AMNESTY INTERNATIONAL
RÉACTION
11 mai 2018
AILRC-FR
Ukraine. L’attaque menée contre une manifestation LGBTI traduit la passivité de la police face aux violences de l’extrême droite
Réagissant
aux troubles provoqués jeudi 10 mai dans la soirée par des groupes
d’extrême droite lors d’une réunion consacrée aux droits des personnes
LGBTI organisée à Kiev par Amnesty International, Denis Krivocheïev,
directeur adjoint du Bureau régional Europe et Asie centrale de
l’organisation, a fait la déclaration suivante :
«
Étant donné la passivité dont a fait preuve à plusieurs reprises la
police devant de telles attaques, il n’est pas surprenant que des
membres des groupes d’extrême droite ukrainiens profitent de l’impunité
dont ils jouissent, en s’en prenant régulièrement à des personnes et à
des catégories de personnes pour ce qu’elles pensent ou pour ce qu’elles
sont.
« En tolérant
de tels agissements, qui, souvent, se traduisent par des violences et
font des blessés, et en ne poursuivant pas en justice leurs auteurs, les
autorités ukrainiennes font preuve d’un mépris honteux des droits à la
liberté d'expression et de réunion pacifique. »
Complément d’information
Une
manifestation ouverte au public et ayant pour thème « L’Offensive
contre les droits des personnes LGBTI, forme de censure : l’exemple
russe » devait se tenir au Underhub de Kiev, un espace privé, jeudi 10
mai, avec la participation de représentants d’Amnesty International, de
Human Rights Watch et de l’association KyivPride.
Une
bonne vingtaine de militants d’extrême droite sont arrivés et ont
menacé les participants de violences s’ils ne quittaient pas les lieux.
L’un des propriétaires de la salle s’est joint à eux, demandant aux
organisateurs d’annuler la manifestation et de partir.
Cinq
policiers du commissariat du quartier de Petchersk, présents sur les
lieux, ont refusé d’intervenir. Il a fallu attendre l’arrivée d’un
groupe de policiers des patrouilles municipales, plus d’une heure après,
pour que les participants puissent quitter l’endroit en sécurité. Le
rassemblement n’a pas pu avoir lieu et la police n’a procédé à aucune
arrestation.
L’Ukraine a
été le théâtre ces derniers mois d’une trentaine d’attaques au moins de
la part de membres de groupes d’extrême droite contre des défenseurs
des droits des femmes, des activistes LGBTI, des militants de gauche ou
des familles roms. Dans la plupart des cas, les agresseurs ont agi
ouvertement et avec une impunité quasi-totale, n’hésitant pas, bien
souvent, à se vanter de leurs agissements sur les réseaux sociaux.
Seule
l’attaque contre la Fête de l’égalité organisée en septembre 2017 à
Zaporijia a donné lieu à une action des pouvoirs publics, les auteurs
ayant été arrêtés et traduits en justice.
Si vous souhaitez obtenir de plus amples informations, veuillez contacter :
Maria Gourieva
Attachée de presse
Amnesty International Ukraine
+38 067 328 1038
ou
Alexandre ArtemievResponsable médias pour l’Europe de l'Est et l’Asie centrale
à Amnesty International
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