mercredi 11 janvier 2012
Communiqué de presse Malaisie
Malaisie. Le cas d’Anwar Ibrahim montre pourquoi la loi sur la sodomie doit être abrogée
Index AI : PRE01/009/2012
Le gouvernement malaisien doit abroger la loi érigeant la sodomie en infraction pénale, invoquée dans le cadre de manœuvres politiciennes visant à écarter Anwar Ibrahim de la vie politique, a déclaré Amnesty International lundi 9 janvier après que le dirigeant de l’opposition eut été acquitté par un tribunal du pays.
« L’acquittement d’Anwar Ibrahim est une décision encourageante. On peut se réjouir que les autorités malaisiennes se soient abstenues de faire du chef de l’opposition du pays un prisonnier d’opinion », a souligné Donna Guest, directrice adjointe du programme Asie-Pacifique d’Amnesty International.
« Le gouvernement doit maintenant abroger la loi sur la sodomie, un texte répressif qui a permis la persécution de cet homme, motivée par des considérations politiques. »
Le tribunal a rendu cette décision alors que se profilent à l’horizon des élections nationales, qui devraient de l’avis général avoir lieu début 2012.
Si Anwar Ibrahim avait été déclaré coupable et condamné à une peine de prison d'un an ou plus, il lui aurait alors été interdit de participer à la vie politique.
Il s'agissait de la deuxième fois que cet homme était poursuivi pour sodomie.
Démis de ses fonctions de Premier ministre en 1998, il a été arrêté après avoir été accusé de sodomie, puis emprisonné pendant six ans. Cette condamnation a plus tard été annulée et il a été libéré en 2004.
Du fait de cette condamnation, Anwar Ibrahim s’est vu interdire de participer à la vie politique jusqu’en 2008.
En juillet 2008, un mois avant son retour au Parlement à la faveur d’une élection partielle, le responsable de l’opposition a de nouveau été arrêté pour sodomie. Un ancien assistant âgé de 26 ans avait déclaré à la police qu'Anwar Ibrahim et lui avaient eu des rapports sexuels dans un appartement de Kuala-Lumpur.
Les lois érigeant en infraction les actes sexuels entre adultes consentants sont contraires aux normes internationales en matière de droits humains.
En décembre 2011, le commissaire aux droits de l'homme des Nations unies a publié un rapport exhortant les États à abroger les dispositions criminalisant les relations homosexuelles entre adultes consentants.
Dans l’affaire Toonen c. Australie, la Commission des droits de l’homme des Nations unies avait estimé en 1994 que les lois sanctionnant les comportements homosexuels portaient atteinte au droit à la vie privée.
La loi malaisienne sur la sodomie, ou article 377, est tirée du Code pénal indien de 1860 et était en vigueur à l’époque du régime colonial britannique. En 2009, l’Inde a abrogé sa loi sur la sodomie.
« La loi sur la sodomie viole les droits des Malaisiens homosexuels. Elle a en outre servi d’outil politique répressif contre Anwar Ibrahim », a conclu Donna Guest.
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