samedi 27 janvier 2018

Article. Nulle part où aller. Une femme transgenre coincée entre les gangs du Salvador et l'Amérique de Trump

AMNESTY INTERNATIONAL
ARTICLE 
AILRC-FR
15 janvier 2018
Nulle part où aller. Une femme transgenre coincée entre les gangs du Salvador et l'Amérique de Trump

Josefina Salomon, responsable médias pour les Amériques à Amnesty International 
Lorsque Cristel*, 25 ans, s'est réveillée un matin d’avril 2017, étendue sur le sol glacé d'une pièce de 2 m2, ses vêtements empestant faute de pouvoir les laver, l'estomac gargouillant à force de ne manger que trois burritos par jour et les yeux qui la piquaient, ayant cruellement besoin de lumière naturelle et d'air, n’ayant personne à qui parler et ne sachant pas ce que lui réservait l'avenir, elle pensait avoir touché le fond.
Huit jours auparavant, Cristel avait été arrêtée par le Service de contrôle de l’immigration et des douanes des États-Unis, à Tijuana, et conduite au centre de détention d'Otay Mesa à San Diego, en Californie. Elle a été placée à l'isolement, sans la moindre explication.
Ce matin-là, elle a presque oublié l’extrême violence qui imprégnait sa vie au Salvador, son pays natal.
Les menaces de mort à répétition qui l'empêchaient de dormir la nuit, les extorsions d'argent d'un montant si élevé qu'il ne lui restait plus rien pour s'acheter à manger, la balle qui avait tué son petit ami quelques mois auparavant. Toutes les raisons pour lesquelles elle savait que rester au Salvador, c’était se suicider.
Elle pensait être arrivée au bout du voyage. Elle pensait qu'après cinq années d’errance, elle était à court d’options. Qu'elle n'avait nul autre endroit où s'enfuir. Elle ne supportait pas l'idée d'être renvoyée de force au Salvador, pour retrouver cette vie qui la terrifiait.
Nous avons rencontré Cristel environ six fois sur une période d'un an et demi. La première fois au Salvador, son pays natal, puis au Mexique et en divers lieux entre les deux. À chaque fois, son histoire nous inquiétait un peu plus. À tel point que nous nous demandions comment un être humain pouvait endurer autant de violence et d'incertitude.
La peur, l'épuisement et la frustration se manifestent de nombreuses manières. Les changements physiques : la perte de poids, les cernes sombres sous les yeux, qui ne cessent d'empirer à chacune de nos rencontres. Les sanglots difficiles à contenir, plus imprévisibles à chacune de nos conversations. Les semaines de silence et les messages WhatsApp restés sans réponse, qui nous amènent souvent à nous demander s'il lui est arrivé quelque chose, si elle est encore en vie. Les questions ouvertes à chacune de nos discussions : « Que va-t-il m'arriver ? », étant celle qui revient le plus souvent.

