mercredi 19 décembre 2012

Kosovo. Amnesty International condamne une attaque contre la liberté d’expression


Amnesty International condamne l’attaque menée contre un événement organisé le 14 décembre par le magazine Kosovo 2.0 à Priština. L’organisation appelle les autorités à mener dans les meilleurs délais une enquête exhaustive et impartiale qui prenne bien en compte tout motif haineux qui pourrait être à l’origine de cette attaque.

L’événement, violemment perturbé par un groupe organisé d’une vingtaine de jeunes hommes, avait été organisé pour le lancement d’un numéro du magazine dédié à l’étude de l’hétérosexualité et de l’homosexualité dans les Balkans occidentaux.

Amnesty International considère ces faits comme une attaque contre la liberté d'expression et la liberté de la presse et appelle les autorités kosovares à prendre de solides mesures contre la discrimination fondée sur l’orientation sexuelle et l’identité de genre.

Les pouvoirs publics doivent veiller à ce que chaque personne, sans discrimination aucune, y compris fondée sur l’orientation sexuelle ou l’identité de genre, puisse jouir de ses droits à la liberté d'expression, à l'intégrité physique et à ne pas subir de mauvais traitement ou de traitement dégradant. Les autorités doivent non seulement s’abstenir de bafouer ces droits mais elles doivent également faire preuve de la diligence requise pour les protéger de toute ingérence de la part de tiers, qu’il s’agisse ou non de représentants de l’État.

Selon les médias du pays, avant l’événement, de nombreux imams kosovars auraient prononcé de violents discours homophobes, réclamé son interdiction et encouragé l'usage de la violence contre les organisateurs. D’après l’Association des journalistes du Kosovo, un imam aurait participé à l’attaque.

Le rédacteur en chef de Kosovo 2.0 a informé la police des menaces et des lettres d’insultes relatives à l’événement, que le magazine a reçues tout au long de la journée de la part d'un groupe de supporters de football, Plisat, lié à l'extrême droite. L’une des personnes ayant participé à l’événement, féministe en vue, a également signalé avoir reçu des appels et des messages de menaces.

La police a commencé par envoyer quelques agents sur les lieux de l'événement, à Priština.

Cependant, vers 18 heures, un groupe d’une vingtaine d’hommes a pénétré de force dans le bâtiment et démoli les installations et tout l’équipement en scandant « Dieu est grand » et « Dehors les pédérastes ». Un membre du personnel du magazine a reçu des coups. Une partie des faits a été filmée et l’on peut clairement voir un certain nombre d’individus prenant part à des activités délictueuses.

Malgré ces actes de violence, l’événement s’est poursuivi comme prévu et au moins 200 personnes y ont assisté, dont de nombreux éminents journalistes, responsables locaux et membres de la communauté LGBTI du Kosovo et des Balkans.

Une fête devait débuter vers 23 heures, après le lancement, mais une centaine d’hommes se sont rassemblés devant la salle environ une demi-heure avant, criant des slogans et menaçant de commettre des actes de violence. Les autorités ont envoyé une unité spéciale de la police mais les organisateurs ont tout de même décidé d'abandonner l'événement. Le personnel et les invités ont été évacués par la police en petits groupes afin de ne pas provoquer les hommes rassemblés dehors.

jeudi 13 décembre 2012

Action Urgente, Russie


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RUSSIE : UN PROJET DE LOI MENACE LA LIBERTÉ D'EXPRESSION

Le Parlement de Russie doit examiner le 19 décembre un projet de loi prévoyant de sanctionner la « promotion de l'homosexualité en direction des mineurs ». La loi, si elle était adoptée, violerait le droit à la liberté d'expression des personnes lesbiennes, gays, bisexuelles, transgenres ou intersexuées (LGBTI).

Le texte (projet de loi fédérale n° 44554-6) définit comme une infraction administrative à la législation fédérale la « promotion de l'homosexualité en direction des mineurs ». Il prévoit des peines d'amende allant jusqu'à 500 000 roubles (16 200 dollars des États-Unis). Il ne définit pas ce que recouvre la « promotion de l'homosexualité », ce qui ouvre la porte à des interprétations très larges. Son adoption établirait une discrimination directe à l'égard des personnes LGBTI, dans un pays où les différences de traitement sur la base de l'orientation sexuelle et de l'identité de genre sont déjà très répandues. En institutionnalisant l'opinion selon laquelle les enfants doivent être protégés contre l'homosexualité, la loi contribuerait à la mise au ban de la société des personnes LGBTI. Elle aurait des répercussions sur le droit à la liberté d'expression et de réunion des personnes LGBTI, et pourrait empêcher celles-ci d'obtenir des informations essentielles pour leur santé sexuelle. La loi porterait aussi gravement atteinte aux activités des défenseurs des droits des LGBTI, dont un certain nombre ont déjà été agressés et persécutés.

Ce projet de loi bafoue le droit à la liberté d'expression et de réunion, ainsi que celui à la non-discrimination et à l'égalité devant la loi. Ces droits sont garantis par le Pacte international relatif aux droits civils et politiques (PIDCP), la Convention européenne des droits de l'homme et d'autres traités internationaux relatifs aux droits humains auxquels la Russie est partie. Le projet n'est par ailleurs pas conforme à la Constitution de la Russie.

ACTION RECOMMANDEE : lettre international / email / fax

n demandez aux autorités de ne pas adopter le projet de loi fédérale n° 44554-6, ni dans sa forme actuelle ni dans une version amendée ;
n            appelez-les à garantir pour toutes les personnes, quelle que soit leur orientation sexuelle ou leur identité de genre, réelle ou supposée, le droit à la liberté d'expression et de réunion ainsi que le droit à la non-discrimination et à l'égalité devant la loi, conformément au droit européen et au droit international en matière de droits humains.

Modèle de lettre et contacts: cliquez ici

mardi 11 décembre 2012

Quand Marc Levy raconte l'histoire de Noxolo

Dans le cadre du marathon des signatures.

