'existrans

Samedi dernier, 19 octobre, Amnesty International participait à l'existrans. Retrouvez les prises de paroles de la manifestation, incluse celle de Geneviève Garrigos, présidente d'Amnesty France, en cliquant ici.

lundi 21 octobre 2013

Action Bulgarie


Monsieur le Ministre,Chacun a le droit de jouir de ses droits humains, parmi lesquels celui de ne pas subir de discriminations au motif de son orientation sexuelle ou de son identité de genre. Ce droit humain est clairement défini dans les textes relatifs aux droits humains du droit international et du droit national auxquels la Bulgarie est partie et qu’elle doit de ce fait respecter.En Bulgarie, les personnes lesbiennes, gays, bisexuelles, transgenres et intersexes (LGBTI) sont prises pour cibles en raison de leur orientation sexuelle ou leur identité de genre réelle ou perçue. Les crimes de haine à caractère homophobe ou transphobe sont une forme grave de discrimination. Néanmoins, la législation bulgare n’offre aucune protection contre de tels crimes, qui, souvent, ne font l’objet ni d’une enquête ni de poursuites suffisantes.Je vous exhorte à faire en sorte que l’orientation sexuelle et l’identité de genre, ainsi que d’autres motifs interdits de discriminations tels que le handicap, figurent dans le nouveau Code pénal en tant que motifs caractérisant un crime de haine.

Signer la pétition: cliquez iciPour plus d'information sur cette action, cliquez iciL'article qui avait été fait fin septembre ce sujet à la date anniversaire du meurtre de Mihail, victime d'un crime de haine dont l'affaire est toujours au point mort. http://livewire.amnesty.org/fr/2013/10/03/cinq-ans-apres-en-memoire-de-mihail/


lundi 14 octobre 2013

Koweït. Il faut rejeter la proposition de « tests médicaux » homophobes sur les travailleurs migrants

AMNESTY INTERNATIONAL
COMMUNIQUÉ DE PRESSE

AILRC-FR
11 octobre 2013

La proposition visant à instaurer des « tests médicaux » obligatoires pour empêcher les travailleurs migrants considérés comme « homosexuels » ou transgenres d'entrer au Koweït et dans les autres pays du Golfe persique est scandaleuse et devrait être rejetée d'emblée, a déclaré Amnesty International.

« Cette proposition ne fait que stigmatiser un peu plus des personnes qui souffrent déjà de niveaux extrêmement élevés de discrimination et de violences en raison de leur orientation sexuelle ou de leur identité de genre, réelle ou perçue », a signalé Philip Luther, directeur du programme Moyen-Orient et Afrique du Nord d'Amnesty International.

« Au lieu de continuer à exercer des discriminations contre les lesbiennes, les gays et les personnes bisexuelles, transgenres et intersexuées, les autorités koweïtiennes devraient s'efforcer de faire en sorte qu'aucun individu ne soit harcelé ou brutalisé pour ce qu'il est, et d'abolir les lois qui érigent en infraction des actes sexuels entre adultes consentants. »

Cette nouvelle proposition, présentée le 7 octobre par Yousuf Mendkar, directeur du service de la santé publique au sein du ministère koweïtien de la Santé, prévoit que toute personne considérée comme « homosexuelle », transgenre et/ou travestie à l'issue d'un « test médical » se verra automatiquement refuser l'entrée sur le territoire du Koweït.

Cette proposition fera l'objet d'un débat lors d'une rencontre du Comité central du Conseil de coopération du Golfe pour le programme relatif à la main-d’œuvre expatriée, qui doit se tenir à Oman le 11 novembre.

Les travailleurs migrants venant de certains pays, en particulier d'Asie du Sud et du Sud-Est, doivent se soumettre à des évaluations médicales quand ils effectuent une demande pour un permis de travail au Koweït ou dans d'autres pays du Conseil de coopération du Golfe (CCG). Si la proposition est adoptée, les « tests médicaux » seront ajoutés à ces évaluations.

« Les autorités du Koweït et des autres États du CCG doivent rejeter toute proposition visant à instaurer ces “tests médicaux” discriminatoires visant à “déterminer” l'orientation sexuelle ou l'identité de genre des personnes qui entrent dans le pays », a déclaré Philip Luther.

