EXTERNE SF 18 U 108 – AMR 51/8127/2018
AU 65/18 Toulouse, le 29 mars 2018
Etats-Unis : LES AUTORITÉS NE DOIVENT PAS RENVOYER UN DEMANDEUR D’ASILE GAY AU GHANA
Sadat I., qui a fui le Ghana, où il était la cible d’attaques homophobes de la part d’un groupe criminel, est détenu par le service de l’immigration des États-Unis depuis qu'il a demandé l'asile dans ce pays, en janvier 2016. Les autorités américaines cherchent à le renvoyer contre son gré au Ghana, où il risquerait d’être soumis à des violations de ses droits fondamentaux par la police et par les groupes qu'il a fuis. Sadat doit bénéficier immédiatement d’une libération conditionnelle, dans l’attente de l’issue de sa demande d'asile, et ne doit en aucun cas être renvoyé au Ghana.
Sadat I., 31 ans, homosexuel originaire du Ghana, est détenu par le Service de contrôle de l’immigration et des douanes (ICE) depuis qu’il a demandé l’asile à la frontière entre les États-Unis et le Mexique le 17 janvier 2016 ; il se trouve actuellement à Pearsall, au Texas. Sadat a fui le Ghana en novembre 2015, après avoir été frappé par des membres de la micile Safety Empire, qui ont incendié sa maison et battu son oncle trois jours plus tard, alors que Sadat se cachait. Les miliciens ont appris que Sadat était homosexuel après avoir roué de coups et interrogé son compagnon, et ont mis en ligne une vidéo de ce passage à tabac sur la page Facebook du dirigeant de Safety Empire. Le groupe a de nouveau posté la vidéo en avril 2017, qui a été vue plus de 53 000 fois, révélant au public l’homosexualité de Sadat. Le dirigeant du groupe est toujours en liberté au Ghana, où il continue à menacer la communauté gay.
Pour en savoir plus, pour un modèle de lettre, pour agir, cliquez ici
mardi 17 avril 2018
Action Urgente Ukraine
EXTERNE 18 U 103 – EUR 50/8066/2018,
AU 57/18 Toulouse, le 23 mars 2018
UKRAINE : LA POLICE DOIT PROTÉGER LES MILITANTES ET MILITANTS DES DROITS DES FEMMES
Un peu partout en Ukraine, des défilés organisés à l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes, le 8 mars, ont été entachés de violences à l’égard de personnes qui manifestaient pacifiquement. Des groupes d'extrême droite ont agressé physiquement et menacé des militantes et militants des droits des femmes qui participaient à ces événements. La police locale se dit incapable d'offrir une protection contre les groupes d'extrême droite.
Le 8 mars, à Oujgorod, dans l'ouest de l'Ukraine, une dizaine de militantes et militants des droits des femmes ont défilé pacifiquement à l'occasion de la Journée internationale des droits des femmes. Pendant la manifestation, un groupe de quatre femmes et deux hommes appartenant à Karpatska Sich, une organisation de droite, s’en est pris aux personnes qui participaient à l’événement, les aspergeant de peinture rouge. Vitalina Koval, militante des droits des femmes et des LGBTI et l'une des organisatrices de l'événement, fait partie des personnes prises pour cible. Elle reçoit actuellement des soins pour des brûlures chimiques à l’œil dues à la peinture. La police a arrêté le groupe d'assaillants et a inculpé trois d'entre eux de houliganisme et de crimes de haine, mais ils ont été relâchés quelques heures plus tard.