Trouvez le texte complet en cliquant ici

mercredi 28 novembre 2012

Loi homophobe en Ouganda, le retour



Vous vous souvenez peut être de l'action Amnesty contre la loi homophobe en Ouganda il y a un peu plus d'un an.

Ce projet de loi est de retour dans une forme similaire, c'est à dire proposant des peines pouvant aller jusqu'à la peine de mort pour actes sexuels entre personnes de même sexe.

L'action est donc à nouveau valable, vous pouvez y participer en cliquant ici

vendredi 23 novembre 2012

Remarque par rapport au communiqué de presse précédent

Nous avons eu des remarques concernant le fait que, contrairement à ce qui est dit dans le communiqué de presse relatif aux droits des personnes trans, la France ne protège pas l'"identité de genre", mais l'"identité sexuelle".

La reconnaissance des problématiques de genre est un combat important, pour les personnes trans, comme pour beaucoup d'autres, et cette question du vocabulaire employé n'est pas anodine.

Aussi, nous avons fait remonter cette correction au secrétariat international, pour correction du communiqué de presse (ce qui a été fait).

mercredi 21 novembre 2012

L’Europe a encore un long chemin à parcourir pour lutter contre les violences faites aux personnes transgenres


Communiqué de presse, Amnesty International

Les États européens doivent prendre de nouvelles mesures afin de protéger les personnes transgenres contre les violences qui ont fait plus d’un millier de morts dans le monde au cours des quatre dernières années, a indiqué Amnesty International le 20 novembre, à l’occasion de la Journée du souvenir trans.
 
De 2008 à 2012, 1 083 homicides de personnes transgenres ont été recensés dans le monde ; les recherches montrent que le nombre de morts augmente chaque année.
 
Selon les données collectées par l’Observatoire des personnes transsexuelles assassinées, 64 personnes transgenres ont été tuées en Europe depuis 2008. Pourtant, sur l’ensemble du continent, seules la France, la Suède, l’Écosse (Royaume-Uni) et la Croatie (à partir du 1er janvier 2013) incluent dans leur législation sur les crimes de haine les attaques violentes fondées sur l’identité de genre.
 
« Les transgenres sont la cible de discriminations et de violences en raison de leur identité de genre et de l’expression de cette identité, en Europe et dans le monde, a déclaré Marco Perolini, spécialiste des discriminations à Amnesty International.
 
« Cette absence de protection face aux violences motivées par l’identité de genre bafoue les normes relatives aux droits humains. Elle montre que les crimes transphobes ne sont pas reconnus comme une forme de discrimination.
 
« Si le droit pénal n’intègre pas que les crimes à caractère haineux peuvent être motivés par l’identité de genre réelle ou présumée de la victime, la motivation haineuse n’est pas dûment prise en compte et ne fait pas l’objet de poursuites. »
 
Ce type de crimes n’est pas la seule forme de discrimination à laquelle les personnes transgenres sont confrontées.
 
Dans la majorité des pays européens, les transgenres ne peuvent pas solliciter la reconnaissance légale de leur genre, s’ils ne remplissent pas une liste de critères qui vont jusqu’à inclure un diagnostic psychiatrique, la stérilisation, la chirurgie génitale et le divorce.
 
En outre, les identités transgenres sont encore classées comme des troubles mentaux au niveau international et, bien souvent, national.
 
Dans des pays comme l’Irlande et la Lituanie, les transgenres ne peuvent pas légalement changer de sexe en raison des lacunes de la législation nationale.
 
Dans de nombreux pays tels que la Belgique, la France, la Finlande, la Norvège et la Turquie, les personnes transgenres qui ne souhaitent pas subir une opération de changement de sexe ni une stérilisation ne sont pas autorisées à modifier le genre figurant sur leur certificat de naissance.
 
« Les critères obligatoires énoncés dans certains pays, tels que la stérilisation, le divorce et les opérations de changement de sexe, qui décident de la reconnaissance juridique du genre, bafouent les droits des transgenres à l’égalité devant la loi, à la vie de famille et à la vie privée, à la liberté de ne pas subir de traitements dégradants et leur droit au meilleur état de santé susceptible d’être atteint », a conclu Marco Perolini.
 
Complément d'information
Le projet de l’Observatoire des personnes transsexuelles assassinées (Respect contre transphobie), qui observe, recueille et analyse les informations faisant état d’homicides de transgenres dans le monde, a révélé en novembre 2012 que 1 083 homicides de transgenres avaient été recensés dans 56 pays, de janvier 2008 à novembre 2012.
 
Amnesty International emploie les termes « transgenres » ou « trans » pour désigner les personnes dont l’expression de genre ou l’identité de genre ne correspond pas aux attentes traditionnelles fondées sur le sexe biologique qui leur a été assigné à la naissance. Le terme « transgenre » est un terme politique générique employé pour décrire un large éventail d’identités, de parcours et de personnes dont l’apparence semble être en conflit avec les normes sociales binaires en termes de genre ; il désigne les transsexuels, les transgenres, les travestis, les gender queers, les drag queens, les drag kings et bien d’autres encore.
 
La Classification internationale des maladies (CIM 10), adoptée par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) en 1990, fait figurer dans la catégorie des troubles de l’identité de genre le transsexualisme, le travestismebivalent et les troubles de l’identité sexuelle de l’enfance. Dans le Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux (DSM IV, Association américaine de psychiatrie, 1994), figurent les « troubles de l’identité de genre » et le « transvestisme fétichiste ». Amnesty International estime qu’il faut supprimer les identités de genre de la classification des troubles mentaux répertoriés dans le DSM et la CIM, et reclassifier les seuls aspects pertinents des soins médicaux liés à l’identité transgenre, d’une manière non stigmatisante qui facilite l’accès aux soins.  


lundi 19 novembre 2012

Pour que justice soit rendue à Ahmet Yildiz

Ahmet Yıldız a été abattu le 15 juillet 2008. Beaucoup parmi les militants des droits des lesbiennes, gays, bisexuels et transgenres (LGBT) considèrent ce meurtre comme un «crime d'honneur» lié à son homosexualité.

