jeudi 25 septembre 2014

Communiqué de presse Tchad

AMNESTY INTERNATIONAL
FLASH

AILRC-FR
23 septembre 2014

Tchad. Un projet de loi qui encouragerait l'homophobie

S’il était adopté, un projet de loi alimenterait l'homophobie et représenterait une régression considérable au regard des droits humains au Tchad, a déclaré Amnesty International mardi 23 septembre.

Les modifications du Code pénal proposées par le gouvernement tchadien exposeraient les comportements homosexuels à des peines allant de 15 à 20 années d'emprisonnement, et à des amendes allant de 50 000 à 500 000 francs CFA (soit d’environ 100 à 1 000 euros.)

« Pénaliser des personnes sur la simple base de leur orientation sexuelle ou identité de genre constitue une violation des obligations régionales et internationales du Tchad au regard des droits humains, ainsi qu'une régression majeure pour la tolérance et le respect de ces droits dans le pays », a déclaré Stephen Cockburn, directeur régional pour l'Afrique de l'Ouest et l'Afrique centrale chez Amnesty International.

« Amnesty International a étudié le projet de loi. Son caractère imprécis est très inquiétant. Des personnes pourraient faire l'objet d'enquêtes ou de poursuites sur de simples dénonciations ou rumeurs d'homosexualité. Les personnes considérées comme homosexuelles ou ne correspondant pas aux stéréotypes de genre traditionnels ne pourraient donc plus vivre selon des principes d'égalité et de dignité. »

« Si ce projet devenait loi, le Tchad violerait, par un Code pénal discriminatoire, les droits de ces personnes et encouragerait de facto l'homophobie. Le gouvernement, comme le Parlement, doivent veiller à ce que toute loi adoptée respecte les principes fondamentaux des droits humains, et notamment la non-discrimination et l'égalité pour tous. »

Le projet de loi tchadien survient quelques semaines après que les législateurs gambiens ont proposé de nouvelles peines allant jusqu'à l'emprisonnement à perpétuité pour les cas d'« homosexualité avec circonstances aggravantes ». Amnesty International est préoccupée par une tendance répressive concernant l'homosexualité dans la région.

Document public

mardi 23 septembre 2014

Un temps pour pleurer, un temps pour danser

 
 AMNESTY INTERNATIONAL
COMMUNIQUÉ DE PRESSE

AILRC
19/09/2014
Un temps pour pleurer, un temps pour danser

Par Conor Fortune, rédacteur au Service de presse d'Amnesty International, récemment rentré de Saint-Pétersbourg

Ekaterina Khomenko avait la gorge tranchée quand un balayeur l'a trouvée, dans une voiture dont le moteur tournait encore, à Saint-Pétersbourg début septembre.

Selon certaines informations parues dans les médias, la police a d'abord laissé entendre – chose incroyable – qu'elle pourrait s'être suicidée. Une enquête est maintenant en cours pour déterminer les causes réelles de la mort de cette jeune femme de 29 ans. Les autorités n'excluent pas la possibilité qu'elle ait été attaquée en raison de son orientation sexuelle : elle était ouvertement lesbienne et donnait des cours de tango à des couples homosexuels.

Quelques jours avant sa mort, un extrémiste avéré avait publié des propos haineux et des menaces sur une page de réseau social qu'elle alimentait, en réaction à une photo qu'elle avait diffusée montrant deux femmes pratiquant cette danse argentine sensuelle dans une station de métro.

Quel que soit son mobile, le meurtre d'Ekaterina a provoqué une onde de choc au sein du petit réseau très actif d'organisations de défense des lesbiennes, gays, bisexuels et transgenres (LGBT) de Saint-Pétersbourg. Lorsque j'ai rencontré certains de ses membres cette semaine, ils étaient visiblement bouleversés.

Ils sont malheureusement habitués à l'homophobie qui dégénère souvent en agression. Et ils sont habitués à un manque de réaction des autorités face à la violence envers les LGBT en Russie. Les crimes commis à l'encontre de personnes en raison de leur orientation sexuelle ou identité de genre réelle ou supposée ne sont pas couverts par la législation russe relative aux crimes motivés par la haine.

