vendredi 31 janvier 2014

Communiqué de presse, Côte d'Ivoire

Côte d’Ivoire. Des militants en fuite après une vague d’attaques homophobes

Les autorités ivoiriennes doivent ouvrir sans délai une enquête sur la vague d’attaques homophobes sans précédent qui a eu lieu à Abidjan et qui a contraint de nombreuses personnes travaillant avec des personnes séropositives à se cacher, a dit Amnesty International. « Pour les autorités, la seule façon d’arrêter la chasse aux sorcières sans précédent qui sévit en Côte d’Ivoire c’est d’enquêter sur ces attaques et de traduire en justice les responsables. Faute de quoi, d’autres violences risquent de survenir », a déclaré Gaëtan Mootoo, chercheur sur l’Afrique de l’ouest à Amnesty International.
Samedi 25 janvier, le siège d’Alternative Côte d’Ivoire - organisation qui milite pour les droits des personnes lesbiennes, gays, bisexuelles, transgenres et intersexuées (LGBTI) vivant avec le VIH - a été saccagé par une foule d’environ 200 personnes. Des ordinateurs ont été volés et l’agent de sécurité a été si violemment passé à tabac qu’il a dû être hospitalisé.
Quand les membres de l’organisation ont contacté la police, ils ont été accusés d’être des homosexuels et des proxénètes ; la police leur a également affirmé qu’elle avait mieux à faire que de traiter leur problème.
En début de semaine dernière, une foule en colère a lancé des cailloux et des détritus contre le siège d’Alternatif Côte d’Ivoire et les murs du bâtiment ont été recouverts de graffitis sur lesquels étaient inscrits les mots « Non aux pédés ».
Le 20 janvier, le domicile du directeur d’Alternatif Côte d’Ivoire, Claver Touré, a été pris pour cible dans son quartier d’Angré, à Abidjan. Un membre des forces de sécurité aurait fait partie des assaillants.
De nombreuses personnes travaillant au sein de cette organisation se cachent actuellement par peur des représailles.
Alternative Côte d’Ivoire est une organisation officiellement enregistrée qui travaille étroitement avec le ministère de la Santé.

mercredi 29 janvier 2014

Action Ouganda, suite


 

OUGANDA : UNE PROPOSITION DE LOI CONTRE L’HOMOSEXUALITÉ EN ATTENTE D’UNE DÉCISION
La proposition de loi contre l’homosexualité a été présentée au président Museveni, qui dispose de 30 jours pour communiquer sa décision. Si le texte est promulgué, il constituera une violation de la Constitution ougandaise ainsi que des traités internationaux et régionaux relatifs aux droits humains auxquels l’Ouganda est partie.
Selon les informations reçues par Amnesty International, la proposition de loi contre l’homosexualité a été présentée officiellement au président Museveni le 23 janvier. Celui-ci doit communiquer sa décision dans les 30 jours : il peut choisir de promulguer le texte, d’y opposer son veto ou de le renvoyer au Parlement en suggérant des modifications. Amnesty International demande une nouvelle fois au président de démontrer qu’il s’engage à faire respecter la liberté d’expression et les droits humains en opposant son veto à l’intégralité du texte.
Le Parlement a adopté la proposition de loi le 20 décembre 2013 en y apportant des modifications. La version finale n’a pas encore été publiée. En dépit des modifications apportées, le texte risque d’avoir des conséquences néfastes et durables pour tous les Ougandais qui seront soupçonnés d’avoir enfreint ses dispositions, qui ont une portée considérable et prévoient de fortes sanctions pour toute personne ayant des rapports homosexuels. Par ailleurs, il entraverait fortement le travail des défenseurs des droits humains et des professionnels de la santé publique.
Malgré les informations contraires publiées dans les médias, le président n’a pas encore communiqué sa décision. S’il ne le fait pas dans les 30 jours, le texte entrera en vigueur automatiquement. 

Pour plus de détails, et pour savoir comment participer à cette action, cliquez ici


mardi 21 janvier 2014

Communiqué de presse, Nigéria



AMNESTY INTERNATIONAL
COMMUNIQUÉ DE PRESSE 

AILRC-FR
15 janvier 2014

Nigeria. Il faut mettre fin à la traque dont font l'objet les homosexuels depuis l'adoption d'une nouvelle loi répressive

Les autorités nigérianes doivent immédiatement libérer la dizaine de personnes déjà arrêtées en application d'une nouvelle loi qui bafoue plusieurs droits fondamentaux sur la base de l'orientation sexuelle et de l'identité de genre réelles ou présumées, a déclaré Amnesty International.

Ces arrestations ont eu lieu dans les États nigérians d'Anambra, d'Enugu, d'Imo et d'Oyo dès le lundi 13 janvier, date à laquelle il a été annoncé que le président Goodluck Jonathan avait ratifié la loi sur l'interdiction du mariage entre personnes de même sexe.