A ce jour, quatre ans après les faits, le principal suspect dans cette affaire, à savoir le père de Ahmet Yildiz n'a toujours pas été interrogé.

Par ailleurs, les autorités turques n'ont jamais accordé le moindre crédit aux menaces dont a été victime Ahmet Yildiz, dans les mois, qui ont précédé sa mort.

Cette affaire symbolise l'échec de la Turquie à réagir face à la violence visant les LGBT.

Participez à cette action en cliquant ici

mardi 13 novembre 2012

Amnesty présente à la marche de soutien au mariage pour tous

Le 7 novembre, à Paris

https://mail-attachment.googleusercontent.com/attachment/u/0/?ui=2&ik=ddc03a1652&view=att&th=13adfc91b33c44b1&attid=0.1&disp=inline&safe=1&zw&saduie=AG9B_P8mNZ_twB-O4BzU9JEXPfZ1&sadet=1352801292813&sads=I6-jH_87e2JqQe1duEyQFwBP1uI

Malawi. La suspension de dispositions législatives homophobes représente un pas en avant historique


Amnesty, communiqué de presse

Lundi 5 novembre, le ministre de la Justice du Malawi a indiqué que les dispositions législatives pénalisant les pratiques homosexuelles étaient suspendues en attendant qu’une décision soit prise concernant une éventuelle abrogation. Cette déclaration représente une avancée historique dans la lutte contre la discrimination dans ce pays.

Le ministre de la Justice, Ralph Kasambara, a déclaré qu’il souhaitait un débat sur le sujet avant que le Parlement décide si ces dispositions doivent ou non être conservées.

« Amnesty International salue la déclaration du ministre de la Justice, Ralph Kasambara, et espère qu’il s’agit d’un premier pas vers la fin des discriminations et des persécutions fondées l’identité de genre et l’orientation sexuelle, réelle ou perçue, au Malawi », a déclaré Noel Kututwa, directeur d’Amnesty International pour l’Afrique australe.
Les articles 153 et 156 répriment les relations homosexuelles entre hommes, passibles d’une peine pouvant aller jusqu’à 14 ans d’emprisonnement, assortie ou non de châtiment corporel.
L’article 197A du Code pénal du Malawi rend les « pratiques indécentes entre femmes » passibles de cinq ans de prison.
« Amnesty International exhorte le gouvernement à poursuivre sur sa lancée à ce sujet et à veiller à l’abrogation complète de ces dispositions législatives discriminatoires et haineuses », a ajouté Noel Kututwa.
En 2010, deux hommes ont été condamnés à 14 ans de prison pour des charges concernant des pratiques homosexuelles. À la suite de protestations de la communauté internationale, ils ont finalement été graciés.
Complément d’information
Le fait de poursuivre en justice des personnes en raison de leur orientation sexuelle ou de leur identité de genre réelle ou présumée est prohibé par les traités que le pays a ratifiés, en particulier par le Pacte international relatif aux droits civils et politiques (PICDP) et la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples, ainsi que par la Constitution du Malawi. En vertu de ces textes, le Malawi est légalement tenu de respecter et de protéger le droit de ne pas subir de discrimination, les droits à la liberté de conscience et d’expression, ainsi que le droit à la vie privée.

Les dispositions législatives mises en cause peuvent aussi bafouer le droit à la santé tel qu’il est défini dans le Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels, que le Malawi a également ratifié.

jeudi 25 octobre 2012

Mihail, mort parce qu'on l'a cru gay...



Une action qui nous vient de Bulgarie. Le texte est (hélas) en Anglais, en tout cas pour le moment.

Vous pouvez signer l'action en ligne en cliquant ici

In the early evening of 30 September 2008, Mihail Stoyanov, a 25-year-old medical student, left his home, telling his mother, Hristina, that he would be back shortly. Unfortunately, he never came home.
Hristina went out of town the following day; only discovering that Mihail had disappeared upon her return, five days later. After contacting Mihail’s friends and looking for him in hospitals, Hristina and her other son went to the police to report Mihail’s disappearance.
The police searched their home for drugs. They were then told that Mihail had been killed a week before in Borisova Garden, the largest park in Sofia.  
He was about to get his degree in medicine and was working as a part-time pharmacy assistant. Mihail was brutally killed; he was beaten until his windpipe was broken and he died of suffocation. His body was found covered from head to toe in bruises.
Mihail was attacked and died because his killers thought he was gay. Almost four years later, those responsible for Mihail’s murder have yet to be brought to justice.
In 2010 two suspects were arrested. They were initially held in custody and later under house arrest until April 2012 when they were both released on bail. One suspect pleaded guilty during the investigation. Three witnesses acknowledged they were in Borisova Garden that night and that they watched the two suspects killing Mihail. They were all part of a group who claimed to be cleansing the park of gays and who attacked other men only because of their (perceived) sexual orientation.
Amnesty International and The Bulgarian Helsinki Committee are concerned regarding the delays in the investigation into this case. In general, Bulgaria systematically fails to adequately investigate and prosecute homophobic and transphobic hate crimes.  Gaps in anti-hate crime legislation, lack of guidance for the police on how to tackle these crimes and a deficiency of any support mechanism, means victims are reluctant to report these forms of crimes.
Please send an appeal to Prosecutor Dragomir Yanchev.