« Ces tests sont une insulte au droit fondamental à la vie privée et ils montrent que les persécutions fondées sur l'orientation sexuelle ou l'identité de genre se poursuivent. »

Au Koweït, les relations sexuelles entre adultes consentants de même sexe sont illégales et les contrevenants encourent jusqu'à 10 ans de réclusion.

Aux termes du Code pénal, le fait d'« imiter les personnes du sexe opposé » est une infraction passible d'amende ou d'une peine de prison pouvant aller jusqu'à un an.

Ces dernières années, Amnesty International a eu connaissance d'informations de plus en plus nombreuses faisant état de violences envers des lesbiennes, des gays ou des personnes bisexuelles, transgenres ou intersexuées au Koweït. Des cas de harcèlement, d'arrestations et de détentions arbitraires, de coups et blessures, de torture et d'agressions sexuelles ont notamment été signalés.

« Ce type de traitement différentiel constitue une violation manifeste du principe de non-discrimination, reconnu dans de nombreux traités relatifs aux droits humains auxquels le Koweït est partie », a souligné Philip Luther.
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mardi 8 octobre 2013

Russie. La flamme des Jeux olympiques d'hiver jette une lumière crue sur les violations des droits humains

AMNESTY INTERNATIONAL
COMMUNIQUÉ DE PRESSE  

AILRC-FR
Embargo : 3 octobre 2013, 00 h 01 TU


Russie. La flamme des Jeux olympiques d'hiver jette une lumière crue sur les violations des droits humains


Alors que la flamme olympique arrive à Moscou, et avant l'ouverture des Jeux olympiques d'hiver 2014 à Sotchi, Amnesty International lance une campagne mondiale visant à dénoncer le bilan de plus en plus déplorable de la Russie en matière de droits humains.

« La flamme olympique peut mettre en lumière des violations des droits humains que les autorités préféreraient occulter derrière les décors des célébrations. Il est important que tous ceux qui sont partie prenante aux Jeux olympiques aient conscience des restrictions auxquelles les autorités russes soumettent la société civile et les simples citoyens, et qu'ils utilisent leur pouvoir d'influence pour s'y opposer », a dit John Dalhuisen, directeur du programme Europe et Asie centrale d'Amnesty International.

Avec l'arrivée de la flamme olympique à Moscou et le début, le 7 octobre, de son parcours jusqu'à Sotchi, des centaines de milliers de membres d'Amnesty International participeront à une série de manifestations publiques et de protestation à travers le monde.

De Toronto à Porto Rico, à Varsovie, Paris, Bruxelles et Moscou, des sympathisants  organisent des veillées silencieuses et des rassemblements éclairs et forment des groupes de protestation dans des lieux publics et devant les ambassades de Russie pour sensibiliser l'opinion sur l'ampleur des violations des droits à la liberté d'expression, d'association et de réunion pacifique en Russie.

« Le spectacle et la fanfare des cérémonies olympiques ne cacheront pas le fait que les droits humains fondamentaux sont foulés aux pieds alors qu'ils sont garantis par la Constitution russe et par les traités internationaux relatifs aux droits humains auxquels la Russie est partie, » a déclaré John Dalhuisen.

La campagne d'Amnesty International mettra l'accent sur :

Trois prisonniers d'opinion, Vladimir Akimenkov, Artiom Saviolov et Mikhaïl Kosenko, arrêtés il y a plus d'un an uniquement pour avoir exercé, pacifiquement, leurs droits à la liberté d'expression et de réunion. En mai 2012, ils ont été interpellés sur la place Bolotnaïa, à Moscou, lors des vagues de protestations de masse qui ont suivi les élections législatives et présidentielle très controversées de 2011 et 2012. Treize personnes sont actuellement jugées à Moscou pour leur rôle présumé dans les manifestations de la place Bolotnaïa, et plusieurs autres sont toujours en attente de leur procès.

Une législation qui réduit le droit de protester pacifiquement et qui prévoit de lourdes peines d'amende pour les organisateurs de manifestations au motif qu'ils violent une liste de lois et règlements restrictifs, souvent appliqués de manière arbitraire. En 2013, plus de 600 personnes ont été arrêtées à l'occasion de 81 événements différents, rien qu'à Moscou et dans ses environs.

