6 novembre 2018, 17:49 UTC
Les personnes lesbiennes, gays, bisexuelles, transgenres et intersexuées
(LGBTI) subissent une répression croissante aux mains de la police et de la
police administrative municipale (Satpol PP) en Indonésie, où au moins quatre
séries d’arrestations et d’humiliations publiques ont eu lieu au cours du
dernier mois, a déclaré Amnesty International.
Le dernier épisode s’est déroulé le 4 novembre. Ce jour-là, des agents
de la Satpol PP de Padang (province de Sumatra-Ouest) ont arrêté 10 femmes
supposées lesbiennes après que l’une d’elles a publié sur Facebook une photo
d’elle embrassant et serrant dans ses bras sa petite-amie. La Satpol PP a
décidé de procéder à cette arrestation après que des habitants de Padang se
sont plaints de la photo. Elle a indiqué que ces 10 personnes seraient
envoyées à un organisme social local pour suivre un « programme de
sensibilisation », sans donner plus de précisions.
Cette campagne haineuse contre les
personnes LGBTI doit cesser immédiatement.
Usman Hamid, directeur d’Amnesty International Indonésie
Parallèlement, dans la province voisine de Lampung, la Satpol PP locale a
fait une descente sur une plage et arrêté trois personnes soupçonnées d’être
des femmes transgenres lors d’une opération visant à « assurer la sécurité
et maintenir l’ordre public » dans la ville. Les agents de la Satpol PP
ont ensuite arrosé en public à la lance d’incendie les personnes arrêtées, dans
le cadre d’un « bain obligatoire », ou ghusl.
« L’humiliation de ces trois femmes transgenres est épouvantable et
constitue un traitement cruel, inhumain et dégradant qui est absolument
interdit par le droit international. Procéder à un coup de filet et utiliser un
camion de pompiers pour arroser en public les personnes arrêtées est totalement
inacceptable, comme tout autre acte de violence et de discrimination envers des
femmes transgenres ou d’autres personnes LGBTI », a déclaré le directeur
d’Amnesty International Indonésie, Usman Hamid.
Le 31 octobre, le chef de la Satpol PP de Pasaman occidental (province
de Sumatra-Ouest) a annoncé que la police municipale avait également arrêté
deux femmes pour une relation lesbienne. En octobre, la Satpol PP a également
arrêté six personnes qu’elle soupçonnait d’être des femmes transgenres. Elle a
expliqué que cette série d’arrestations visait à « s’assurer que la ville
soit exempte de LGBT ». Le chef de la Satpol PP a déclaré qu’il n’y avait
« aucune place pour les personnes LGBT dans la ville », en ajoutant
que ces arrestations étaient justifiées au regard du règlement relatif à
l’ordre public de Pasaman occidental, qui « prévoit des sanctions légères
pour les personnes LGBT ».
« Cette campagne haineuse contre les personnes LGBTI à Lampung,
Padang, Pasaman occidental et dans l’ensemble de l’Indonésie doit cesser
immédiatement. La police doit protéger les citoyens de ce pays. Elle doit
également enquêter sur les agents de la Satpol PP et conduire les auteurs de
ces agissements devant la justice, sous peine de créer un climat d’impunité de
plus en plus inquiétant. La Satpol PP doit recevoir l’ordre de ne plus jamais
se livrer à de tels actes. Tous les règlements discriminatoires envers les
personnes LGBTI, notamment celui en vigueur à Sumatra-Ouest, doivent être
supprimés », a déclaré Usman Hamid.
Le 19 octobre, la police de Java-Ouest a arrêté deux hommes pour avoir
été les administrateurs d’un groupe Facebook intitulé « Gay Bandung
Indonesia », ou GBI, qui compte 4 093 membres. Ces deux hommes
ont ensuite été inculpés au titre de la Loi relative aux informations et aux
transactions électroniques (Loi ITE), un texte aux dispositions draconiennes,
pour « diffusion d’informations électroniques contenant des atteintes à la
pudeur ». 6 novembre 2018, 17:49 UTC
Les personnes lesbiennes, gays, bisexuelles, transgenres et intersexuées
(LGBTI) subissent une répression croissante aux mains de la police et de la
police administrative municipale (Satpol PP) en Indonésie, où au moins quatre
séries d’arrestations et d’humiliations publiques ont eu lieu au cours du
dernier mois, a déclaré Amnesty International.