mardi 23 octobre 2012

Action urgente (suivi): marche Serbe de Belgrade



Action complémentaire sur l'AU 294/12, EUR 70/020/2012, 4 octobre 2012
ENVOYEZ VOS APPELS AVANT LE 15 NOVEMBRE 2012.
Vérifiez auprès de votre section s’il faut encore intervenir après la date indiquée ci-dessus. Merci.
Le Premier ministre et ministre de l'Intérieur serbe Ivica Dačić a interdit le 3 octobre l'édition 2012 de la marche des fiertés de Belgrade (Belgrade Pride), invoquant, sans les spécifier, des menaces en matière de sécurité. Cette interdiction est une violation du droit à la liberté d'expression et de réunion des personnes lesbiennes, gays, bisexuelles ou transgenres (LGBT).
Le Premier ministre et ministre de l'Intérieur serbe Ivica Dačić a cité un niveau de menaces élevé, notamment des menaces paramilitaires, pour justifier l'interdiction de la marche des fiertés 2012 de Belgrade. Niant avoir cédé aux organisations de droite, il a affirmé que l'interdiction était destinée à garantir la paix et l'ordre public, et à protéger les droits de tous les citoyens.
Ces jours derniers, le Premier ministre subissait les pressions d'un grand nombre d'organisations de droite, de responsables politiques et du chef de l'Église orthodoxe de Serbie, qui réclamaient l'interdiction de la marche. Il a également interdit toute autre manifestation le 6 octobre.
Cette interdiction bafoue le droit à la liberté d'expression et à la liberté de réunion pacifique des militants et membres de la communauté LGBT de Serbie. On craint aussi les conséquences durables de cette interdiction qui, dans un contexte marqué par les menaces d'organisations homophobes, fragilise les droits des personnes LGBT en Serbie et affaiblit les dispositions de la Loi de 2009 sur la lutte contre la discrimination. Les militants LGBT ont toutefois réagi avec pragmatisme et indiqué que la Belgrade Pride aurait lieu « entre quatre murs ».
DANS LES APPELS QUE VOUS FEREZ PARVENIR LE PLUS VITE POSSIBLE AUX DESTINATAIRES MENTIONNÉS CI-APRÈS, en serbe ou dans votre propre langue :
- dites aux autorités que vous regrettez vivement l'interdiction de l'édition 2012 de la marche des fiertés de Belgrade, qui devait se tenir le 6 octobre ;
- dites-leur qu'une fois encore, le droit à la liberté d'expression et de réunion des militants et des personnes LGBT est bafoué par le gouvernement, en violation des obligations internationales de la Serbie, et demandez-leur de prendre toutes les dispositions nécessaires pour que la marche des fiertés puisse se tenir l'année prochaine ;
- informez-les que le ministre de l'Intérieur aurait dû, conformément à la loi, prendre en temps utile toutes les mesures nécessaires pour faire en sorte que la manifestation puisse avoir lieu en 2012, sans aucun obstacle ni aucune entrave de quelque sorte et dans des conditions garantissant une protection adéquate contre les violences ;
- demandez aux autorités de mener sans délai une enquête efficace et impartiale sur toutes les menaces en matière de sécurité dont a parlé le ministre de l'Intérieur, de rendre publics les résultats de ces enquêtes et de veiller à ce que toute personne pour laquelle il existe des motifs raisonnables de penser qu'elle a pu menacer de s'en prendre aux organisateurs ou aux participants de la marche des fiertés, ou à tout membre de la communauté LGBT, soient déférée à la justice.
ENVOYEZ VOS APPELS AVANT LE 15 NOVEMBRE 2012 À :
Vérifiez auprès de votre section s’il faut encore intervenir après la date indiquée ci-dessus. Merci.
Pour un modèle de lettre, cliquez ici


Premier ministre et ministre de l’Intérieur
Ivica Dačić
Bulevar Mihajla Pupina 2
11000 Belgrade,
Serbie
Courriel : kabinetpremijera@gov.rs
Fax : + +381 11 3617586
Formule d’appel : Dear Prime Minister, / Monsieur le Premier ministre,
Premier vice-Premier ministre et ministre de la Défense
Aleksandar Vučić
Birčaninova 5
11000 Beograd,
Serbie
Fax : +381 11 3006062
Courriel : info@mod.gov.rs
Formule d’appel : Dear Deputy Prime Minister, / Monsieur le Vice-Premier ministre,

Ambassade de Serbie en France
Ambasada Srbije
Adresa:
5, rue Leonard de Vinci, 75116 Paris
Telefon:
01.40.72.24.24
E-mail Ambasade:
Pour plus d'informations, cliquez ici

mercredi 10 octobre 2012

mercredi 3 octobre 2012

Action urgente, marche de Belgrade

Désolé, mais cette action est en anglais et étant donné les délais (agir avant le 6), je ne sais pas si nous aurons une version française dans les temps.
 


The 2012 Belgrade Pride march is scheduled to take place on 6 October. The organizers have asked the Serbian Prime Minister and Minister of Interior, Ivica Dačić, and other relevant ministries for their cooperation in ensuring that the event takes place. In public statements, Ivica Dačić has focused on the security risks associated with the march. He has stated that the government will allow the Pride march to go ahead, depending on the Ministry of Interior’s assessment of the security risks. There are particular concerns that Ivica Dačić has stated that the Pride march is a security matter only, and not a matter of human rights. Ivica Dačić’s decision on whether the Pride will take place will reportedly be made on 4 October.

If the 2012 Belgrade Pride march is banned, this will effectively violate the right to freedom of expression and freedom of peaceful assembly of LGBT activists and individuals in Serbia.

Please write immediately in Serbian or your own language:
ν    Asking the authorities to ensure that the 2012 Belgrade Pride march takes place on 6 October and that the rights to freedom of expression and assembly of LGBT individuals and activists are fully respected, including through the provision of police protection for the participants and organizers;
ν    Asking authorities to publicly support the Pride march, and condemn publicly all attacks on, or threats to, the organizers of, or participants in the Pride march, and that all involved are given adequate police protection;
ν    Demanding that the authorities conduct prompt, impartial and effective investigations into any and all attacks or threats against the Pride march organizers or participants, or any other members of the LGBT population, and ensure that the perpetrators are brought to justice.

