lundi 24 octobre 2011

Visitez Chypre, ses palmiers, ses plages... et ses lois anti-gays




Deux groupes d'hommes ont récemment été arrêtés à Chypre pour homosexualité.

Vous pourrez trouver le communiqué de presse (en anglais hélas), cosigné par Amnesty, en cliquant ici

jeudi 20 octobre 2011

Serbie. Les autorités doivent prendre des mesures pour faire cesser les violences homophobes

AMNESTY INTERNATIONAL

DÉCLARATION PUBLIQUE



Index AI : EUR 70/024/2011

AILRC-FR

19 octobre 2011



Serbie. Les autorités doivent prendre des mesures pour faire cesser les violences homophobes





Amnesty International est profondément préoccupée par l’agression perpétrée le 15 octobre 2011 dans le centre de Belgrade (Serbie) contre une personne de la communauté lesbienne, gay, bisexuelle et transgenre (LGBT).

Selon les informations transmises par l’organisation non gouvernementale Alliance gay-hétéro, A. Ž. et deux de ses amies ont été suivies par trois individus depuis le quartier de Zeleni Venac jusqu’à l’angle des rues Carice Milice et Maršala Birjuzova, où l’agression a eu lieu. Après l’avoir injuriée, l’un d’eux a attaqué la jeune lesbienne à coups de couteau. A. Ž., qui portait un vêtement frappé des symboles du mouvement LGBT, a été grièvement blessée. Elle a été transférée à l'hôpital. Sa main droite était profondément entaillée et deux tendons avaient été touchés. A. Ž. avait également été frappée à coups de poing et de pied. Cette agression est intervenue deux semaines seulement après l’annulation par les autorités serbes de l’édition 2011 de la Belgrade Pride, en raison de menaces émanant de groupes d’extrême droite – une décision qui a privé les personnes LGBT de leur droit d’exercer leur liberté d’expression et d’association. Cette grave agression est une illustration brutale des menaces vitales pesant sur les membres de la communauté LGBT en Serbie, qui font l’objet d’un nombre croissant de violences.

Amnesty International demande aux autorités de veiller à ce que les personnes impliquées dans cet incident soient déférées à la justice sans délai. L’organisation demande également aux autorités de condamner publiquement toutes les attaques et les menaces contre des membres de la communauté LGBT, de mener sans délai des investigations impartiales et efficaces sur tous les faits de ce genre et de veiller à ce que tous les responsables présumés soient traduits en justice.

Une manifestation s’est tenue le 19 octobre à midi devant le bâtiment du gouvernement serbe, sous le mot d’ordre « Ça suffit ! ». Elle était soutenue par le Centre d’information gay et lesbien, le Centre Queeria, Labris (Organisation pour les droits fondamentaux des lesbiennes), le Comité des juristes pour les droits humains (YUCOM), le Comité Helsinki de Serbie, Femmes en noir, le Centre pour les droits humains de Belgrade, le Centre E8, entre autres organisations.

mardi 11 octobre 2011

SERBIE : LES AUTORITÉS SERBES INTERDISENT LA BELGRADE PRIDE

Le 30 septembre, le Conseil national de sécurité serbe a interdit la Marche des fiertés de Belgrade, en raison des menaces émanant de groupes d’extrême droite, qui auraient appelé à plonger la ville dans la violence et le chaos si cet événement avait lieu. La Marche devait se dérouler le 2 octobre.

Amnesty International estime que cette interdiction constitue un cuisant revers pour les droits humains en Serbie et une importante concession du gouvernement aux groupes nationalistes de droite, notamment Dveri et Obraz, qui ont orchestré l’opposition à la Belgrade Pride. La décision d’interdire la Marche des fiertés a été prise alors que le ministre de l’Intérieur avait auparavant assuré qu’elle aurait bien lieu, en dépit des craintes concernant les risques en matière de sécurité liés à cet événement.

C’est la quatrième fois que la Marche des fiertés était prévue à Belgrade. En 2010, la police a protégé les participants face à des contre-manifestants violents et plus de 100 personnes, pour la plupart des policiers, ont été blessées. Les dégâts matériels causés dans la ville ont été estimés à plus d’un million d’euros. En 2009, la Belgrade Pride prévue en septembre n’a pas eu lieu, les autorités ayant refusé au dernier moment d’assurer la sécurité de la manifestation, en raison des menaces proférées par des groupes d’extrême droite.

Aucune action complémentaire n’est requise. Un grand merci à tous ceux qui ont envoyé des appels.

