mercredi 19 décembre 2012

Kosovo. Amnesty International condamne une attaque contre la liberté d’expression


Amnesty International condamne l’attaque menée contre un événement organisé le 14 décembre par le magazine Kosovo 2.0 à Priština. L’organisation appelle les autorités à mener dans les meilleurs délais une enquête exhaustive et impartiale qui prenne bien en compte tout motif haineux qui pourrait être à l’origine de cette attaque.

L’événement, violemment perturbé par un groupe organisé d’une vingtaine de jeunes hommes, avait été organisé pour le lancement d’un numéro du magazine dédié à l’étude de l’hétérosexualité et de l’homosexualité dans les Balkans occidentaux.

Amnesty International considère ces faits comme une attaque contre la liberté d'expression et la liberté de la presse et appelle les autorités kosovares à prendre de solides mesures contre la discrimination fondée sur l’orientation sexuelle et l’identité de genre.

Les pouvoirs publics doivent veiller à ce que chaque personne, sans discrimination aucune, y compris fondée sur l’orientation sexuelle ou l’identité de genre, puisse jouir de ses droits à la liberté d'expression, à l'intégrité physique et à ne pas subir de mauvais traitement ou de traitement dégradant. Les autorités doivent non seulement s’abstenir de bafouer ces droits mais elles doivent également faire preuve de la diligence requise pour les protéger de toute ingérence de la part de tiers, qu’il s’agisse ou non de représentants de l’État.

Selon les médias du pays, avant l’événement, de nombreux imams kosovars auraient prononcé de violents discours homophobes, réclamé son interdiction et encouragé l'usage de la violence contre les organisateurs. D’après l’Association des journalistes du Kosovo, un imam aurait participé à l’attaque.

Le rédacteur en chef de Kosovo 2.0 a informé la police des menaces et des lettres d’insultes relatives à l’événement, que le magazine a reçues tout au long de la journée de la part d'un groupe de supporters de football, Plisat, lié à l'extrême droite. L’une des personnes ayant participé à l’événement, féministe en vue, a également signalé avoir reçu des appels et des messages de menaces.

La police a commencé par envoyer quelques agents sur les lieux de l'événement, à Priština.

Cependant, vers 18 heures, un groupe d’une vingtaine d’hommes a pénétré de force dans le bâtiment et démoli les installations et tout l’équipement en scandant « Dieu est grand » et « Dehors les pédérastes ». Un membre du personnel du magazine a reçu des coups. Une partie des faits a été filmée et l’on peut clairement voir un certain nombre d’individus prenant part à des activités délictueuses.

Malgré ces actes de violence, l’événement s’est poursuivi comme prévu et au moins 200 personnes y ont assisté, dont de nombreux éminents journalistes, responsables locaux et membres de la communauté LGBTI du Kosovo et des Balkans.

Une fête devait débuter vers 23 heures, après le lancement, mais une centaine d’hommes se sont rassemblés devant la salle environ une demi-heure avant, criant des slogans et menaçant de commettre des actes de violence. Les autorités ont envoyé une unité spéciale de la police mais les organisateurs ont tout de même décidé d'abandonner l'événement. Le personnel et les invités ont été évacués par la police en petits groupes afin de ne pas provoquer les hommes rassemblés dehors.

jeudi 13 décembre 2012

Action Urgente, Russie


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RUSSIE : UN PROJET DE LOI MENACE LA LIBERTÉ D'EXPRESSION

Le Parlement de Russie doit examiner le 19 décembre un projet de loi prévoyant de sanctionner la « promotion de l'homosexualité en direction des mineurs ». La loi, si elle était adoptée, violerait le droit à la liberté d'expression des personnes lesbiennes, gays, bisexuelles, transgenres ou intersexuées (LGBTI).

