Amnesty, communiqué de presse
Lundi
5 novembre, le ministre de la Justice du Malawi a indiqué que les
dispositions législatives pénalisant les pratiques homosexuelles étaient
suspendues en attendant qu’une décision soit prise concernant une
éventuelle abrogation. Cette déclaration représente une avancée
historique dans la lutte contre la discrimination dans ce pays.
Le
ministre de la Justice, Ralph Kasambara, a déclaré qu’il souhaitait un
débat sur le sujet avant que le Parlement décide si ces dispositions
doivent ou non être conservées.
« Amnesty
International salue la déclaration du ministre de la Justice, Ralph
Kasambara, et espère qu’il s’agit d’un premier pas vers la fin des
discriminations et des persécutions fondées l’identité de genre et
l’orientation sexuelle, réelle ou perçue, au Malawi », a déclaré Noel
Kututwa, directeur d’Amnesty International pour l’Afrique australe.
Les
articles 153 et 156 répriment les relations homosexuelles entre hommes,
passibles d’une peine pouvant aller jusqu’à 14 ans d’emprisonnement,
assortie ou non de châtiment corporel.
L’article 197A du Code pénal du Malawi rend les « pratiques indécentes entre femmes » passibles de cinq ans de prison.
« Amnesty
International exhorte le gouvernement à poursuivre sur sa lancée à ce
sujet et à veiller à l’abrogation complète de ces dispositions
législatives discriminatoires et haineuses », a ajouté Noel Kututwa.
En
2010, deux hommes ont été condamnés à 14 ans de prison pour des charges
concernant des pratiques homosexuelles. À la suite de protestations de
la communauté internationale, ils ont finalement été graciés.
Complément d’information
Le
fait de poursuivre en justice des personnes en raison de leur
orientation sexuelle ou de leur identité de genre réelle ou présumée est
prohibé par les traités que le pays a ratifiés, en particulier par le
Pacte international relatif aux droits civils et politiques (PICDP) et
la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples, ainsi que par
la Constitution du Malawi. En vertu de ces textes, le Malawi est
légalement tenu de respecter et de protéger le droit de ne pas subir de
discrimination, les droits à la liberté de conscience et d’expression,
ainsi que le droit à la vie privée.
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