PLEASE SEND APPEALS BEFORE 6 OCTOBER 2012 TO:
Prime Minister and Minister of Interior
Ivica Dačić
Bulevar Mihajla Pupina 2
11 000   
Belgrade  
Serbia  
Email: info@mup.gov.rs
Fax: +381 11 3613321
Salutation: Dear Prime Minister
First Deputy Prime Minister and Minister of Defence
Aleksandar Vučić
Birčaninova 5
11000 Beograd
Serbia
Fax: +381 11 3006062
Email: info@mod.gov.rs
Salutation: Dear Prime Minister


Pour plus d'info, cliquer ici

jeudi 13 septembre 2012

Déclaration publique Océanie


AMNESTY INTERNATIONAL
DÉCLARATION PUBLIQUE
Index AI : ASA 05/002/2012
AILRC-FR
3 septembre 2012
Amnesty International se réjouit de l’engagement pris par les dirigeants des États de l’Océanie en faveur de l’égalité entre les genres
Amnesty International se réjouit de la ferme détermination avec laquelle les dirigeants des États de l’Océanie se sont engagés à améliorer la situation des droits des femmes. La déclaration sur l’égalité des genres qu’ils ont rendue publique le 30 août 2012 en témoigne.
Cette déclaration a été adoptée par les chefs d’État des Îles du Pacifique réunis à Rarotonga (Îles Cook) du 28 au 30 août, à l’occasion du 42e Forum des Îles du Pacifique. Dans leur communiqué, les dirigeants présents au Forum ont reconnu que les inégalités de genre qui ont encore cours dans les Îles du Pacifique « font peser un lourd tribut personnel, social et économique sur les peuples et les nations du Pacifique ».
Amnesty International exhorte dès à présent les dirigeants des États de l’Océanie à mettre en application les engagements qu’ils viennent de prendre, en faisant adopter les lois, politiques et pratiques nécessaires pour faire cesser les violences faites aux femmes et éradiquer toutes les autres formes de discrimination dont elles font l’objet. Ils doivent prendre des mesures volontaires pour promouvoir le statut social et économique des femmes et combattre tous les stéréotypes de genre.
L’aide financière annoncée par le gouvernement australien — et dont le montant sera réévalué à la hausse — fournira une partie des moyens nécessaires pour remplir ces engagements. Une nouvelle initiative lancée le 29 août 2012 prévoit ainsi que l’Australie fournira, sur les 10 prochaines années, 320 millions de dollars australiens destinés à améliorer le statut social, politique et économique des femmes de la région.
Malgré la grande fréquence des violences faites aux femmes dans les Îles du Pacifique, seules Vanuatu et Fidji disposent d’une législation spécifiquement destinée à combattre les violences sexuelles ou liées au genre. Tonga est le seul pays du Pacifique à n’avoir pas encore signé ou ratifié la Convention des Nations unies sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes. Le gouvernement de l’île invoque des raisons culturelles à ce refus. Amnesty International appelle le gouvernement tonguien à revenir sur ses objections et à faire de la ratification de cette convention l’une de ses priorités.
Les violences faites aux femmes sont présentes dans le monde entier et constituent une véritable pandémie : il est urgent de mettre en place des mesures spécifiques pour les combattre. Selon Amnesty International, les outils les plus efficaces, ceux qui ont un rôle clé à jouer dans la marche vers une véritable égalité entre les genres, consistent à favoriser l’accession des femmes à tous les postes de direction, encourager le développement économique et mettre en place une législation protégeant les femmes contre la violence. Lors du Forum, les chefs de gouvernement des États du Pacifique ont reconnu avec raison que l’égalité entre les genres « est essentielle pour faire du Pacifique une région prospère, stable et sûre, tant pour la génération présente que pour les générations à venir ».
Amnesty International se réjouit également du fait que les dirigeants des Îles du Pacifique se sont engagés à effectuer un suivi du statut économique et social des femmes ainsi que de la possibilité non seulement théorique, mais réelle, qui leur est offerte de s’intégrer dans la vie politique, et d’en rendre compte à chacun des Forums de dirigeantes et dirigeants.

jeudi 6 septembre 2012

Mise à jour de l'action Afrique du Sud


Vous vous souvenez surement de l'action en faveur de Noxolo Nogwaza que vous avez fait durant l'été. Cette action à été mise à jour. 
Il s'agit maintenant d'écrire à la Première ministre de la province du Gauteng, Mme Nomvula Mokonyane. 
KwaThema, où Noxolo vivait et a été tuée, se trouve dans la province du Gauteng.

Destinataire : Mme Nomvula Mokonyane, Première ministre de la province du Gauteng 
Office of the Premier, Private Bag X61, Marshalltown, Johannesburg 2107 
Fax : +27 11 836 9334
Courriel : hotline@gauteng.gov.za


Information Complémentaire: Aucune information supplémentaire sur l’avancée de l’enquête n’a été communiquée par la police depuis le début de la campagne. La famille de Noxolo remercie Amnesty International de ses efforts et a engagé l’organisation à maintenir ses pressions sur la police pour qu’elle établisse les faits. Notre action d’écriture de lettres prendra désormais pour cible la plus haute autorité politique de la province où vivait Noxolo, la Première ministre de la province du Gauteng.

On a récemment observé une augmentation des crimes qui sont, semble-t-il, inspirés par la haine contre des LGBTI en Afrique du Sud.

Vous pourrez trouver un modèle de lettre en cliquant ici

mercredi 5 septembre 2012

Action urgente, Colombie

COLOMBIE : DES DÉFENSEURS DES DROITS HUMAINS MENACÉS





Des militants en faveur des droits des lesbiennes, des gays, et des personnes bisexuelles, transgenres et intersexuées (LGBTI), des syndicalistes, des associations de victimes et des défenseurs des droits humains ont reçu des menaces de mort adressées par des paramilitaires, à Barrancabermeja, dans le nord de la Colombie.
Le 18 août 2012, un tract imprimé par le groupe paramilitaire Comandos urbains Rastrojos, contenant des menaces de mort, a été déposé dans les bureaux de l’ONG colombienne Gente en Acción, à Barrancabermeja, dans le département de Santander. Plusieurs militants, dont le militant LGBTI Ovidio Nieto Jaraba, qui travaille pour Gente en Acción, William Mendoza, président de la section de Barrancabermeja du Syndicat national des travailleurs de l’industrie agroalimentaire (SINALTRAINAL), et le défenseur des droits humains Himad Abdala Choser, étaient cités dans ce document, et accusés d’avoir « encouragé et organisé des mouvements de protestation » et de soutenir les groupes de guérilla. Il était également marqué : « Nous n’adresserons plus de menaces, nous passerons à l’action [...] nous reprenons le contrôle de toutes les entités ». Les personnes nommées dans le texte semblaient condamnées à mort. Ces menaces sont les dernières en date depuis un défilé en faveur des LGBTI qui a eu lieu à Barrancabermeja le 27 juillet dernier.
D’autres organisations colombiennes étaient citées dans le tract : le Comité régional de défense des droits humains (CREDHOS), l’Association des victimes de crimes d’État du Magdalena Medio (ASORVIMM), l’Association des paysans de la vallée du Cimitarra (ACVC) et l’Association des personnes déplacées installées dans la municipalité de Barrancabermeja (ASODESAMUBA).

