mardi 28 avril 2015

Communiqué de presse Afrique du Sud

©Damien Schumann

Afrique du Sud. Un documentaire primé sur des crimes haineux visant des lesbiennes projeté à KwaThema et Khayelitsha

À l'occasion du quatrième anniversaire de l'homicide dont a été victime la militante lesbienne Noxolo Nogwaza, Amnesty International et Backstory Productions projettent un documentaire mettant en lumière le combat contre l'homophobie en Afrique du Sud.

African Pride montre comment les Sud-Africains ripostent face aux violences homophobes et aux crimes haineux en organisant des marches des fiertés et des manifestations dans les townships.

Amnesty International demande l'adoption d'une loi sur les crimes haineux en Afrique du Sud afin que les responsables présumés de violences homophobes et transphobes soient traduits en justice.

« African Pride nous présente les personnes en deuil, les victimes, et les familles et amis de victimes qui descendent dans la rue pour réclamer la justice pour ceux qu'ils ont perdu, l'égalité pour les vivants et le respect de leur propre droit fondamental de vivre pacifiquement parmi les leurs », a déclaré Laura Fletcher, réalisatrice d'African Pride et propriétaire de Backstory Productions.

Le documentaire primé a été filmé dans des townships de toute l'Afrique du Sud, notamment ceux de KwaThema (Gauteng) et Khayelitsha (Cap-Occidental). Noxolo Nogwaza était née à KwaThema. Cette militante lesbienne de 24 ans, mère de deux enfants, a été tuée en 2011 et l'affaire n'a jamais été résolue.

Le documentaire met en lumière les violences et les discriminations dont sont victimes actuellement les lesbiennes, les gays et les personnes bisexuelles et transgenres dans les townships d'Afrique du Sud.

Il est projeté pour la première fois en public en Afrique du Sud le 24 avril, date anniversaire de la mort de Noxolo Nogwaza.

En quatre ans, l’enquête de police sur cet homicide n’a enregistré aucune avancée.

Dans le cadre du Groupe de travail sur les crimes de haine, réseau d'organisations de la société civile, Amnesty International fait pression sur l'État sud-africain pour qu'il instaure une législation relative aux crimes haineux qui permettrait à la police d'enquêter plus efficacement dans ces affaires et de traduire en justice les responsables présumés de tels actes.

« Amnesty International est fière d'être associée à ce film puissant qui met l'accent sur le coût humain des crimes haineux et montre combien il est nécessaire que ceux-ci fassent l'objet d'enquêtes rapides et approfondies. C'est un film qui incite à agir, et toute personne souhaitant que justice soit rendue pour les crimes haineux commis en Afrique du Sud doit absolument le voir », a déclaré Muleya Mwanayanda, directrice adjointe d'Amnesty International chargée des campagnes en Afrique australe.

Les personnes dont les histoires sont racontées dans African Pride et dont le militantisme constitue la base de ce documentaire poignant et saisissant assisteront aux projections.

« African Pride est une histoire sud-africaine relatant des problèmes qui trouvent un écho dans le monde entier. C'est une histoire de discrimination, de résilience, d'amour et de perte mais, au-delà de tout cela, c'est l'histoire de ceux qui n'acceptent pas de se taire, qui refusent de baisser les bras », a déclaré Laura Fletcher.

Informations sur les projections

24 avril 2015 à 18 heures à KwaThema (Ekhuruleni, Gauteng)
KwaThema Society for the Care of the Aged, 11472 Tokolo Street
25 avril 2015 à 16 heures à Khayelitsha (Cap-Occidental)
Masiphumelele Primary School, Hlehla Street, Makhaza, 7993
La réalisatrice Laura Fletcher participera à ces événements uniques et accordera des interviews.

Récompenses :

African Pride a remporté le prix du meilleur film sur les droits humains à l'occasion de sa première mondiale au Galway Film Fleadh (juillet 2014) et la rose verte du meilleur documentaire de portée mondiale lors de sa première internationale au festival du film de Jaipur. 
Vous pouvez découvrir la bande-annonce à l'adresse suivante : https://vimeo.com/125196083.

La réalisatrice :

Le film indépendant African Pride marque les débuts de Laura Fletcher en tant que réalisatrice. Celle-ci est une journaliste et rédactrice expérimentée, qui travaille pour le service public irlandais de radio et de télévision RTÉ. Avant de réaliser African Pride, elle a travaillé pour Media Monitoring Africa, organisation spécialisée dans les médias et les droits humains, à Johannesburg.
Suivez African Pride sur Twitter et retrouvez le film sur Facebook.

mardi 14 avril 2015

Communiqué de presse Norvège



Norvège. La reconnaissance juridique du genre va devenir simple et accessible

Lors d’une conférence de presse organisée vendredi 10 avril, le groupe d’experts nommé par le ministère norvégien de la Santé et des Soins a présenté son rapport intitulé Right to right gender - health to all genders au ministre de la Santé et des Soins Bent Høie, du Parti conservateur. 