La législation de 2012 relative aux « agents étrangers », qui a déclenché une vague de répression sur les ONG dans tout le pays ; entre autres lieux, le bureau d'Amnesty International à Moscou a fait l'objet d'une inspection. Des procès intentés par le ministère public contre des ONG ont abouti à la condamnation de plusieurs organisations et de leurs dirigeants à de lourdes peines d'amende.  De nombreuses autres ONG à travers la Russie ont été priées officiellement de s'enregistrer comme des « agents étrangers » ou, à défaut, de se voir condamner à des peines similaires.

Des lois homophobes adoptées en 2013 qui sont invoquées pour restreindre les droits à la liberté d'expression et de réunion des lesbiennes, des gays et des personnes bisexuelles, transgenres ou intersexuées (LGBTI) et ont déjà incité à des violences homophobes dans tout le pays.  Des manifestations organisées par des personnes LGBTI ont été interrompues par des contre-manifestants et interdites par les autorités, et les participants arrêtés et détenus pour avoir fait la promotion de « relations non conventionnelles entre mineurs ». Quiconque, russe ou étranger, brave la loi risque de devoir verser une amende pouvant aller jusqu'à 3 000 dollars des États-Unis.

La loi sur le « blasphème » qui a été adoptée à la suite de la prestation politique brève et pacifique, même si elle était provocatrice, du groupe punk Pussy Riot dans la cathédrale orthodoxe de Moscou, en 2011. Deux des membres du groupe purgent une peine de deux années de prison à la suite d'un procès à motivation politique : l'une, Nadejda Tolokonnikova, observe une grève de la faim et est maintenue à l'isolement pour s'être plainte des conditions de détention dans la prison où elle se trouve.

L'absence d'enquête réelle sur les meurtres de journalistes et de militants des droits humains. Anna Politkovskaïa a été abattue en 2006, mais le commanditaire de l'assassinat n'a jamais été identifié. Personne n'a été traduit en justice pour les meurtres de Natalia Estemirova, Khadjimourad Kamalov et Akhmednabi Akhmednabiev, pour ne citer qu'eux.

« Les autorités de Russie ne doivent pas utiliser les écrans de télévision du monde entier et les diffusions des Jeux olympiques comme des écrans de fumée derrière lesquels elles peuvent attenter aux droits humains, a dit John Dalhuisen.

« Toute tentative des autorités russes d'invoquer la Charte olympique pour empêcher des militants ou des personnes en général de participer à des manifestations légitimes serait non seulement incompatible avec l'interdiction mentionnée dans la Charte, mais aussi une violation des normes relatives à la liberté d'expression, d'association et de réunion.

« La Charte olympique interdit des manifestations sur les sites olympiques, mais de telles interdictions ne devraient être utilisées que sur les sites et au cours des événements sportifs, et uniquement dans des buts légitimes.  Pendant les Jeux olympiques aussi, les droits humains existent et doivent être respectés. Les Jeux sont accueillis par une ville, mais aussi par un pays en général, et toutes les violations des droits humains fondamentaux commises dans un pays hôte, comme celles constatées en Russie, sont inacceptables et doivent cesser immédiatement. »

« Toutes les personnes qui tiennent à cœur les droits humains, qui sont partie prenante aux Jeux olympiques, y compris celles qui participent aux préparatifs et à l'organisation, devraient s'exprimer sur les violations des droits à la liberté d'expression, d'association et de réunion pacifique. »

See also:
Russia: Human rights activists: Voices from the ground  
Behind the Smokescreen of Olympic Celebrations: Key human rights concerns in the Russian Federation

Russie. Militants des droits humains : des voix en direct du terrain

AMNESTY INTERNATIONAL
DOCUMENT Public

Index AI : EUR 46/043/2013
Document traduit par la Section française
3 octobre 2013, 00h01


Russie. Militants des droits humains : des voix en direct du terrain


La législation sur les ONG – Liberté d'expression

Natalia Taubina, directrice de la fondation « Public Verdict »
Natalia Taubina est la directrice de Public Verdict, une organisation russe qui fournit une assistance juridique aux victimes d'exactions policières et une réadaptation aux victimes de torture.

À plusieurs reprises, Natalia et son organisation ont fait l'objet de harcèlement de la part des autorités. Tout récemment, le ministère de la Justice a engagé des poursuites pour tenter d'obtenir la fermeture de l'ONG, arguant qu'elle refusait de se plier à une loi qui oblige les organisations recevant des fonds de l'étranger à se définir comme des « agents étrangers ».