Cependant les militants LGBT, bien qu'horrifiés et indignés par cette tragédie, sont déterminés à poursuivre le combat visant à encourager une plus grande tolérance à Saint-Pétersbourg et partout en Russie. Ils veulent amener un climat qui leur permette de vivre, d'aimer, de respirer librement en étant eux-mêmes.

Telle est la motivation du festival QueerFest, événement annuel aujourd'hui incontournable, qui démarre à Saint-Pétersbourg ce jeudi 18 septembre. Au cours de cette sixième édition, il proposera pendant 10 jours de nombreux débats, séminaires et spectacles dans deux salles du centre-ville.

C'est en tout cas ce que les organisateurs espèrent.

L'an dernier, une quarantaine de salles ont refusé de participer avant qu'ils retiennent finalement des lieux situés en périphérie de la ville. Polina Andrianova, directrice de « Coming Out » – l'organisation qui est derrière le QueerFest – m'a indiqué qu'elle espérait pouvoir garder au moins une des deux salles actuelles. Alors que l'agenda et les intervenants sont prévus depuis un moment, étant données la peur et les menaces auxquelles la communauté LGBT est actuellement confrontée, les lieux finaux et d'autres informations n'ont été révélés qu'à la dernière minute.

Des problèmes menacent en permanence les organisateurs de ce type d'événements et des troubles viennent souvent les perturber.

En novembre dernier, pas moins de cinq alertes à la bombe ont interrompu le festival international de cinéma LGBT « Side by Side » (Bok o Bok), plus grand événement de ce genre en Russie. L'organisatrice, Gulya Sultanova, m'a raconté que les autorités venaient, parfois en plein milieu d'une projection, et évacuaient tout le bâtiment pour chercher des explosifs après que des individus non identifiés avaient, soi-disant, appelé pour les alerter. Invariablement, aucune bombe n'était trouvée et les films reprenaient une heure ou deux après l'interruption.

« Après la première fois, nous avons compris que c'était faux », a-t-elle déclaré.

D'autres tentatives évidentes visant à faire échouer le festival ont eu lieu.

Des groupes de jeunes se présentaient et tentaient d'entrer, vraisemblablement en vue de provoquer des ennuis. La participation de mineurs à des événements ayant trait aux droits des LGBT fait partie des choses présumées illicites depuis juin 2013, date à laquelle un projet de loi sur la « propagande de l’homosexualité auprès de mineurs » a été adopté par la Douma avant d'être promulgué par le président Vladimir Poutine. « Présumées », car personne ne semble totalement sûr de ce que recouvre le terme « propagande » et cette loi a rarement été mise en application.

Néanmoins, elle fait autant de mal que de bruit. Cette nouvelle loi a généré des craintes et des pressions supplémentaires pour les personnes LGBT dans le pays. Les organisateurs d'événements tels que « Side by Side » et le QueerFest s'exposent à de lourdes amendes s'ils ne font pas figurer la mention « 18+ » (interdit aux moins de 18 ans) sur leur matériel promotionnel et ne s'assurent pas qu'aucun mineur ne participe.

Selon Gulya, un groupe de jeunes est parvenu à s'introduire lors d'une projection du dernier festival « Side by Side », malgré un contrôle des passeports à l'entrée. Une fois à l'intérieur, ils ont commencé à crier aux journalistes présents qu'ils étaient mineurs et choqués par les informations auxquelles ils étaient exposés. Un responsable de Saint-Pétersbourg exprimant énergiquement ses opinions homophobes, qui était sur place, leur a emboîté le pas en accusant, semble-t-il, les organisations LGBT de forcer les jeunes à être là.

Cette curieuse scène s'est rapidement dissipée, mais un quart d'heure après, des policiers ont annoncé qu'une alerte à la bombe avait eu lieu et que tout le monde devait être évacué de la projection. 