Vivre dans la capitale du meurtre
Un sentiment particulier vous saisit lorsque vous arpentez les rues de la capitale salvadorienne, San Salvador. Elle a l'un des taux d'homicides les plus élevés au monde – 81,2 pour 100 000 habitants en 2016 d'après les chiffres officiels, bien au-dessus de la moyenne mondiale – mais la violence est escamotée par la frénésie d'une métropole centraméricaine.
« Tout est calme et l'instant d'après, des gens se font tuer juste sous vos yeux. C'est comme ça que ça marche », m'explique un jour un chauffeur de taxi.
Chaque quartier est aux mains d’un gang, ou mara. L’un des moyens pour eux de contrôler les habitants, ce sont les extorsions – de lourdes « taxes » dont les particuliers et les entreprises doivent s’acquitter. Manquer un versement, c'est parfois signer son arrêt de mort.
Nous rencontrons Cristel pour la première fois en mars 2016.
Se rendre jusque chez elle dans l'un des quartiers les plus violents de la ville, a nécessité une certaine préparation. Tout d'abord, il nous a fallu trouver un chauffeur qui accepte de nous y conduire, et se mettre d'accord à l'avance sur un plan de sortie d'urgence.
Nous nous déplaçons en équipe de deux, un journaliste et un photographe, la vitre de la voiture toujours baissée. Les membres des gangs locaux veulent voir exactement qui entre et sort de leur quartier, et n'aiment pas les étrangers.
Le chauffeur nous attend devant la porte et laisse le moteur tourner. Nous n'avons pas plus de 30 minutes.
Cristel nous a accueillis chez elle avec un grand sourire. Elle venait d’emménager avec son petit ami Daniel* dans une pièce exigüe, mais confortable et colorée, à l'entrée d'une vieille maison. Dans un coin se trouvaient les outils de Cristel – une collection de brosses, d’épingles à cheveux et de limes à ongles. Le couple était heureux, même s'il dormait en fait dans l'entrée et le couloir, tandis que tous les autres dormaient dans la maison.
C'est loin d’être la seule épreuve à laquelle ils ont dû faire face.
Cristel travaillait dans un salon de beauté et touchait 5 dollars américains par jour, mais le mara la rackettait de 35 dollars par semaine.
« Comment suis-je censée leur payer tout cet argent ?, m’a-t-elle demandé. J'ai vu des gens se faire tuer parce qu'ils n'avaient pas versé la " taxe ". On ne peut même pas le signaler à la police, parce qu'elle est de mèche avec les gangs. Vivre au Salvador est une torture. »
Mais sa vie n'a pas toujours été une torture.
Cristel a eu une enfance heureuse à San Salvador. Elle a toujours su qu'elle était une femme. À la fin du lycée, elle a décidé que porter les vêtements dans lesquels elle se sentait à l'aise n'était pas suffisant. Elle s'est laissée pousser les cheveux, a pris des hormones, a commencé à se maquiller et a changé de nom. Elle assure que sa famille l'a toujours soutenue.
Cependant, être une femme transgenre au Salvador n'est pas simple. Les gangs sont des organisations profondément misogynes. Pour eux, agresser une femme transgenre est souvent perçu comme un gage d'honneur.
Au Salvador, entre janvier et septembre 2017, l'organisation de la société civile COMCAVIS TRANS a recensé 28 graves agressions contre des transgenres, des homicides pour la plupart.
Lorsqu'un membre d'un gang local qui avait tenté de convaincre Cristel de sortir avec lui a compris qu'elle était transgenre, quelques années avant notre rencontre, la situation a rapidement dégénéré. Elle a subi brutalités et menaces, puis extorsions et agressions. Finalement, le membre du mara lui a donné 24 heures pour quitter le pays.
« Il m'a dit que si je ne partais pas, il me tuerait. Il m'a juste laissé le temps d'emballer quelques vêtements de rechange et me voilà en route pour l'inconnu. J'ai dû partir uniquement parce que je suis une transgenre », explique Cristel.

Une fuite dangereuse
Lorsque nous rencontrons Cristel, elle a déjà quitté le Salvador à deux reprises.
La première fois, c'était en 2014. Elle avait fait tout le chemin jusqu'aux États-Unis, mais elle est rentrée car sa mère est tombée gravement malade. L'amie avec laquelle elle était partie vit désormais aux États-Unis.
Ce voyage fut une expérience traumatisante, bien au-delà de ce qu'elle avait pu imaginer.
Avec une amie elle aussi menacée par un gang, elles ont traversé le fleuve peu profond jusqu'au Mexique et sont montées dans un taxi pour se rendre à la ville frontalière de Tapachula. De là, elles devaient gagner Mexico, puis Tijuana à la frontière américaine, avant de franchir la frontière pour se mettre en sécurité.
Mais Tapachula est le genre d'endroit où les projets les mieux ficelés peuvent capoter.
« J'ai commencé à m'inquiéter lorsque le taxi s’est engagé dans des rues sombres », explique Cristel. Elle a vite compris qu'elles se faisaient kidnapper.
Les deux femmes ont été conduites dans une maison abandonnée, dépouillées et soumises à des sévices sexuels pendant plusieurs jours. Une nuit, leurs ravisseurs, fin saouls, ont oublié de fermer la porte et elles se sont enfuies. La femme qui les a retrouvées dans la rue les a emmenées au poste de police local.
L'enquête de police n'a jamais eu de suite. Après avoir vécu l’enfer pendant trois mois au Mexique, Cristel est retournée au Salvador.