Ceci est la troisième mise à jour de l’AU 253/11.
Informations complémentaires : http://amnesty.org/fr/library/info/EUR70/016/2011/fr .

mardi 4 octobre 2011

La Marche des fiertés interdite à Belgrade : une journée noire pour les droits humains en Serbie

AMNESTY INTERNATIONAL

COMMUNIQUÉ DE PRESSE



Index : PRE01/494/2011 French

1er octobre 2011



La Marche des fiertés interdite à Belgrade : une journée noire pour les droits humains en Serbie



La décision des autorités serbes d’interdire la Marche des fiertés de Belgrade, la « Belgrade Pride », fait du dimanche 2 octobre « une journée noire pour les droits humains », a déclaré Amnesty International samedi 1er octobre.



Le Conseil national de sécurité serbe a déclaré samedi 1er octobre que la Marche des fiertés prévue le lendemain ne pourrait avoir lieu en raison des menaces émanant de groupes d’extrême droite, qui auraient appelé à plonger la ville dans les violences et le chaos si cet événement avait lieu.



« Comme ce fut le cas en 2009, les autorités serbes ont cédé à la pression des groupes de droite qui ne comprennent ni ne respectent les droits à la liberté d’expression garantis par la Constitution et les lois serbes », a déclaré Sian Jones, spécialiste des Balkans au sein d’Amnesty International.



Amnesty International estime que cette interdiction constitue un cuisant revers pour les droits humains en Serbie et une importante concession du gouvernement aux groupes nationalistes de droite, notamment Dveri et Obraz, qui ont orchestré l’opposition à la Belgrade Pride.



« Une nouvelle fois, le gouvernement a fait pression sur les organisateurs pour qu’ils annulent la Marche des fiertés, au lieu de les soutenir en garantissant leurs droits. Les drapeaux aux couleurs de l’arc-en-ciel ont été bannis de Serbie, laissant place à une sombre journée pour les droits fondamentaux », a poursuivi Sian Jones.



C’est la quatrième fois que la Marche était prévue à Belgrade. En 2010, la police a protégé les participants face à plus de 5 000 contre-manifestants violents. Les dégâts matériels engendrés ont été estimés à plus d’un million d’euros. En 2009, la Belgrade Pride n’a pas eu lieu, les autorités ayant refusé au dernier moment d’assurer la sécurité de la manifestation, en raison des menaces adressées par des groupes d’extrême droite.



Le maire de Belgrade a refusé de soutenir la Marche, alléguant que cet événement constituait un risque pour « les biens matériels, les membres de la communauté homosexuelle, les policiers et les citoyens de Belgrade ».



Selon Amnesty International, en interdisant la Marche des fiertés, le gouvernement serbe bafoue les obligations qui lui incombent de garantir la liberté d'expression et de réunion. Par ailleurs, l’organisation craint que cette interdiction, sur fond de menaces émanant de groupes homophobes, ne donne le feu vert à ceux qui s'efforcent de priver de leurs droits les lesbiennes, gays, personnes bisexuelles et transgenres et ne fragilise leur droit de ne pas subir de discrimination.



« C’est un grand pas en arrière pour les droits humains en Serbie et une importante concession du gouvernement aux groupes nationalistes de droite, notamment Dveri et Obraz, qui ont orchestré l’opposition à la Belgrade Pride », a conclu Sian Jones.

lundi 3 octobre 2011

Une marche...






... peut être pas celle que vous attendiez.

Si la marche de Belgrade a finalement été annulée, malgré les actions Amnesty, je reçois des photos de la marche de Rennes, qui date déjà de quelques mois.

Amnesty International soutient la Belgrade Pride 2011



AMNESTY INTERNATIONAL

Déclaration publique
Index : EUR 70/020/2011
28 septembre 2011

Amnesty International soutient la Belgrade Pride 2011

Amnesty International adresse mercredi 28 septembre son soutien à la Belgrade Pride 2011, qui doit se dérouler dimanche 2 octobre, et à tous ceux qui l’organisent et y participent.

L’organisation salue l’engagement pris par le gouvernement serbe de veiller à ce que le droit à la liberté d’expression et d’association ne soit pas bafoué par les menaces et les actes d’intimidation des groupes de droite.