Le dernier épisode s’est déroulé le 4 novembre. Ce jour-là, des agents
de la Satpol PP de Padang (province de Sumatra-Ouest) ont arrêté 10 femmes
supposées lesbiennes après que l’une d’elles a publié sur Facebook une photo
d’elle embrassant et serrant dans ses bras sa petite-amie. La Satpol PP a
décidé de procéder à cette arrestation après que des habitants de Padang se
sont plaints de la photo. Elle a indiqué que ces 10 personnes seraient
envoyées à un organisme social local pour suivre un « programme de
sensibilisation », sans donner plus de précisions.
Cette campagne haineuse contre les
personnes LGBTI doit cesser immédiatement.
Usman Hamid, directeur d’Amnesty International Indonésie
Parallèlement, dans la province voisine de Lampung, la Satpol PP locale a
fait une descente sur une plage et arrêté trois personnes soupçonnées d’être
des femmes transgenres lors d’une opération visant à « assurer la sécurité
et maintenir l’ordre public » dans la ville. Les agents de la Satpol PP
ont ensuite arrosé en public à la lance d’incendie les personnes arrêtées, dans
le cadre d’un « bain obligatoire », ou ghusl.
« L’humiliation de ces trois femmes transgenres est épouvantable et
constitue un traitement cruel, inhumain et dégradant qui est absolument
interdit par le droit international. Procéder à un coup de filet et utiliser un
camion de pompiers pour arroser en public les personnes arrêtées est totalement
inacceptable, comme tout autre acte de violence et de discrimination envers des
femmes transgenres ou d’autres personnes LGBTI », a déclaré le directeur
d’Amnesty International Indonésie, Usman Hamid.
Le 31 octobre, le chef de la Satpol PP de Pasaman occidental (province
de Sumatra-Ouest) a annoncé que la police municipale avait également arrêté
deux femmes pour une relation lesbienne. En octobre, la Satpol PP a également
arrêté six personnes qu’elle soupçonnait d’être des femmes transgenres. Elle a
expliqué que cette série d’arrestations visait à « s’assurer que la ville
soit exempte de LGBT ». Le chef de la Satpol PP a déclaré qu’il n’y avait
« aucune place pour les personnes LGBT dans la ville », en ajoutant
que ces arrestations étaient justifiées au regard du règlement relatif à
l’ordre public de Pasaman occidental, qui « prévoit des sanctions légères
pour les personnes LGBT ».
« Cette campagne haineuse contre les personnes LGBTI à Lampung,
Padang, Pasaman occidental et dans l’ensemble de l’Indonésie doit cesser
immédiatement. La police doit protéger les citoyens de ce pays. Elle doit
également enquêter sur les agents de la Satpol PP et conduire les auteurs de
ces agissements devant la justice, sous peine de créer un climat d’impunité de
plus en plus inquiétant. La Satpol PP doit recevoir l’ordre de ne plus jamais
se livrer à de tels actes. Tous les règlements discriminatoires envers les
personnes LGBTI, notamment celui en vigueur à Sumatra-Ouest, doivent être
supprimés », a déclaré Usman Hamid.
Le 19 octobre, la police de Java-Ouest a arrêté deux hommes pour avoir
été les administrateurs d’un groupe Facebook intitulé « Gay Bandung
Indonesia », ou GBI, qui compte 4 093 membres. Ces deux hommes
ont ensuite été inculpés au titre de la Loi relative aux informations et aux
transactions électroniques (Loi ITE), un texte aux dispositions draconiennes,
pour « diffusion d’informations électroniques contenant des atteintes à la
pudeur ».
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