Le texte (projet de loi fédérale n° 44554-6) définit comme une infraction administrative à la législation fédérale la « promotion de l'homosexualité en direction des mineurs ». Il prévoit des peines d'amende allant jusqu'à 500 000 roubles (16 200 dollars des États-Unis). Il ne définit pas ce que recouvre la « promotion de l'homosexualité », ce qui ouvre la porte à des interprétations très larges. Son adoption établirait une discrimination directe à l'égard des personnes LGBTI, dans un pays où les différences de traitement sur la base de l'orientation sexuelle et de l'identité de genre sont déjà très répandues. En institutionnalisant l'opinion selon laquelle les enfants doivent être protégés contre l'homosexualité, la loi contribuerait à la mise au ban de la société des personnes LGBTI. Elle aurait des répercussions sur le droit à la liberté d'expression et de réunion des personnes LGBTI, et pourrait empêcher celles-ci d'obtenir des informations essentielles pour leur santé sexuelle. La loi porterait aussi gravement atteinte aux activités des défenseurs des droits des LGBTI, dont un certain nombre ont déjà été agressés et persécutés.

Ce projet de loi bafoue le droit à la liberté d'expression et de réunion, ainsi que celui à la non-discrimination et à l'égalité devant la loi. Ces droits sont garantis par le Pacte international relatif aux droits civils et politiques (PIDCP), la Convention européenne des droits de l'homme et d'autres traités internationaux relatifs aux droits humains auxquels la Russie est partie. Le projet n'est par ailleurs pas conforme à la Constitution de la Russie.

ACTION RECOMMANDEE : lettre international / email / fax

n demandez aux autorités de ne pas adopter le projet de loi fédérale n° 44554-6, ni dans sa forme actuelle ni dans une version amendée ;
n            appelez-les à garantir pour toutes les personnes, quelle que soit leur orientation sexuelle ou leur identité de genre, réelle ou supposée, le droit à la liberté d'expression et de réunion ainsi que le droit à la non-discrimination et à l'égalité devant la loi, conformément au droit européen et au droit international en matière de droits humains.

Modèle de lettre et contacts: cliquez ici

mardi 11 décembre 2012

Quand Marc Levy raconte l'histoire de Noxolo

Dans le cadre du marathon des signatures.

Trouvez le texte complet en cliquant ici

mercredi 28 novembre 2012

Loi homophobe en Ouganda, le retour



Vous vous souvenez peut être de l'action Amnesty contre la loi homophobe en Ouganda il y a un peu plus d'un an.

Ce projet de loi est de retour dans une forme similaire, c'est à dire proposant des peines pouvant aller jusqu'à la peine de mort pour actes sexuels entre personnes de même sexe.

L'action est donc à nouveau valable, vous pouvez y participer en cliquant ici

vendredi 23 novembre 2012

Remarque par rapport au communiqué de presse précédent

Nous avons eu des remarques concernant le fait que, contrairement à ce qui est dit dans le communiqué de presse relatif aux droits des personnes trans, la France ne protège pas l'"identité de genre", mais l'"identité sexuelle".

La reconnaissance des problématiques de genre est un combat important, pour les personnes trans, comme pour beaucoup d'autres, et cette question du vocabulaire employé n'est pas anodine.

Aussi, nous avons fait remonter cette correction au secrétariat international, pour correction du communiqué de presse (ce qui a été fait).

mercredi 21 novembre 2012

L’Europe a encore un long chemin à parcourir pour lutter contre les violences faites aux personnes transgenres


Communiqué de presse, Amnesty International

Les États européens doivent prendre de nouvelles mesures afin de protéger les personnes transgenres contre les violences qui ont fait plus d’un millier de morts dans le monde au cours des quatre dernières années, a indiqué Amnesty International le 20 novembre, à l’occasion de la Journée du souvenir trans.
 
De 2008 à 2012, 1 083 homicides de personnes transgenres ont été recensés dans le monde ; les recherches montrent que le nombre de morts augmente chaque année.
 
Selon les données collectées par l’Observatoire des personnes transsexuelles assassinées, 64 personnes transgenres ont été tuées en Europe depuis 2008. Pourtant, sur l’ensemble du continent, seules la France, la Suède, l’Écosse (Royaume-Uni) et la Croatie (à partir du 1er janvier 2013) incluent dans leur législation sur les crimes de haine les attaques violentes fondées sur l’identité de genre.
 