Pas d’endroits sûrs
Lorsque Cristel a rencontré Daniel, elle espérait que les choses allaient enfin s'arranger. Ils avaient emménagé ensemble et le membre de gang qui l'avait menacée se trouvait derrière les barreaux. Mais cette période de répit fut de courte durée.
Le membre de gang a bientôt commencé à réclamer de l'argent sous forme d’extorsion depuis l'intérieur de sa cellule – une pratique courante semble-t-il.
Début 2017, son travail à l'institut de beauté ne lui permettait plus de payer la « taxe » mensuelle. Elle a donc dû se résoudre à faire le trottoir la nuit.
Chacun sait que le montant des extorsions pour les travailleuses et travailleurs du sexe est élevé. Cristel a été agressée par des gangs à plusieurs reprises. Lorsqu'elle est allée voir la police, elle a compris qu'ils étaient de mèche. Elle s’est sentie prise au piège.
Mais elle était loin d’imaginer ce qui allait se passer.
En février 2017, le mara a assassiné Daniel. Il a été abattu dans la rue, en plein jour. Il avait été menacé par des gangs, qui lui ont dit qu'ils le tueraient s'il ne quittait pas Cristel.
« Tu es la suivante », a menacé une voix sur son téléphone quelques jours après que le corps de Daniel a été retrouvé. « Tu sais très bien que tu gagnes deux balles si tu ne nous paies pas. »
Acculée, Cristel a promis de payer.
Elle a rassemblé assez d'argent pour un mois. Sa mère a essayé d'emprunter de l'argent pour payer le mois suivant, mais n'a pas pu en réunir suffisamment.
Lorsque Cristel s'est rendue au poste de police pour dénoncer la situation, elle a vu un policier parler à l'un des hommes qui la menaçaient.
Elle n'avait plus le choix. Il était temps de repartir.

Un voyage sans fin
La fois suivante, nous rencontrons Cristel à Tapachula – là où elle avait été enlevée et soumise à des sévices sexuels trois ans auparavant. Le dernier endroit sur terre où elle aurait souhaité se trouver.
Elle fait la queue au centre d'immigration de la ville, en compagnie d'hommes, de femmes et d'enfants venus d'Amérique centrale, mais aussi de Cuba, d’Haïti, d'Inde et du Bangladesh.
Tous les matins et tous les soirs, ils viennent tenter de persuader les autorités mexicaines qu'ils méritent une chance de rester dans le pays en tant que réfugiés ou au moins d'obtenir un visa humanitaire d'un an – solution temporaire que propose le Mexique face à une crise des réfugiés qui ne cesse de s’aggraver.
Quelques mois seulement se sont écoulés depuis notre dernière rencontre avec Cristel, et pourtant son apparence a bien changé. Son visage est émacié et elle semble épuisée.
« J'ai obtenu le visa humanitaire », annonce-t-elle sans enthousiasme, car elle ne se sent pas en sécurité.
Lorsque nous arrivons au domicile de Cristel, une pièce chichement meublée dans un quartier sûr de Tapachula, elle éclate en sanglots.
« Il faut que je parte maintenant, dit-elle, les mains tremblantes et le visage déformé par la peur.
« J'ai vu des membres du mara qui me menaçait au Salvador. Je ne peux pas rester ici. »
Cristel avait été abordée par un jeune homme qu'elle a reconnu dans le parc du centre de la ville, où se retrouvent les demandeurs d'asile.
« Si tu croyais qu'on n'allait pas te retrouver, tu te trompais. Je sais que tu es venue ici parce que tu ne nous as pas payé. On t'a laissé plusieurs fois ta chance, mais on dirait que tu ne comprends pas », lui a-t-il dit.