« La situation des droits humains en Russie ne s'améliore pas. Malgré les nouvelles réformes et les récentes déclarations des autorités en matière d'application de la loi, la torture et les mauvais traitements infligés par la police continuent d'être des pratiques courantes,», affirme Natalia.

« Les nouvelles lois sur les ONG compliquent le travail des organisations de défense des droits humains. Les poursuites engagées contre nous par le ministère de la Justice accaparent des forces et du temps que nous aurions pu consacrer aux victimes de violations des droits humains. Il n'est pas facile de fonctionner dans cet environnement hostile. Nous voudrions que les autorités russes créent un environnement dans lequel les ONG pourraient opérer sans crainte ; qu'elles respectent notre liberté d'expression et remplissent leurs obligations internationales. »

GrigoryMelkonyants, directeur exécutif adjoint de l'association Golos (la Voix)
GrigoryMelkonyants est le directeur adjoint de Golos, une organisation qui a joué un rôle déterminant en organisant l'observation des élections et en rendant publiques des allégations de fraude électorale lors des élections parlementaires de 2011 et présidentielles de 2012.

En avril de cette année, une amende de 300 000 roubles (environ 7 000 euros) leur a été infligée pour avoir soi-disant violé la loi sur les « agents étrangers », introduite en 2012. Celle-ci requiert des organisations recevant des fonds provenant de l'étranger et engagées dans des activités vaguement définies comme « politiques » qu'elles s'enregistrent en tant qu'« agents étrangers ». Golos est la première organisation à avoir été poursuivie en vertu de cette loi.

Les autorités russes ont reproché à Golos d'avoir reçu environ 7 000 euros de récompense suite à l'attribution à l'association du Prix Andreï Sakharov pour la liberté par le Comité Helsinki de Norvège. Golos a été poursuivie alors que l'association avait donné des instructions à sa banque pour que l'argent soit restitué.


Le ministère de la Justice a soutenu que le travail de plaidoyer de Golos en faveur de l'adoption d'un code électoral unifié visait à « influencer l'opinion publique et les décisions des organes gouvernementaux », ce qui, selon le ministère, constituait une « activité politique ».


« Nous sommes en train de fonder une nouvelle organisation qui devrait pouvoir fonctionner dans tout le pays sur la base de fonds provenant de particuliers et d'entreprises. En attendant, après avoir épuisé toutes les possibilités ici, nous avons déposé un recours devant la Cour européenne des droits de l'homme, dans l'espoir que la Cour pourra aider à abroger cette loi » ,déclare Grigory.

La loi sur les ONG – liberté d'association et de réunion - harcèlement

Lev Ponomaryov – Président du mouvement Pour les droits humains
Lev Ponomaryov est le président du mouvement Pour les droits humains, une organisation indépendante qui observe les conditions dans les prisons russes.

Ce mouvement a fait l'objet d'inspections inopinées en vertu de la nouvelle loi du président Poutine sur les « agents étrangers », et a été traduit en justice par les autorités.

« J'ai quatre affaires contre moi. Les audiences sont constamment reportées et fixées à nouveau. Un jour, les forces de sécurité sont venues à mon bureau et m'ont jeté dehors. Nous avons commencé à travailler dans de nouveaux locaux mais nous ne savons pas si nous allons être expulsés d'ici aussi. Tout ceci affecte notre travail », explique Lev.

« Les conditions d'emprisonnement en Russie sont très mauvaises. Pourtant, les autorités ne manifestent aucune volonté politique d'y remédier. L'idée que les détenus ont aussi des droits, une dignité, n'est pas comprise. De temps en temps, en réaction à des situations graves, de hauts responsables font état de leurs intentions d'améliorer les conditions de détention, mais des efforts considérables et des ressources seraient nécessaires et les autorités n'ont pas la volonté politique de prendre des engagements. »

Igor Kaliapine président du Comité interrégional contre la torture, une ONG de droits humains de premier plan
Igor Kaliapine est le président de l'une des plus importantes ONG de défense des droits humains de Russie, le Comité interrégional contre la torture, et l'un des fondateurs du Joint mobile group (Groupe mobile conjoint) regroupant des défenseurs des droits humains de toute la Russie qui enquêtent sur les graves atteintes aux droits humains en Tchétchénie. Le groupe s'est formé peu après l'assassinat de Natalia Estemirova – une éminente militante des droits humains qui travaillait en Tchétchénie.