Amnesty International estime qu’il est très important pour la Serbie que la Belgrade Pride puisse avoir lieu cette année. En dépit des événements de 2010, au cours desquels plus de 5 000 membres d'organisations de droite et nationalistes ont tenté d’attaquer les participants à la Marche, causant plus d’un million d’euros de dégâts et blessant 100 policiers, le gouvernement n’a pas cédé face aux menaces, mais a pris des mesures afin de faire respecter les droits fondamentaux des citoyens serbes.

Le dirigeant de l’organisation nationaliste Obraz, Mladen Obradovic, qui doit être jugé en appel après avoir été condamné pour avoir mis sur pied des contre-manifestations violentes en marge de la Belgrade Pride 2010, a annoncé qu’Obraz organisera une manifestation le même jour à Belgrade et a invité les policiers à refuser d’obéir aux ordres leur enjoignant de protéger les participants à la Marche pour la fierté. D’autres groupes nationalistes ont également appelé leurs membres à se rendre à Belgrade ce jour-là. L’organisation nationaliste Dveri a tenu une conférence de presse conjointe avec le Syndicat de la police, au cours de laquelle ils ont demandé au ministère de l’Intérieur d’interdire la Marche. Dveri prépare également un rassemblement, sous la forme d’une Marche de la famille, la veille de la Belgrade Pride. Par ailleurs, des graffitis et des affiches appelant à commettre des violences contre les lesbiennes, gays, bisexuels et transgenres ont fait leur apparition dans Belgrade.

Amnesty International exhorte tous ceux qui menacent la Belgrade Pride à reconnaître les droits de tous les citoyens de Serbie, y compris ceux des lesbiennes, gays, bisexuels et transgenres. Ils ont le droit de marcher librement dans les rues de Belgrade durant la manifestation, mais aussi à tout moment, sans craindre d’être menacés ni agressés. Ils jouissent aussi du droit, inscrit dans la législation serbe, de ne pas être soumis à la discrimination, à des discours de haine ni à toute autre forme de menace ou d’agression.

Enfin, Amnesty International prie instamment les autorités de veiller à ce que toutes les personnes raisonnablement soupçonnées d’une infraction pénale en lien avec les menaces ou les agressions dont cet événement est la cible fassent immédiatement l’objet d’une enquête impartiale et, s’il existe des motifs raisonnables, soient poursuivies sans délai.

mardi 27 septembre 2011

Lettre ouverte au président du Cameroun, Paul Biya

Lettre ouverte au président de la République du Cameroun, M. Paul Biya

LES LOIS ÉRIGEANT EN INFRACTION LES PRATIQUES HOMOSEXUELLES VIOLENT LE DROIT INTERNATIONAL RELATIF AUX DROITS HUMAINS

Monsieur le Président de la République,

Nous souhaitons par la présente exprimer nos vives préoccupations au sujet du recours au droit pénal, de plus en plus fréquent ces derniers mois au Cameroun, pour punir les relations homosexuelles entre adultes consentants ainsi que l’expression de genre ne correspondant pas aux modèles normatifs.

Au cours des six derniers mois, à Yaoundé et à Douala, 10 personnes voire plus ont été arrêtées en vertu de l’article 347 bis du Code pénal camerounais. Cet article érige en infraction les « rapports sexuels [de toute personne] avec une personne de son sexe ».

• Jean-Claude Roger Mbede a été interpellé à Yaoundé le 2 mars 2011. Reconnu coupable, il a été condamné à trois ans d’emprisonnement le 28 avril 2011. Il est incarcéré à la prison centrale de Nkondengui, à Yaoundé.

• Jonas (19 ans) et Frankie (25 ans) ont tous les deux été arrêtés à Yaoundé, le 25 juillet 2011. Ils sont maintenus en détention à la prison centrale de Nkondengui.

• Quatre hommes ont été appréhendés en août 2011. L’arrestation de l’un d’entre eux, Joseph Magloire Ombwa (46 ans), a eu lieu à son domicile. Sylvain Séraphin Ntsama (34 ans) et Emma Loutsi Tiomela (17 ans) ont quant à eux été arrêtés alors qu’ils rendaient visite à Joseph Magloire Ombwa, qui se trouvait alors en détention dans un
poste de police de Yaoundé. Le quatrième homme, Nicolas Ntamack (19 ans), a été interpellé à son domicile, à Ntsama. Nous avons été informés que Joseph Magloire Ombwa avait subi un examen proctologique par un médecin militaire. Les demandes de mise en liberté sous caution des quatre hommes ont été rejetées, et ils ont été placés en détention provisoire le 26 août.