Pour le détail de cette action urgente, cliquez ici   
Pour un modèle de lettre, cliquez ici

lundi 3 septembre 2012

HONDURAS : UN DÉFENSEUR DES DROITS DES LGBT EN DANGER


Le 5 juillet, Donny Reyes, défenseur de premier plan des droits des lesbiennes, gays, bisexuels 
et transgenres (LGBT), a été poursuivi par un motard armé. Il a réussi à s’échapper mais sa vie 
est toujours menacée. Les autorités ne lui ont fourni aucune protection, bien que la 
Commission interaméricaine des droits de l’homme (CIDH) le leur ait ordonné. 
Donny Reyes est le coordinateur de l’Association arc-en-ciel, organisation LGBT. Le 5 juillet au 
matin, alors qu’il s’apprêtait à quitter son domicile en voiture pour se rendre au travail, il a 
remarqué un homme à moto stationné au coin d’une rue, à proximité de chez lui. Lorsqu’il a 
démarré, l’homme s’est mis à le suivre. Craignant pour sa sécurité, Donny Reyes a accéléré et 
fait le tour de sa maison pour entrer par l’arrière.  
Au bout d’une heure, l’homme semblant avoir disparu, Donny Reyes est reparti en direction des 
locaux de l’Association arc-en-ciel. Il était presque arrivé à destination lorsque le même homme 
à moto a ressurgi à côté de sa voiture : celui-ci a regardé Donny Reyes, levé son t-shirt et posé 
la main sur le revolver qu’il avait glissé dans son pantalon. Donny Reyes s’est alors dirigé vers 
un poste de police et l’homme a continué de le suivre. Il n’est parti qu’une fois à proximité du 
poste. Craignant pour sa sécurité, Donny Reyes a appelé un collègue et s’est réfugié dans les 
locaux d’une autre organisation LGBT. Des avocats du Centre de recherche et de promotion des 
droits humains (CIPRODEH) ont demandé à la police de l’escorter en lieu sûr mais elle a 
refusé. Le CIPRODEH est venu le chercher, a appelé l’unité chargée des droits humains au sein 
du ministère de l’Intérieur et a organisé une réunion avec des représentants du ministère, du 
parquet général et de la police, qui devait avoir lieu le lendemain. La réunion a finalement été 
annulée 30 minutes avant l’heure à laquelle elle devait débuter.  
Donny Reyes bénéficie de mesures conservatoires ordonnées en 2009 par la CIDH pour assurer 
sa sécurité. Cependant, les autorités ne les ont pas appliquées, d’où le risque important 
encouru par cet homme. Il a demandé des gardes du corps mais sa requête a été rejetée faute 
de moyens. 

Pour agir, retouvez la circulaire d'action en cliquant ici
Pour un modèle de lettre à envoyer, cliquez ici


mercredi 18 juillet 2012

Turquie. À l’occasion du 4e anniversaire de son assassinat, Amnesty International réclame justice pour Ahmet Yıldız


À l’occasion du 4e anniversaire du meurtre d’Ahmet Yıldız, Amnesty International a demandé une nouvelle fois que les responsables de ce meurtre soient déférés à la justice dans le cadre d’un procès équitable.
Ahmet Yıldız a été abattu le 15 juillet 2008 devant chez lui à Üsküdar, un quartier situé sur la rive asiatique d’Istanbul. Beaucoup considèrent ce meurtre comme un « crime d'honneur » lié à l’homosexualité d’Ahmet Yıldız. Cette affaire symbolise l'échec des autorités turques à réagir à la violence visant les lesbiennes, gays, bisexuels et transgenres. Depuis quatre ans, l’unique suspect accusé du meurtre, le père de la victime, est toujours en liberté.
Dans les mois qui ont précédé sa mort, Ahmet Yıldız avait déposé une plainte auprès du parquet, demandant que les menaces que sa famille, notamment son père, lui adressait fassent l’objet d’investigations. Après son assassinat, il est apparu que le procureur du district d’Ümraniye avait décidé qu’aucun motif ne justifiait de lancer des poursuites eu égard à cette plainte. Des indices sérieux laissent à penser que le procureur n’a pas fondé sa décision, rendue en novembre 200 7, sur une enquête approfondie et efficace. Huit mois plus tard, Ahmet Yıldız était abattu.
Un mandat d'arrêt n’a été décerné qu’en octobre 2008, alors qu’Ahmet Yıldız avait signalé avoir reçu des menaces de mort. À cette époque-là, le père de la victime, unique suspect dans cette affaire, restait introuvable. Selon des relevés téléphoniques, il avait sans doute fui vers le nord de l’Irak ; toutefois, on ignore où il se trouve actuellement. Ouvert en septembre 2009, le procès était – et est toujours – au point mort, puisque le suspect identifié par les autorités turques n’a pas été appréhendé.
Depuis quatre ans, personne n’a été traduit en justice pour le meurtre d’Ahmet Yıldız. Amnesty International invite les autorités turques à garantir qu’il n’y aura plus de retards dans cette affaire, en exécutant rapidement, par tous les moyens dont elles disposent, le mandat d’arrêt international décerné récemment contre le père de la victime. Elle demande également qu’une enquête indépendante, impartiale, approfondie et efficace soit diligentée sur l’immobilisme dont ont fait preuve les autorités turques s’agissant de la plainte déposée par Ahmet Yıldız.