Ces perturbations sont ce que les membres de « Coming Out » espèrent éviter pendant le QueerFest. Ils font leur possible pour veiller à ce que tout soit « convenable » malgré la législation de plus en plus restrictive. Les organisateurs de festivals marchent sur la corde raide, soucieux de ne pas enfreindre la loi, mais sans vouloir envoyer à la communauté LGBT le message qu'ils sont d'accord avec ce qu'elle représente.

« L'effet le plus grave de la loi sur la propagande est qu'elle justifie une attitude homophobe et donne le feu vert à la violence homophobe », m'a confié Polina.

Elle et d'autres militants LGBT luttent pour modifier cette tendance.

« Nous sommes en Russie, nous aimons notre pays et travaillons à l'améliorer. La défense des droits humains et des droits des LGBT contribue à rendre la société russe meilleure », a-t-elle ajouté.

L'objectif : une société où un festival de cinéma peut se dérouler sans alertes à la bombe. Une société où tout le monde est libre de parler de soi, sans être taxé de « propagande ». Une société où tout le monde peut danser un tango sensuel, avec un ou une partenaire de son choix, sans craindre d'être attaqué ou tué pour cela.

Bien que l'espace accordé à la liberté d'expression diminue rapidement, de nombreuses personnes en Russie n'hésitent pas à dire ce qu'elles pensent. Du 6 au 12 octobre, des militants d'Amnesty International les soutiendront en manifestant leur solidarité durant une semaine d'action organisée afin que les dirigeants russes sachent que le reste du monde ne restera pas silencieux. Plus d'informations sur www.amnesty.org/Speak-Out-Russia à partir du 1er octobre.





vendredi 19 septembre 2014

Action Urgente Gambie


GAMBIE : IL FAUT EMPÊCHER UN PROJET DE LOI HOMOPHOBE

Le président gambien étudie actuellement une proposition d’amendement du code pénal, qui discriminerait et sanctionnerait davantage les Gambiens pour leur orientation sexuelle réelle ou supposée.

Le 25 août 2014, l’Assemblée nationale gambienne a adopté un projet de loi relatif à l’amendement du code pénal, qui érige en infraction « l’homosexualité aggravée », passible de la réclusion à perpétuité. Parmi les personnes risquant d’être inculpées d’une telle « infraction» figurent les séropositifs soupçonnés d’être homosexuels, ou les individus décrits dans le projet de loi comme étant de « graves délinquants ». Il est fortement à craindre que ce terme, non défini dans le texte, soit utilisé pour désigner des individus ayant déjà été inculpés ou déclarés coupables d’infractions liées à leur orientation sexuelle réelle ou supposée.

D’autres dispositions du projet de loi vont également à l’encontre des obligations internationales de la Gambie en matière de droits humains. Un nouveau chef d’accusation lié au fait de vouloir « échapper aux représentants de l’État » pourrait servir à prendre pour cible les personnes exprimant des opinions dissidentes et cherchant à quitter le pays. Cette « infraction » est passible d’une amende allant jusqu’à 500 000 dalasi (soit près de 10 000 euros) et d’une peine de prison de cinq ans. Le président gambien Yahya Jammeh a 30 jours pour étudier ce projet de loi avant de l’approuver ou de le renvoyer devant l’Assemblée nationale pour un nouvel examen. S’il donne son aval, le texte sera promulgué et applicable dès sa publication.

Pour plus de détails sur cette action, et pour un modèle de lettre, cliquez ici

vendredi 12 septembre 2014

Communiqué de presse Gambie. Le président doit rejeter la loi qui prévoit l'emprisonnement à perpétuité pour « homosexualité avec circonstances aggravantes »

10 septembre 2014

Gambie. Le président doit rejeter la loi qui prévoit l'emprisonnement à perpétuité pour « homosexualité avec circonstances aggravantes »

(Dakar, 10 septembre 2014) - Yahya Jammeh, le président de la Gambie, ne doit pas signer un nouvel amendement du Code pénal prévoyant de punir par l'emprisonnement à perpétuité l'« homosexualité avec circonstances aggravantes », ont déclaré Amnesty International et Human Rights Watch le mercredi 10 septembre 2014. Une telle mesure intensifierait encore le climat de peur dont souffrent les lesbiennes, gays et personnes bisexuelles, transgenres ou intersexuées (LGBTI) en Gambie.