• Stéphane Nounga et un autre homme, uniquement identifié comme Éric O., ont été appréhendés fin août, après avoir été dupés par un homme qui les a emmenés de force à un poste de police de Yaoundé situé à proximité, où ils ont été placés en détention. Les deux hommes ont par la suite été remis en liberté après l’intervention de leurs avocats.

• Jean Jules Moussongo a été interpellé à Douala le 6 septembre, après que les parents d’un jeune homme eurent demandé aux gendarmes de procéder à son arrestation, car il aurait cherché à avoir des contacts avec leur fils. Jean Jules Moussongo a été relâché le 8 septembre, les parents respectifs des deux hommes étant semble-t-il parvenus à un accord.

Selon les informations que nous avons reçues, certains au moins de ces hommes ont subi des actes de torture et d’autres mauvais traitements en détention.

En outre, un grand nombre des personnes arrêtées ont été prises pour cibles du fait de leur orientation sexuelle supposée et non de leur participation présumée à des actes interdits. Comme le révèle le rapport de 2010 intitulé Criminalisation des identités. Atteintes aux droits humains au Cameroun fondées sur l’orientation sexuelle et l’identité de genre, qui met en évidence les violations des droits des lesbiennes, des gays, des bisexuels et des transgenres, les personnes inculpées et déclarées coupables au titre de l’article 347 bis sont exposées à des risques accrus de violence et de discrimination dans les prisons, et peuvent voir leur santé mise gravement en danger en raison des violations qu’elles subissent et des difficultés d’accès aux soins et aux médicaments.

L’article 347 bis enfreint les traités internationaux et régionaux relatifs aux droits humains que le Cameroun a signés et ratifiés, notamment le Pacte international relatif aux droits civils et politiques et la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples. Outre le climat de peur qu’elle instille et l’impunité dont elle fait bénéficier les policiers qui arrêtent, torturent et frappent les personnes soupçonnées d’être lesbiennes, gays, bisexuelles ou transgenres, cette loi entrave les initiatives dans le domaine de la santé, en particulier celles visant à lutter contre le VIH/sida et tentant d’atteindre des groupes vulnérables, y compris des hommes ayant des relations homosexuelles, car elle pousse les gens à se cacher et les empêche d’accéder à des informations et des services sur des relations sexuelles plus sûres.

Nous sommes également préoccupés par les informations faisant état d’une proposition de loi visant à alourdir la peine pour les actes homosexuels et à la porter à 15 années d’emprisonnement ainsi qu’à une amende de deux millions de francs CFA. Si cette loi était votée, les membres de la communauté lesbienne, gay, bisexuelle et transgenre seraient encore plus vulnérables à la violence et à la discrimination aux mains d’acteurs étatiques comme non étatiques.

Par conséquent, nous engageons le gouvernement camerounais à :

• relâcher immédiatement et sans condition les personnes détenues au titre de l’article 347 bis ou détenues uniquement en raison de leur orientation sexuelle ou de leur identité de genre réelle ou supposée, et à abandonner toutes les charges retenues contre ces personnes ;

• mettre fin aux arrestations, aux détentions, aux poursuites et aux autres formes de persécution et de discrimination visant les personnes soupçonnées d’être lesbiennes, gays, bisexuelles ou transgenres ou réputées l’être ;

• abroger l’ensemble des dispositions législatives érigeant en infraction les rapports homosexuels entre adultes consentants, et retirer les propositions de loi visant à alourdir les peines pour ce type de rapports.

Dans l’attente de votre réponse, nous vous prions d’agréer, Monsieur le Président de la République, l’expression de notre haute considération.

signatures:

Parfait Behen Président Alternatives Cameroun

Au nom de Salil Shetty Secrétaire général Amnesty International

Alice Nkom Directrice générale Association pour la défense des droits des homosexuel(le)s (ADEFHO)

Kenneth Roth Directeur général Human Rights Watch

Cary Alan Johnson Directeur général Commission internationale pour les droits des gays et des lesbiennes

cc: Laurent Esso, Ministre d’Etat, Secrétaire général de la Présidence de la République Philémon Yang, Premier Ministre Chef du Gouvernement Amadou Ali, Vice-Premier Ministre, Ministre de la Justice, Garde des Sceaux Henri Ayissi Eyebe, Ministre des Relations Extérieures
Andre Mama Fouda, Ministre de la Santé Publique Marafa Hamidou Yaya, Ministre d'Etat, Ministre de l'Administration Territoriale et de la Décentralisation