Retour à la case départ
Dès qu'elle a pu se procurer l'argent, Cristel est montée dans un bus pour Tijuana, via Mexico, puis a franchi la frontière américaine.
Le paysage politique avait changé depuis qu’elle avait entrepris ce périple en 2014. Dans l'Amérique du président Trump, obtenir l'asile allait s’avérer bien plus ardu.
Quelques années après avoir franchi la frontière américaine pour la première fois, elle a été arrêtée par le Service de contrôle de l’immigration et des douanes des États-Unis et placée à l'isolement au centre de détention d'Otay Mesa à San Diego, en Californie. De là, elle a été transférée vers un centre de détention en Arizona, menottée, mise dans un avion et renvoyée vers son pire cauchemar.
Lorsqu’elle a atterri au Salvador, personne ne lui a posé de questions. Personne n'a cherché à savoir pourquoi elle était partie autant de fois, pourquoi elle avait peur, si elle avait besoin de protection. Les agents lui ont simplement donné deux pupusas (une épaisse tortilla de maïs, plat typique du Salvador) et un soda.
La dernière fois que nous rencontrons Cristel, elle est retournée chez sa mère, retrouvant les rues dangereuses et les extorsions d'un montant exorbitant.
« Je pensais que les femmes transgenres étaient respectées aux États-Unis. J'ai vu comment vivaient certaines de mes amies avant l'élection de Trump, mais la situation a changé. Ils m'ont traitée comme une parasite, comme une criminelle, me raconte Cristel.
« Je n'en peux plus de devoir payer pour rester en vie. Je veux partir mais je n'ai nulle part où aller. Je travaille et je vis pour payer la " taxe ". Toute ma vie tourne autour de ça. »
Chaque fois qu'elle est en retard, ne serait-ce que d'un jour ou deux, elle se fait tabasser.
L'histoire de Cristel n’est pas un cas unique.
La crise des réfugiés en Amérique centrale se traduit par d'innombrables parcours qui ressemblent au sien : cinq pas en avant, 10 pas en arrière. Les gens font ce voyage des dizaines de fois. Ils sont expulsés et recommencent. Le désespoir les fait tenir.
Cristel incarne une crise des réfugiés largement ignorée dans le monde. Victime d'une discrimination bien ancrée, d'une politique migratoire défaillante et d'un monde portant désormais l'empreinte de Trump, où les plus vulnérables sont qualifiés de criminels et où ceux qui sont censés les aider mettent leurs vies en danger.
« Je ne veux pas être une clandestine. Je veux juste vivre et être en sécurité, implore Cristel.
« Ils vont me tuer », répète-t-elle en boucle, sanglotant comme si elle assistait à son propre enterrement.
* Leurs noms ont été modifiés.

lundi 1 janvier 2018

Communiqué de presse républiques soviétiques

AMNESTY INTERNATIONAL
COMMUNIQUÉ DE PRESSE
AILRC-FR
22 décembre 2017

    Quatre anciennes républiques soviétiques favorisent l'homophobie et
              découragent les défenseurs des droits des LGBTI

La discrimination, l'homophobie et la croisade de la Russie contre les
relations sexuelles non traditionnelles contribuent à alimenter l'hostilité
croissante envers les organisations de défense des droits des lesbiennes,
gays, bisexuels, transgenres et intersexués (LGBTI) dans plusieurs régions
de l'ancienne Union soviétique, écrit Amnesty International dans un rapport
rendu public le 22 décembre 2017.

Ce document intitulé ‘Less equal: LGBTI human rights defenders in Armenia,
Belarus, Kazakhstan, and Kyrgyzstan’ se penche sur l'environnement de plus
en plus discriminatoire auquel les mouvements de défense des droits des
LGBTI sont confrontés dans quatre anciennes républiques soviétiques depuis
quelques années, y compris au sein même de la communauté de défense des
droits humains. Dans ces quatre États, les attitudes se durcissent à
l’égard des personnes LGBTI, en partie du fait des pratiques et des
discours répressifs émanant de Moscou.

« Les militants LGBTI sont depuis longtemps en butte à la discrimination,
notamment au sein d'autres organisations de défense des droits.
Aujourd'hui, l'influence de la Russie et la portée de ses médias jouent un
rôle important dans la dégradation de la situation pour les organisations
LGBTI dans la région. Leur attaque totale contre les droits des LGBTI
incite d'autres gouvernements à mener des politiques répressives et
exacerbe les attitudes publiques négatives dans ces pays, y compris au sein
des organisations " classiques " de défense des droits humains, a déclaré
Denis Krivosheev, directeur adjoint pour l'Europe et l'Asie centrale à
Amnesty International.