Le groupe d’experts a clairement affirmé que la procédure de reconnaissance juridique du genre actuellement en vigueur constitue une violation des droits fondamentaux et a insisté sur la nécessité de la modifier. Il a recommandé de mettre en place une procédure simple et transparente de reconnaissance juridique du genre fondée sur la perception de l’identité de genre de la personne, démarche qui ne doit pas être conditionnée à une période de réflexion. Ces recommandations vont dans le sens des conclusions d’Amnesty International.

« Le groupe d’experts préconise une procédure décente concernant la reconnaissance légale du genre. Le gouvernement doit la mettre en place sans délai, afin d’éviter que les personnes concernées n’attendent encore longtemps pour obtenir leurs papiers d’identité et autres documents officiels », a déclaré Patricia Kaatee, conseillère politique d’Amnesty International Norvège.

Les promesses clés de Bent Høie 
Le ministre de la Santé et des Soins Bent Høie a souligné que la Norvège était décidée à donner l’exemple en matière de respect des droits humains. Il a admis que ce n’était pas encore le cas s’agissant des droits des personnes transgenres. Il faut que cela change, a-t-il fait valoir lors de la conférence de presse.

Bent Høie a également saisi cette occasion pour rendre hommage aux organisations et aux personnes qui se mobilisent en première ligne en faveur des droits des personnes transgenres en Norvège.

Une campagne réussie
John Jeannette Solstad Remø n’a pas obtenu la reconnaissance juridique de son identité de genre, au motif qu’elle refuse de se conformer aux exigences en vigueur, nombreuses et fortement discriminatoires. En 2014, les militants d’Amnesty International dans le monde se sont mobilisés en faveur de John Jeanette et de son droit à la reconnaissance juridique de son genre.

« C’est tout ce que j’avais rêvé et espéré. Le combat en valait la peine. Il fut long, mais lorsque nous avons enfin récolté les fruits de notre travail, ce fut une grande joie. Sans Amnesty, nous n’y serions pas parvenus. Le ministre de la Santé et des Soins Bent Høie lui-même a reconnu que son soutien avait fait une grande différence au niveau du processus au sein du gouvernement », a déclaré John Jeanette Solstad Remø en sortant de la conférence de presse.

Elle est très heureuse de toute l’attention positive qui lui a été manifestée.

« Le soutien émanant de citoyens du monde entier a été fantastique. Je ne m’y attendais pas et je tiens à remercier chaleureusement toutes les personnes qui nous ont soutenus dans ce combat. »

Une vive critique de la Norvège
En février 2014, Amnesty International a publié un rapport sur la non-reconnaissance des droits des transgenres en Europe. La Norvège était critiquée pour ses pratiques administratives qui exigent la stérilisation irréversible afin d’obtenir la reconnaissance juridique du genre.

Depuis, Amnesty International fait campagne en faveur d’une procédure simple et rapide fondée sur la perception de l’identité de genre. Lors de la rencontre bisannuelle avec Amnesty International Norvège en octobre 2014, le ministre de l’Europe Vidar Helgesen a promis que le changement était pour bientôt.

« Si nous assistons à cette évolution, c’est parce qu’Amnesty a inscrit cette question à l’ordre du jour », a déclaré Vidar Helgesen.

Association nationale norvégienne pour les LGBT : le gouvernement peut écrire l’histoire
Amnesty International n’est pas la seule à se mobiliser sur cette question en Norvège. Depuis son congrès en 2008, l’Association nationale norvégienne (LLH) pour les lesbiennes, les gays et les personnes bisexuelles et transgenres (LGBT), a travaillé spécifiquement sur les droits des transgenres, notamment sur le retrait de l’obligation de stérilisation irréversible pour obtenir la reconnaissance juridique du genre.

« Il est temps que les transgenres puissent bénéficier de leurs droits et accéder à des services de santé qui répondent à leurs besoins. En s’engageant à prendre en compte les droits de ses minorités vulnérables avec toute la gravité nécessaire et qu’elles méritent, ce gouvernement peut écrire l’histoire. Nous espérons que les autorités norvégiennes vont donner suite sans délai aux recommandations du groupe d’experts », a déclaré Bård Nylund, responsable de la LLH.