Le 12 mars, dans un café, des membres de Karpatska Sich ont encerclé un militant qui avait participé à un défilé à l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes, Alexandre Peressolyak, et l'ont menacé. Karpatska Sich a ensuite posté sur sa page Facebook une photo sur laquelle figuraient 18 hommes au visage flouté, vêtus de noir, qui faisaient pour certains le salut nazi. La légende de la photo était la suivante : « [voici] l'un des groupes nationalistes qui font régner l'ordre dans la ville et donnent des leçons à [ceux] qui sont payés par les autorités ou par des criminels, et sont prêts à oublier la morale, les lois de la dignité [et] la conscience morale et à faire ce qu’on leur ordonne de faire ». Le 13 mars, Ivan Danatsko, un militant de la région, s'est rendu au poste de police local et a déposé une plainte contre une manifestation de droite prévue pour le 17 mars, invoquant la probabilité que des symboles nazis, interdits en vertu du droit ukrainien, y soient exhibés. Ivan Danatsko a diffusé une photo de sa plainte sur Facebook. Trois heures plus tard, il a été agressé dans la rue par des membres de Karpatska Sich à Oujgorod. Le même jour, Ivan Dioulaï, qui avait lui aussi participé au défilé du 8 mars, a également été attaqué et frappé dans le centre-ville d’Oujgorod, en plein jour.
Pour en savoir plus, pour un modèle de lettre, pour agir, cliquez ici
AU 57/18 Toulouse, le 23 mars 2018
UKRAINE : LA POLICE DOIT PROTÉGER LES MILITANTES ET MILITANTS DES DROITS DES FEMMES
Un peu partout en Ukraine, des défilés organisés à l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes, le 8 mars, ont été entachés de violences à l’égard de personnes qui manifestaient pacifiquement. Des groupes d'extrême droite ont agressé physiquement et menacé des militantes et militants des droits des femmes qui participaient à ces événements. La police locale se dit incapable d'offrir une protection contre les groupes d'extrême droite.
Le 8 mars, à Oujgorod, dans l'ouest de l'Ukraine, une dizaine de militantes et militants des droits des femmes ont défilé pacifiquement à l'occasion de la Journée internationale des droits des femmes. Pendant la manifestation, un groupe de quatre femmes et deux hommes appartenant à Karpatska Sich, une organisation de droite, s’en est pris aux personnes qui participaient à l’événement, les aspergeant de peinture rouge. Vitalina Koval, militante des droits des femmes et des LGBTI et l'une des organisatrices de l'événement, fait partie des personnes prises pour cible. Elle reçoit actuellement des soins pour des brûlures chimiques à l’œil dues à la peinture. La police a arrêté le groupe d'assaillants et a inculpé trois d'entre eux de houliganisme et de crimes de haine, mais ils ont été relâchés quelques heures plus tard.
Le 12 mars, dans un café, des membres de Karpatska Sich ont encerclé un militant qui avait participé à un défilé à l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes, Alexandre Peressolyak, et l'ont menacé. Karpatska Sich a ensuite posté sur sa page Facebook une photo sur laquelle figuraient 18 hommes au visage flouté, vêtus de noir, qui faisaient pour certains le salut nazi. La légende de la photo était la suivante : « [voici] l'un des groupes nationalistes qui font régner l'ordre dans la ville et donnent des leçons à [ceux] qui sont payés par les autorités ou par des criminels, et sont prêts à oublier la morale, les lois de la dignité [et] la conscience morale et à faire ce qu’on leur ordonne de faire ». Le 13 mars, Ivan Danatsko, un militant de la région, s'est rendu au poste de police local et a déposé une plainte contre une manifestation de droite prévue pour le 17 mars, invoquant la probabilité que des symboles nazis, interdits en vertu du droit ukrainien, y soient exhibés. Ivan Danatsko a diffusé une photo de sa plainte sur Facebook. Trois heures plus tard, il a été agressé dans la rue par des membres de Karpatska Sich à Oujgorod. Le même jour, Ivan Dioulaï, qui avait lui aussi participé au défilé du 8 mars, a également été attaqué et frappé dans le centre-ville d’Oujgorod, en plein jour.
Pour en savoir plus, pour un modèle de lettre, pour agir, cliquez ici
samedi 14 avril 2018
Blog Amnesty Pourquoi le mouvement en faveur des droits des personnes transgenres n’attendra plus
Pourquoi le mouvement en faveur des droits des personnes transgenres n’attendra plus
Par Lesly Lila, chargée de campagne du programme Genre, sexualité et identité à Amnesty International
Le
31 mars, des militants et des militantes célébreront la Journée
internationale de la visibilité transgenre, l’occasion pour chacun de se
montrer solidaire des personnes et des militants et militantes trans.