Amnesty International, déclaration publique

mercredi 4 juillet 2012

Marche de Paris














dimanche 1 juillet 2012

Bulgarie. Les mots ne suffisent pas pour combattre les crimes homophobes : il faut des actes

AMNESTY INTERNATIONAL
COMMUNIQUÉ DE PRESSE

28 juin 2012

« Ce qu'il faudrait vraiment, c'est que les enfants à l'école apprennent la différence et apprennent à l'accepter – qu'on leur dise que gay ou pas gay, ça ne change rien. »
Hristina Stoïanova, mère d'un étudiant en médecine battu à mort en 2008 à Sofia en raison de son orientation sexuelle présumée

Le droit bulgare doit être réformé de toute urgence afin que les crimes homophobes dont sont trop souvent victimes les gays, les lesbiennes et les personnes bisexuelles et transgenres (LGBT) fassent l'objet d'enquêtes et de poursuites satisfaisantes, recommande Amnesty International dans un document de synthèse publié le 28 juin 2012.

« Des dizaines de personnes LGBT ont été frappées ou violées en raison de leur orientation sexuelle ou de leur identité de genre réelle ou présumée ; l'une d'elles a même été tuée. Dans la plupart des cas, ces crimes n'ont pas fait l'objet d'une enquête satisfaisante et sont restés impunis », a déclaré Emily Gray, spécialiste de l'orientation sexuelle et de l'identité de genre à Amnesty International.

« Non seulement les autorités bulgares ne respectent pas leur obligation de mettre au jour les mobiles homophobes ou transphobes de ces crimes, mais en plus elles n'en traduisent pas les auteurs en justice. »
Le document d'Amnesty International, intitulé Changing laws, changing minds: Challenging homophobic and transphobic hate crimes in Bulgaria, met l'accent sur le manque d'action efficace de la police et du parquet pour résoudre les crimes commis contre les personnes LGBT en raison des comportements discriminatoires généralisés et profondément ancrés dans la société.

« En l'absence de législation sur les crimes inspirés par la haine contre des personnes en raison de leur orientation sexuelle ou de leur identité de genre, les mobiles sont rarement recherchés ou révélés. Or, pour que la police puisse élaborer des stratégies efficaces de lutte contre ces crimes, il est important d'en mettre au jour les mobiles », a souligné Emily Gray.

Mihaïl Stoïanov, étudiant en médecine âgé de 25 ans, a été battu à mort dans un parc de Sofia le 30 septembre 2008. Deux suspects ont été arrêtés en 2010. Ces jeunes hommes ont été inculpés d'« actes de hooliganisme ayant provoqué la mort » et assignés à résidence pendant deux ans, puis libérés car le procureur n'avait pas prononcé leur mise en accusation pendant cette période.

Ivelina, Kaloïan, Mitko, Kristina et Svetlio ont été agressés par un groupe de jeunes hommes après la Marche des fiertés 2011 à Sofia.

Trois d'entre eux ont fini à terre, roués de coups de poing et de pied. Quand ils sont allés porter plainte tous les cinq, le policier a commencé par leur demander s'ils n'avaient pas provoqué cette agression.
Un an plus tard, la police n'a toujours pas identifié leurs agresseurs et affirme que cette affaire ne fait pas partie de ses priorités. « Je veux que cette affaire soit résolue. C'est important car cela montrera que les autorités ne sont pas indifférentes et qu'elles peuvent régler ce type de problèmes », a expliqué Ivelina à Amnesty International.

Les personnes transgenres sont victimes d'une discrimination encore plus grande et sont agressées plus souvent que les lesbiennes, les gays et les bisexuels. Dans certains cas, la police aurait refusé d'enquêter sur des violences visant des personnes transgenres. Cette discrimination les empêche souvent de trouver un emploi, et beaucoup n'ont pas d'autre choix que de se tourner vers le travail du sexe pour survivre.
Les autorités ont pris quelques mesures en faveur de l'égalité pour les personnes LGBT, notamment en dépénalisant les rapports entre personnes du même sexe et en fixant un âge de consentement identique pour tous en 2002 ; puis en interdisant la discrimination fondée sur l'orientation sexuelle via la Loi de protection contre la discrimination en 2004

Par ailleurs, en mars 2012, les policiers ont suivi des sessions de formation à Sofia sur la manière de traiter les crimes inspirés par la haine d'un groupe. Enfin, la dernière version du nouveau Code pénal présentée pour consultation en avril 2012 contient des dispositions sur les crimes liés à l'orientation sexuelle. Cependant, beaucoup reste à faire.

« Des mesures doivent être prises de toute urgence pour combattre les comportements fondés sur des préjugés et lutter contre l’homophobie et la transphobie généralisées. Une première étape importante serait l'adoption et la mise en œuvre d'une loi couvrant et définissant comme crimes homophobes les agressions commises contre des personnes en raison de leur orientation sexuelle ou de leur identité de genre », a précisé Emily Gray

« Les autorités bulgares doivent faire clairement savoir que les attaques contre des personnes gays, lesbiennes, bisexuelles ou transgenres ou perçues comme telles ne sauraient être tolérées, qu'elles feront l'objet d'enquêtes exhaustives et que leurs auteurs seront poursuivis. »



vendredi 22 juin 2012

revue de presse mai-juin


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mercredi 13 juin 2012

mardi 12 juin 2012

La Moldavie ne protège pas suffisamment les LGBTI contre les discriminations



Amnesty International s’inquiète du fait que la loi récemment adoptée en Moldavie pour lutter contre les discriminations ne permet pas de protéger correctement les personnes lesbiennes, gays, bisexuelles, transgenres et intersexuées (LGBTI) contre les discriminations fondées sur l’orientation sexuelle et l’identité de genre, ni de mettre en place un dispositif exhaustif permettant de faire reculer ces actes.

Lundi 28 mai 2012, le président moldave a promulgué la nouvelle loi anti discrimination (dite « loi pour garantir l’égalité ») adoptée trois jours auparavant par le parlement.