« Les personnes arrêtées en application de cette nouvelle loi draconienne doivent être libérées immédiatement et les charges retenues contre elles, abandonnées, a déclaré Makmid Kamara, spécialiste du Nigeria à Amnesty International. Incarcérer quelqu'un en raison de son orientation sexuelle est contraire aux normes relatives aux droits humains les plus élémentaires. »

« Les informations selon lesquelles la police serait en train, dans un État du Nigeria, de dresser une liste de personnes soupçonnées d'être lesbiennes, gays, bisexuelles, transgenres ou intersexuées (LGBTI) sont extrêmement préoccupantes. »

« La loi qui interdit le mariage entre personnes de même sexe doit être immédiatement abrogée.  En signant ce texte de loi répressif, le président Goodluck Jonathan a, de fait, transformé le Nigeria en l'une des nations les moins tolérantes du monde. »

Cette loi renvoie aux pires moments de la dictature militaire, lorsque de nombreux droits humains étaient bafoués. Il est à craindre en outre que, du fait de la corruption qui règne dans le pays, des policiers ou d'autres personnes n'utilisent la loi comme outil de chantage, de harcèlement et d'extorsion de fonds.

Parmi les personnes prises pour cibles depuis l'adoption de la nouvelle loi figurent cinq hommes soupçonnés d'être gays qui ont été arrêtés puis libérés sous caution mardi 14 janvier dans l'État d'Oyo. À Awka, ville de l'État d'Anambra, six personnes auraient été arrêtées et détenues par la police. Des défenseurs des droits humains ont fait savoir à Amnesty International que les arrestations et les intimidations de personnes LGBTI se multipliaient dans le pays.

Ils ont indiqué que dans l'État de Bauchi la police avait dressé une liste de 167 personnes susceptibles d'être arrêtées en raison de leur orientation sexuelle ou identité de genre présumée.

Un commissaire adjoint de cet État a confirmé à Amnesty International que la police était en possession, dans le cadre de son « descriptif des profils de délinquants », d'une liste de personnes soupçonnées d'être LGBTI. Il a déclaré : « la police a effectivement une liste de personnes soupçonnées d'être gays et qu'elle surveille. Nous l’utilisons pour effectuer notre surveillance, mais il n'y a pas 167 noms sur cette liste. Nous avons également recours à cette liste pour savoir qui sont leurs victimes. »

Amnesty International appelle les autorités à ne procéder à aucune nouvelle arrestation et à mettre fin immédiatement à cette chasse aux sorcières.

La loi transforme en infraction la liberté d'expression, d'association et de réunion ainsi que les activités de nombreuses organisations de défense des droits humains et d'autres associations de la société civile. Elle rend passible d’une peine de dix ans d'emprisonnement quiconque soutient publiquement, rencontre ou forme une organisation défendant les droits fondamentaux des personnes LGBTI.

lundi 20 janvier 2014

Action Urgente Honduras

HONDURAS : DES TRAVAILLEUSES DU SEXE ATTAQUÉES ET TUÉES
Une travailleuse du sexe transgenre a été retrouvée morte à San Pedro Sula, dans le nord du Honduras, le 7 janvier. Neuf homicides de travailleuses du sexe ont eu lieu dans cette ville depuis début décembre. Il faut que les autorités mènent de toute urgence une enquête exhaustive sur ces attaques.
Le 7 janvier au soir, Marco Noé López Castillo, une travailleuse du sexe transgenre, a été abordée par un véhicule gris dans une rue du quartier de Barandillas à San Pedro Sula, où elle travaillait habituellement. Selon les informations parues dans les médias, un groupe d’hommes tenant des armes et portant des gilets pare-balles et des passe-montagnes l’a fait monter de force dans le véhicule. Vers 5 heures du matin, son corps a été retrouvé dans un sac plastique sur une route d’El Playon, un autre quartier de San Pedro Sula. Elle avait été étranglée et ses bras et ses jambes étaient liés derrière son dos. Dans le cadre de l’enquête en cours, la police a indiqué que plusieurs voitures avaient roulé sur le corps.
Depuis début décembre, les violences visant les travailleuses du sexe sont en augmentation à San Pedro Sula. Le 30 décembre, cinq d’entre elles ont été attaquées devant un bar du centre-ville où elles travaillaient. Un monospace transportant au moins quatre passagers les a approchées et quelqu’un a ouvert le feu dans leur direction. Irina Marisela García Maradiaga (23 ans), Irma Melisa Benítez Lewis (21 ans) et Sandra Liseth Aldana Pereza sont mortes sur le coup. Gabriela Alejandra Osorto (21 ans) a succombé à ses blessures le lendemain, tandis que la cinquième femme a survécu. Deux semaines auparavant, aux premières heures du 13 décembre, quatre travailleuses du sexe ont été tuées dans le quartier de Medina (centre de San Pedro Sula). Dans des circonstances encore peu claires, plusieurs hommes sont sortis d’un monospace et se sont disputés avec elles tout en braquant des pistolets sur elles. L’altercation a duré quelques minutes, puis les hommes ont abattu Ana María Sánchez Zaldívar (37 ans), Doris Malene García (30 ans) et Milagro Rosario Bonilla (52 ans). La quatrième femme du groupe, Zoila Yamileth Sánchez Zaldívar (30 ans), a été enlevée avant d’être retrouvée morte par balles dans le quartier d’El Polvorin. Les médias ont également signalé cinq homicides de femmes entre le 30 décembre et le 3 janvier à San Pedro Sula et ailleurs dans le département de Cortés.