« L'idée, que sème la Russie, selon laquelle les droits des LGBTI sont des
" valeurs occidentales " qui constituent en quelque sorte une menace pour
la sécurité nationale, prend racine ailleurs. Ce climat d'ignorance et de
haine est encouragé par les gouvernements nationaux et s’infiltre jusque
dans la communauté de défense des droits humains de la région. »

Répression contre les droits des LGBTI
Les gouvernements d'Arménie, du Bélarus, du Kazakhstan et du Kirghizistan,
plus proches partenaires régionaux de la Russie, se sont lancés dans une
répression contre les droits des LGBTI ces dernières années.

Ces quatre pays tentent de faire adopter des lois homophobes relatives à la
« propagande », sur le modèle de la législation russe. Seul le Bélarus l'a
fait jusqu'à présent, adoptant une variante de la loi russe en 2016.

Un militant connu des droits des LGBTI au Bélarus a déclaré à Amnesty
International qu'il ne peut plus faire son travail car « les risques
personnels sont trop grands ». Il a perdu plusieurs emplois en raison de
ses activités militantes et a été interrogé à maintes reprises par la
police.

Il est à noter que la majorité des personnes interrogées par Amnesty
International dans ces quatre pays ont souhaité garder l’anonymat,
inquiètes pour leur sécurité ou d'autres répercussions possibles.

L'Arménie et le Kirghizistan ont modifié leurs Constitutions afin
d'interdire explicitement les mariages entre personnes de même sexe en 2015
et 2016 respectivement.

Dans chacun des anciens États soviétiques, les organisations LGBTI sont en
butte à des méthodes répressives visant à les faire taire. À de rares
exceptions près, les marches des fiertés sont régulièrement interdites ou
sont la cible d'attaques imputables à des groupes homophobes. Trop souvent,
la police ne fait rien pour prévenir ces crimes de haine et ne mène pas
d’enquêtes efficaces.

La liberté d'association est limitée pour tous les militants LGBTI. Si en
Arménie et au Kirghizistan, un petit nombre d'ONG défendant leurs droits
sont enregistrées, seuls des militants et des groupes informels sont actifs
au Bélarus et au Kazakhstan.

Marginalisés par la communauté de défense des droits humains
Conséquence de cette discrimination, les défenseurs et les militants LGBTI
vont jusqu’à se sentir « moins égaux » au sein de leurs communautés locales
de défense des droits, qui sont dominées par les organisations « classiques
» ne travaillant pas essentiellement sur les droits des LGBTI.

« Les militants LGBTI sont rejetés en étant marginalisés et ostracisés par
la société, mais ils sont aussi traités comme des défenseurs de seconde
zone au sein de leurs communautés de défense des droits », a déclaré Denis
Krivosheev.

Au Kirghizistan, les militants ont déclaré : « Personne ne veut être
associé à nous ». À la suite d'une attaque homophobe contre un événement
LGBTI en mai 2015, seule une organisation kirghize de défense des droits
des LGBTI a condamné ces actes.

Pour les organisations LGBTI dans chaque pays, l'absence de soutien de
l'ensemble de la communauté de défense des droits humains est le premier
facteur de démoralisation et de frustration.

Mikayel Danielyan, ancien responsable de l'Association Helsinki, décédé
d'une crise cardiaque en août 2016, fut l'un des tout premiers défenseurs
des droits des LGBTI en Arménie. Avant sa mort, il rappelait que certains
parlementaires et des défenseurs des droits humains ont refusé de s'asseoir
à la même table que lui lors d'événements publics.

« Les autorités en Arménie, au Bélarus, au Kazakhstan et au Kirghizistan
doivent veiller à ce que les organisations de défense des droits des LGBTI
puissent faire leur travail en faveur des droits en toute sécurité et sans
discrimination, a déclaré Denis Krivosheev.

« Amnesty International invite les organisations de défense des droits de
la région à travailler main dans la main avec celles qui défendent les
droits des LGBTI, réunies autour du principe d'universalité des droits
humains. »

Si vous souhaitez obtenir de plus amples informations, veuillez contacter :
Alexander Artemyev
alexander.artemyev@amnesty.org
+7 917 559 5972

Pour accéder au rapport Amnesty correspondant à ce communiqué, cliquez ici