Cette année, la journée mettra en lumière le fait qu’en plus de survivre
dans un contexte de transphobie, les personnes trans avancent et
rendent le changement possible ; un sujet porté par des groupes de
campagne comme Trans Student Education Resources, un groupe militant
américain.
Bien qu’il
existe des centaines de journées internationales consacrées à
différentes thématiques essentielles, l’importance de la Journée
internationale de la visibilité transgenre ne peut être sous-estimée.
Nous savons que les personnes transgenres sont en butte à un niveau
disproportionné de harcèlement, de violences et de discrimination. Au
Royaume-Uni, plus d’un tiers des personnes transgenres ont signalé avoir
été victimes de crimes motivés par la haine en 2017.
C’est
pour cette raison qu’il est important que les personnes transgenres et
leurs témoignages soient visibles, et heureusement, c’est en train de se
produire. Comme l’a dit l’actrice Laverne Cox au TIME magazine, «
aujourd’hui, de plus en plus de personnes trans veulent dire ouvertement
"Je suis comme ça". »
Cette
évolution est rendue possible par le militantisme infatigable de
personnes transgenres qui ont refusé d’être marginalisées et réduites au
silence. En conséquence, ces dernières années, certains pays européens
ont commencé à comprendre que leur approche du genre posait problème et
était fondée sur des stéréotypes.
Il
est possible qu’une personne ne s’identifie pas au genre qui lui a été
attribué à la naissance ou aux normes binaires masculines ou féminines,
et ces personnes ne devraient en aucun cas avoir à subir un quelconque
traitement médical ou psychiatrique pour que leur identité soit
acceptée. L’approche actuelle a des conséquences dramatiques pour la
santé et le bien-être des personnes transgenres.
Dans
plusieurs pays d’Europe, l’une des évolutions sur lesquelles les
militants et les militantes ont concentré leurs efforts est la
reconnaissance juridique du genre, principalement la possibilité pour
les personnes trans de demander la reconnaissance de leur genre par
l’État et dans leurs documents d’identité. Dans de nombreux pays, même
lorsqu’il existe une procédure permettant la reconnaissance du genre à
l’état civil, cette procédure est souvent dégradante et impose aux
personnes de se soumettre à un examen psychiatrique établissant un «
trouble mental » et de subir une stérilisation irréversible. C’est tout
simplement scandaleux. L’État n’a aucunement le droit de prendre des
décisions sur le corps et l’identité de quiconque.
Pendant
la majeure partie de sa vie, Jeanette Solstad Remø, une femme
transgenre de Norvège, n’a pas pu faire reconnaître son genre à l’état
civil, car elle refusait de se plier à ces conditions déshumanisantes.
Elle n’a donc pas pu être reconnue comme une femme dans ses documents
d’identité, une expérience humiliante qui l’a forcée à justifier
régulièrement son identité de genre.
Jeanette
Solstad Remø et de nombreuses autres personnes ont lutté pendant des
années pour faire changer cette loi. En 2016, leurs efforts ont été
récompensés lorsque le gouvernement norvégien a adopté une loi
historique permettant aux personnes de choisir elles-mêmes leur genre
sans devoir se plier à des obligations telles que la stérilisation.
«
Je vis les plus belles années de ma vie », déclare Jeanette. « C’est
merveilleux de pouvoir vivre ma vie en étant moi-même. » Elle dit
qu’elle n’est pas la seule : depuis l’adoption de la nouvelle loi, plus
de 800 personnes ont exercé leur droit de choisir elles-mêmes leur
genre.
En Irlande, des
avancées similaires ont été introduites en 2015. Avant cela, il n’était
pas possible de changer de genre à l’état civil. Pour Sara R Phillips,
présidente de l’organisation Transgender Equality Network Ireland, bien
que la nouvelle loi doive être améliorée pour inclure les mineurs et les
personnes non binaires, son importance ne doit pas être sous-estimée : «
Elle encourage la dignité et le respect. L’adoption de la loi permet
d’affirmer clairement que nous sommes tous égaux et que nous comptons. »
D’autres
avancées juridiques ont été obtenues au Danemark, à Malte et en Grèce.