Pour en savoir plus et savoir comment participer à cette action, cliquez ici
Pour un modèle de lettre, cliquez ici

mardi 14 janvier 2014

Décés de Jean Claude Mbede

Jean Claude M'Bede, 34 ans, est décédé. Jean Claude M'Bede était en fuite, malade depuis sa détention, lors de laquelle il avait subi conditions difficiles et maltraitances.

Il avait été emprisonné pour avoir envoyé un SMS à un autre homme, lui déclarant son amour. Depuis, Amnesty International le considérait comme un prisonnier d'opinion et demandait à ce que son jugement soit revu et que sa libération soit prononcée.

vendredi 10 janvier 2014

Pétition Ihar Tsikhanyuk (Bélarus)

En février 2013, alors qu'il était soigné à l'hôpital d'Hrodna dans son pays, le Bélarus,  pour un ulcère à l'estomac, Ihar Tsikhanyuk, militant homosexuel a été interpellé par des policiers. Frappé, menacé, et insulté en raison de son orientation sexuelle, il a finalement été relâché sans qu'aucune charge n’ait été retenue contre lui.
Amnesty International demande l’ouverture d’une enquête sur les mauvais traitements infligés à Ihar
par la police et le respect des droits des personnes sans discrimination.


Pour signer la pétition, cliquez ici

mercredi 8 janvier 2014

Action Urgente Ouganda

OUGANDA : LE PARLEMENT ADOPTE UN PROJET DE LOI CONTRE L’HOMOSEXUALITÉ
Le Parlement ougandais a adopté un projet de loi qui enracine la discrimination et la haine envers les lesbiennes, les gays et les personnes bisexuelles, transgenres et intersexuées (LGBTI). Ce projet de loi est désormais soumis au président, qui peut opposer son veto ou demander au Parlement de réexaminer certaines dispositions.
Le projet de loi contre l’homosexualité a été traité et adopté en quelques minutes par le Parlement le 20 décembre. Il avait initialement été présenté au Parlement en 2009.
Le Code pénal ougandais interdit déjà les « rapports charnels contre nature », passibles de la détention à perpétuité. Cependant, ce projet de loi va beaucoup plus loin, et concerne tout un éventail de personnes qui pourraient être la cible d’arrestations pour « homosexualité avec circonstances aggravantes » – infraction aujourd’hui passible de la réclusion à perpétuité, et non de la peine de mort, sentence maximum inscrite dans une précédente version du texte. Les personnes susceptibles d’être inculpées d’« homosexualité avec circonstances aggravantes » englobent les « récidivistes » et les personnes porteuses du VIH ayant eu des relations homosexuelles – même en cas de rapports consentis et protégés. Tout aussi inquiétant, le texte criminalise la « promotion » de l’homosexualité, et prévoit des tests VIH obligatoires dans certaines circonstances et la réclusion à perpétuité pour les personnes contractant un mariage avec une personne du même sexe.

Le 10 septembre, le porte-parole du Parlement a établi une liste de critères relatifs aux droits humains pour que les législateurs évaluent sur cette base si les nouvelles dispositions législatives risquent de bafouer des droits et des libertés fondamentales protégés par la Constitution ougandaise, tels que la liberté d’expression et le droit de vivre libre de toute discrimination. Ces droits, et de nombreux autres droits protégés par la Constitution ougandaise et les traités régionaux et internationaux relatifs aux droits humains auxquels l’Ouganda est partie, seraient bafoués si le président donnait son feu vert et si la loi était promulguée.
Le président peut rejeter le projet de loi dans son intégralité ou demander au Parlement de réexaminer certaines dispositions du texte. Toutefois, même s’il est promulgué en intégrant des modifications demandées par le président, il aura assurément des conséquences durables et néfastes pour tout Ougandais soupçonné d’avoir enfreint les dispositions draconiennes de ce texte. Il entraverait grandement l’action des défenseurs des droits humains et des professionnels de la santé publique.

Comment agir? Plus de détails sur cette action? Cliquez ici