En juillet 2012, il a été menacé de poursuites judiciaires au motif qu'il aurait dévoilé des informations confidentielles en lien avec des allégations d'atteintes aux droits humains par des agents chargés du maintien de l'ordre en Tchétchénie.

Igor rétorque qu'il n'a révélé aucun secret mais qu'il a mis au jour l'absence d'enquête effective sur de graves atteintes aux droits humains et l'inexistence de réparations pour les victimes.

« Notre responsabilité première est envers les personnes dont nous défendons les droits. Nous ne pouvons pas le faire si nous sommes étiquetés « agents étrangers », de même que nous ne pouvons pas cesser notre travail. Les autorités doivent y réfléchir à deux fois avant d'appliquer une législation qui étouffe la société civile en Russie », déclare Igor.

La loi sur les LGBTI
PolinaAndrianova, militante à Vykhod (« Coming Out »)

Vykhod (« Coming Out ») est une organisation russe indépendante basée à Saint-Pétersbourg et qui travaille pour la promotion et la protection des droits des personnes lesbiennes, gays, bisexuelles, transsexuelles et intersexuées (LGBTI) en Russie.

Des organisations LGBTI comme Vykhod et le festival de cinéma LGBTI Bok o Bok (« Côte à côte »), tous deux basés à Saint-Pétersbourg, ont été la cible des autorités.

Ces organisations et leurs dirigeants ont dû payer des amendes en vertu de la loi dite « sur les agents étrangers ». Celle-ci exige de toute ONG qui reçoit un soutien de l'étranger et qui s'adonne à des activités vaguement définies comme « politiques » qu'elle se fasse enregistrer en tant qu'« agent étranger » et indique cette mention sur toutes ses publications. Les décisions de justice concernant Vykhod et sa direction ont été annulées en appel, mais le harcèlement par les autorités continue.

« La situation des droits humains en Russie s'est dégradée très vite ces dernières années, notamment après l'adoption d'une série de lois menaçant la liberté d'expression. La discrimination à l'encontre des personnes LGBTI en Russie a aussi augmenté rapidement, en partie à cause des nouvelles lois homophobes mais aussi du fait de campagnes d'incitation à la haine menées par des personnalités politiques », explique Polina.

« En tant que militant des droits humains en Russie, on court un risque permanent. En tant qu'organisation LGBTI, tout ce que nous faisons peut être interprété comme de la propagande : ce que nous publions sur la toile, les manifestations que nous organisons. Nous savons que les autorités peuvent venir à tout moment et nous imposer d'énormes contraventions que nous serions incapables de payer. Certains militants ont également été confrontés à du harcèlement et à des agressions, qui sont en augmentation. Je demande aux autorités d'enquêter de manière appropriée et de punir la violence homophobe, de mettre en place des programmes de prévention et de revenir sur les nouvelles lois qui sont discriminatoires par nature. »

Liberté d'expression – Les artistes
Alexandre Donskoy, propriétaire du « Musée du pouvoir », qui vient d'être fermé à Saint-Pétersbourg

Alexandre Donskoy est le propriétaire du « Musée du pouvoir » qui vient d'être fermé à Saint-Pétersbourg. Ce musée a dû fermer ses portes après la saisie par la police d'un tableau représentant le président russe Vladimir Poutine et le premier ministre Dimitri Medvedev en sous-vêtements féminins, prétextant que cette représentation satirique enfreignait certaines lois non spécifiées. D'autres peintures ridiculisant des personnalités politiques, présentes ou passées, ont également été confisquées.

« En raison des restrictions à la liberté d'expression, nous ne pouvons pas montrer des œuvres d'art dont nous pensons qu'elles mériteraient d'être exposées et vues par le public. Alors que des artistes sont obligés de fuir et de demander l'asile à l'étranger, je n'entrevois aucun avenir pour moi-même en raison des pressions exercées sur nous par les services de sécurité, le Bureau du procureur et les autorités en général. Leurs actions indiquent clairement aux artistes et aux commissaires d'expositions que seul sera toléré l'art qui a l'approbation des autorités. »

mercredi 2 octobre 2013

Serbie. Les autorités se plient une fois encore à la volonté des extrémistes au sujet de la marche des fiertés de Belgrade

La décision des autorités serbes d'interdire la marche des fiertés 2013 à
Belgrade est une infraction pure et simple à la loi et à la Constitution du
pays, a déclaré Amnesty International. Cette décision, la troisième en
trois ans, a été annoncée quelques heures seulement avant le moment prévu
pour le départ de la marche.