Et le Portugal pourrait être le prochain pays à supprimer le diagnostic
de santé mentale obligatoire pour la reconnaissance du genre à l’état
civil.
Cependant, ces
avancées juridiques restent des exceptions et non pas la norme. La
pathologisation des identités trans et l’idée associée que le fait
d’être trans est un trouble restent monnaie courante. Dans bien trop de
pays, les personnes transgenres doivent subir des traitements médicaux
ou psychologiques pour changer de genre à l’état civil.
«
Forcer quelqu’un à prendre cette décision revient à considérer cette
personne comme inhumaine », a déclaré Sakris Kupila, un étudiant en
médecine et militant des droits humains finlandais de 21 ans qui se bat
pour la modification des lois finlandaises archaïques relatives à la
reconnaissance du genre. Pour les personnes qui ne souhaitent pas subir
ce traitement, « la seule alternative est de vivre dans l’incertitude »,
écrit Sakris Kupila. Sans réforme, les personnes trans restent dans
l’incertitude juridique et le genre auquel elles s’identifient n’est pas
reconnu.
Mais le
mouvement en faveur des droits des personnes trans n’attendra plus. Et,
alors que de plus en plus de personnes se rendent compte que la vision
que la société a du genre est obsolète, nos législateurs ne devraient
plus attendre non plus.
jeudi 12 avril 2018
Communiqué de presse Russie
Russie. Un an après la « purge homosexuelle » en Tchétchénie, justice n'a toujours pas été rendue aux victimes
Les autorités russes n'ont pas pris de mesures concrètes face à la violente persécution dont ont été victimes les homosexuels en Tchétchénie, a déclaré Amnesty International un an après les révélations sur une série de crimes homophobes perpétrés dans cette république du sud de la Fédération de Russie.
Un article paru dans le quotidien Novaya Gazeta a révélé une « purge homosexuelle » en Tchétchénie, au cours de laquelle des dizaines d'hommes ont été enlevés, torturés et tués. À ce jour, personne n’a eu à répondre de ces actes.
« Il y a un an, le gouvernement russe a tourné en dérision et balayé d'un revers de main ces informations choquantes émanant de Tchétchénie. Depuis, nous avons assisté à un déploiement de déni, de dérobade et d'inaction de la part des autorités, qui ont à maintes reprises refusé de diligenter une enquête officielle sur les crimes odieux signalés et ont ignoré les éléments crédibles dévoilés entre autres par Novaya Gazeta », a déclaré Denis Krivosheev, directeur adjoint pour l'Europe de l'Est et l'Asie centrale à Amnesty International.
La plupart des victimes ont dû compter sur la communauté russe de défense des droits humains, qui a apporté soutien et sécurité aux personnes pourchassées en Tchétchénie et ignorées par les autorités ailleurs en Russie.
Le travail remarquable des défenseurs des droits humains, notamment de l’ONG Réseau LGBT russe, a permis de reloger en sécurité 116 personnes de Tchétchénie, dont 98 ont quitté la Russie.
Igor Kochetkov, fondateur et membre du conseil du Réseau LGBT russe, a déclaré : « L'an dernier, le Réseau LGBT russe et Novaya Gazeta ont fait le travail que l'État aurait dû faire. Nous avons assuré la sécurité des victimes, et recueilli et publié leurs témoignages.
« En revanche, nous ne pouvions pas ouvrir d'enquête ni engager des poursuites pénales contre les responsables présumés. Les autorités russes, de toute évidence, se montrent fort réticentes. »
Amnesty International demande une nouvelle fois aux autorités russes d'enquêter dûment et sans délai sur les informations faisant état de l'enlèvement, de la détention secrète, de la torture et de l'homicide dont ont été victimes des hommes perçus comme homosexuels en Tchétchénie.
Elles doivent agir sans plus attendre pour assurer la sécurité des lesbiennes, gays et personnes bisexuelles, transgenres et intersexuées (LGBTI), dans la région et partout en Russie.
lundi 9 avril 2018
Tout nouveau tout beau!
Retrouvez ici le nouveau bulletin de la commission Orientation Sexuelle et Identité de Genre d'Amnesty International!
Inscription à :
Articles (Atom)