Amnesty International se félicite du fait que la nouvelle loi donne une définition large de la discrimination en englobant à la fois les discriminations directes et indirectes, qu’elle prévoie la création d’un Conseil pour la prévention et la lutte contre les discriminations et pour la garantie de l’égalité, un mécanisme important pour que les victimes puissent obtenir réparation, et qu’elle instaure le principe du partage de la charge de la preuve entre la victime et l’accusé.

En revanche, l’organisation déplore profondément que le texte n’apporte pas une protection complète contre les discriminations motivées par l’orientation sexuelle et l’identité de genre. Si les discriminations liées à d’autres motifs tels que la race, le groupe ethnique, la religion ou les convictions et le handicap sont interdites d’une manière générale et dans tous les domaines, les discriminations fondées sur l’orientation sexuelle ne sont proscrites expressément que dans le domaine de l’emploi (article 7-1) et celles liées à l’identité de genre ne sont prohibées de façon explicite dans aucun domaine. Amnesty International est également préoccupée par le fait que, d’après la loi, l’interdiction de la discrimination ne peut aller à l’encontre de la définition de la famille reposant sur l’union entre un homme et une femme ; une telle restriction peut limiter considérablement la portée effective de la législation.

Amnesty International demande instamment aux autorités moldaves de modifier la nouvelle loi pour la mettre en conformité avec les obligations internationales de la Moldavie, et d’adopter un dispositif visant à lutter de façon exhaustive contre la discrimination sous toutes ses formes, en prévoyant notamment explicitement une protection contre les traitements iniques motivés par l’orientation sexuelle ou l’identité de genre dans tous les domaines de l’existence.

Complément d’information
L’an dernier, le clivage dans le débat public sur le projet de loi anti discrimination s’est accentué. Le texte, qui prévoyait au départ d’interdire dans tous les domaines la discrimination fondée sur l’orientation sexuelle, avait suscité une très forte opposition de la part de membres du parlement et de représentants de l’Église orthodoxe. Aussi, le gouvernement a-t-il modifié la loi en limitant le champ d’application de cette interdiction. L’état de santé, la fortune et l’origine sociale figuraient initialement parmi les motifs de discrimination interdits, avant d’être également retirés du texte. L’identité de genre n’a jamais fait parti des motifs de discrimination interdits, même dans les premières versions du projet législatif.

Ces dernières années, Amnesty International a rassemblé des informations sur les discriminations fréquemment infligées par des acteurs publics et privés aux personnes lesbiennes, gays, bisexuelles, transgenres et intersexuées (LGBTI) en Moldavie. En mars 2012, les conseils locaux de la ville de Bălţi (nord de la Moldavie) et des villages de Chetriş et Hiliuţi, dans les districts de Făleşti et d’Anenii Noi (centre-est du pays), ont adopté des mesures discriminatoires qui portent atteinte au droit à la liberté d’expression et de réunion pacifique des personnes lesbiennes, gays et bisexuelles. Le conseil municipal de Bălţi a interdit « la propagande agressive d’orientations sexuelles non traditionnelles » ; des mesures similaires ont été prises dans d’autres municipalités. Le 29 mars 2012, les conseils locaux de Drochia (nord) et de Cahul (sud) ont adopté des dispositions semblables à celles de Bălţi, d’Anenii Noi et de Făleşti. Amnesty International a appelé les autorités locales à annuler ces dispositions. Un village du district de Făleşti est revenu sur sa décision à la suite de l’intervention du médiateur de Moldavie.

Amnesty International déplore le fait que les autorités moldaves ont pour habitude de ne pas protéger, voire d’interdire, les manifestations publiques des LGBTI. En mai 2008, la mairie de Chișinău, la capitale, avait interdit une manifestation du centre d’information GenderDoc-M, une association de défense des droits des LGBT, au motif que des organisations religieuses, des élèves et des habitants de la ville avaient réagi négativement à ce projet.

Certains représentants élus du gouvernement et des membres de l’Église orthodoxe ont tenu publiquement et à plusieurs reprises des propos homophobes. Par exemple, Marian Lupu, porte-parole du parlement, a fait plusieurs déclarations homophobes au cours d’une émission diffusée sur une chaîne de télévision nationale le 21 mai 2012. Amnesty International insiste sur le fait que les représentants de l’État et les personnes aspirant à des fonctions politiques devraient s’abstenir de relayer des propos homophobes et transphobes pouvant contribuer à aggraver les discriminations envers les LGBTI.

Le fait d’adopter une loi anti discrimination n’offrant pas de protection contre les discriminations motivées par l’orientation sexuelle et l’identité de genre ne répond pas aux obligations incombant à la Moldavie au titre des traités internationaux auxquels elle est partie. L’article 2 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques (PIDCP) impose aux États de garantir le respect de tous les droits reconnus dans le traité, sans distinction aucune. L’article 26 dispose que les États doivent veiller à ce que chaque personne bénéficie d’une même protection efficace contre toute forme de discrimination, quel qu’en soit le motif. Le Comité des droits de l’homme a précisé que l’orientation sexuelle devait être considérée comme faisant parti des motifs de discrimination interdits prévus aux articles 2 et 26 du PIDCP (voir, par exemple, Toonen c. Australie, communication 488/1992,et Young c. Australie, communication 941/2000). L’article 14 de la Convention de sauvegarde des droits de l’homme et des libertés fondamentales (Convention européenne des droits de l’homme) dispose que les droits reconnus par cet instrument doivent être garantis sans distinction aucune. De plus, l’exception liée à la définition de la famille prévue par la nouvelle loi pourrait aggraver les discriminations fondées sur l’orientation sexuelle concernant l’accès à certains biens et services tels que la santé ou les prestations sociales. Par exemple, la Cour européenne des droits de l’homme a déclaré que le refus d’étendre la couverture d’une assurance-maladie au ou à la partenaire d’un(e) assuré(e) homosexuel(le) constituait une violation du droit à la vie privée et du droit à ne pas subir de discriminations (voir P.B. et J.S. c. Autriche).