« En interdisant de nouveau, en 2013, la marche des fiertés à Belgrade, le
gouvernement de Serbie manque à ses obligations internationales de garantir
les droits fondamentaux de toutes les personnes lesbiennes, gays,
bisexuelles, transgenres et intersexuées (LGBTI) de Serbie à la liberté
d'expression et de réunion, a dit Jezerca Tigani, directrice adjointe du
programme Europe et Asie centrale d'Amnesty International. La communauté
LGBTI de Serbie a une fois encore été déçue par son gouvernement. »

L'interdiction a été annoncée tard dans la journée de vendredi par le
Bureau de coordination de la sûreté. Pour justifier l'annulation de la
marche, le Premier ministre Ivica Daèiæ – qui est également ministre de
l'Intérieur – a invoqué l'éventualité de problèmes graves de sûreté, et
notamment de sécurité pour les citoyens et les participants, ainsi que son
devoir de préserver la paix publique.

« Il incombe au gouvernement de veiller à ce que des rassemblements
pacifiques tels que la marche des fiertés puissent se dérouler à Belgrade
sans perturbations illégales. Il apparaît toutefois, et c'est regrettable,
que ce gouvernement n'a pas le courage de garantir ces droits », a ajouté
JezercaTigani.

« L'interdiction de la marche des fiertés de Belgrade est encore une fois
une victoire pour la haine, la violence et les discriminations. Elle laisse
planer l'ombre d'un mépris total de l'Union européenne, qui a demandé à
plusieurs reprises à la Serbie de faire en sorte que la marche puisse avoir
lieu cette année. »

Plus tôt, le même jour, une délégation d'Amnesty International qui s'était
rendue à Belgrade avait observé que les préparatifs étaient bien avancés,
que la police était déployée le long de l'itinéraire prévu et que des
barrières de sécurité étaient mises en place.

Elle a également assisté à une manifestation organisée par le mouvement de
droite Dveri, défenseur de la famille, dans l'une des principales places de
la ville. Plus tard, des ultranationalistes portant des bannières
religieuses et homophobes ont bloqué l'une des principales rues de
Belgrade, forçant les tramways à l'arrêt dans l'une des grandes rues
commerçantes de la ville.

Amnesty International prie les autorités de fournir une analyse détaillée
des menaces à la sécurité invoquées par le Premier ministre. Il leur
incombe aussi de mener dans les meilleurs délais une enquête approfondie
sur toute menace de cette nature.

Le Comité olympique devrait faire preuve de fermeté face à l’homophobie

  Amnesty International est déçue que le Comité international olympique (CIO)
n’ait pas pris en compte les effets néfastes qu’une loi russe discriminante
peut avoir sur les Jeux de Sotchi.

« La loi russe interdisant la propagande auprès des mineurs des "relations
sexuelles non traditionnelles" est de toute évidence discriminante et, de
ce fait, viole le droit international et va à l’encontre de la Charte
olympique, a déclaré Sergueï Nikitine, directeur du bureau d’Amnesty
International à Moscou. De plus, l’introduction de cette loi entretient en
Russie un climat qui a déjà favorisé des crimes brutaux contre des
personnes en raison de leur orientation sexuelle ou présumée.

« Il ne suffit pas que le CIO se soit satisfait de l’assurance que lui ont
donnée  les responsables russes qu’il n’y avait pas de discrimination. En
réagissant ainsi, le CIO ne prend pas en compte le fait que cette loi
interdit à des personnes de faire état publiquement d’une orientation
sexuelle "non traditionnelle". Ceci est un affront aux personnes - athlètes
ou spectateurs - gays et lesbiennes.La réaction du CIO est également
décevante pour les amateurs de sports des quatre coins du monde qui sont
attachés à l’idéal olympique.

« Le CIO aurait pu user de son influence auprès des autorités russes avant
les Jeux pour faire en sorte que la rencontre olympique ne soit pas
entachée d’atteintes aux droits humains.Malheureusement, le Comité ne s’est
pas saisi de cette occasion. »