Plusieurs dispositions de la loi enfreignent le droit international relatif aux droits humains et peuvent être assimilées à une persécution en raison de l'orientation sexuelle ou de l'identité de genre réelles ou présumées. Certains articles de la loi sont comparables aux textes législatifs homophobes qui ont été annulés en août 2014 en Ouganda.

« Le président Jammeh ne devrait pas approuver cette loi profondément nuisible qui viole le droit international relatif aux droits humains », a déclaré Stephen Cockburn, directeur régional adjoint d'Amnesty International pour l’Afrique de l'Ouest et l’Afrique centrale. « L'Assemblée nationale et le président de la Gambie ne devraient pas cautionner une homophobie d'État. »

L'Assemblée nationale a adopté le projet de loi de 2014 portant modification du Code pénal le 25 août. À compter de cette date, le président a 30 jours pour signer la loi ou la renvoyer à l'Assemblée nationale pour plus ample examen.

Les rapports sexuels entre adultes consentants de même sexe constituent déjà une infraction en Gambie, ce qui est contraire au droit international relatif aux droits humains. Cependant, la modification proposée actuellement prévoit des peines encore plus lourdes pour les personnes soupçonnées d'être lesbiennes, bisexuelles ou gays.

Le chef d'inculpation d'« homosexualité avec circonstances aggravantes » entraîne une peine d'emprisonnement à perpétuité. L'infraction est définie en termes vagues, ce qui donnerait aux autorités la possibilité de porter diverses atteintes aux droits. Parmi les personnes qui pourraient être inculpées d'« homosexualité avec circonstances aggravantes » et emprisonnées à vie, on trouve les « récidivistes » et les personnes vivant avec le VIH, qui sont soupçonnées d'être gays ou lesbiennes.

« Cette nouvelle loi va stigmatiser encore davantage des personnes déjà marginalisées qui subissent, en Gambie, un climat de peur et de haine », a déclaré Graeme Reid, directeur chargé des droits des personnes LGBT chez Human Rights Watch.

Le président Jammeh a prononcé de nombreuses déclarations publiques s'en prenant aux droits des lesbiennes, gays et personnes bisexuelles, transgenres ou intersexuées, notamment devant l'Assemblée générale des Nations unies en 2013, déclarant en cette occasion : « Ceux qui font la promotion de l'homosexualité veulent mettre fin à l’existence humaine, cela devient une épidémie et nous, musulmans et Africains, nous battrons pour mettre fin à ce comportement. » En février 2014, il a encore déclaré: « Nous allons combattre ces vermines appelées homosexuels ou gays de la même manière que nous luttons contre les moustiques qui causent le paludisme, sinon de manière plus agressive. »

En mai 2014, le président Jammeh a menacé les Gambiens qui demandent l'asile pour faits de discrimination motivée par leur orientation sexuelle, affirmant à l'agence de presse africaine APA : « Si je les attrape, je vais les tuer. »

En 2012, les autorités ont arrêté 18 hommes et deux femmes à la suite d'une descente dans une boîte de nuit. Ces personnes ont été inculpées pour tentative de commettre des « actes contre nature » et « conspiration en vue de commettre un crime grave ». Leurs photos et leurs noms ont été rendus publics dans la presse. Finalement, les charges retenues contre elles ont été abandonnées, faute de preuves.

En mai 2014, la Commission africaine des droits de l'homme et des peuples a adopté une résolution sur la protection contre la violence et d'autres violations des droits humains de personnes sur la base de leur identité ou orientation sexuelle réelle ou supposée. Cette résolution condamnait « les attaques systématiques perpétrées par des acteurs étatiques et non étatiques contre des personnes sur la base de leur identité ou orientation sexuelle réelle ou supposée ».

jeudi 4 septembre 2014

Bilan des marches

Cette année, amnesty a participé à 28 marches des fiertés en France.

Pour un bilan complet du déroulement des marches, cliquez ici