« Les transgenres sont la cible de discriminations et de violences en raison de leur identité de genre et de l’expression de cette identité, en Europe et dans le monde, a déclaré Marco Perolini, spécialiste des discriminations à Amnesty International.
 
« Cette absence de protection face aux violences motivées par l’identité de genre bafoue les normes relatives aux droits humains. Elle montre que les crimes transphobes ne sont pas reconnus comme une forme de discrimination.
 
« Si le droit pénal n’intègre pas que les crimes à caractère haineux peuvent être motivés par l’identité de genre réelle ou présumée de la victime, la motivation haineuse n’est pas dûment prise en compte et ne fait pas l’objet de poursuites. »
 
Ce type de crimes n’est pas la seule forme de discrimination à laquelle les personnes transgenres sont confrontées.
 
Dans la majorité des pays européens, les transgenres ne peuvent pas solliciter la reconnaissance légale de leur genre, s’ils ne remplissent pas une liste de critères qui vont jusqu’à inclure un diagnostic psychiatrique, la stérilisation, la chirurgie génitale et le divorce.
 
En outre, les identités transgenres sont encore classées comme des troubles mentaux au niveau international et, bien souvent, national.
 
Dans des pays comme l’Irlande et la Lituanie, les transgenres ne peuvent pas légalement changer de sexe en raison des lacunes de la législation nationale.
 
Dans de nombreux pays tels que la Belgique, la France, la Finlande, la Norvège et la Turquie, les personnes transgenres qui ne souhaitent pas subir une opération de changement de sexe ni une stérilisation ne sont pas autorisées à modifier le genre figurant sur leur certificat de naissance.
 
« Les critères obligatoires énoncés dans certains pays, tels que la stérilisation, le divorce et les opérations de changement de sexe, qui décident de la reconnaissance juridique du genre, bafouent les droits des transgenres à l’égalité devant la loi, à la vie de famille et à la vie privée, à la liberté de ne pas subir de traitements dégradants et leur droit au meilleur état de santé susceptible d’être atteint », a conclu Marco Perolini.
 
Complément d'information
Le projet de l’Observatoire des personnes transsexuelles assassinées (Respect contre transphobie), qui observe, recueille et analyse les informations faisant état d’homicides de transgenres dans le monde, a révélé en novembre 2012 que 1 083 homicides de transgenres avaient été recensés dans 56 pays, de janvier 2008 à novembre 2012.
 
Amnesty International emploie les termes « transgenres » ou « trans » pour désigner les personnes dont l’expression de genre ou l’identité de genre ne correspond pas aux attentes traditionnelles fondées sur le sexe biologique qui leur a été assigné à la naissance. Le terme « transgenre » est un terme politique générique employé pour décrire un large éventail d’identités, de parcours et de personnes dont l’apparence semble être en conflit avec les normes sociales binaires en termes de genre ; il désigne les transsexuels, les transgenres, les travestis, les gender queers, les drag queens, les drag kings et bien d’autres encore.
 
La Classification internationale des maladies (CIM 10), adoptée par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) en 1990, fait figurer dans la catégorie des troubles de l’identité de genre le transsexualisme, le travestismebivalent et les troubles de l’identité sexuelle de l’enfance. Dans le Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux (DSM IV, Association américaine de psychiatrie, 1994), figurent les « troubles de l’identité de genre » et le « transvestisme fétichiste ». Amnesty International estime qu’il faut supprimer les identités de genre de la classification des troubles mentaux répertoriés dans le DSM et la CIM, et reclassifier les seuls aspects pertinents des soins médicaux liés à l’identité transgenre, d’une manière non stigmatisante qui facilite l’accès aux soins.  


lundi 19 novembre 2012

Pour que justice soit rendue à Ahmet Yildiz

Ahmet Yıldız a été abattu le 15 juillet 2008. Beaucoup parmi les militants des droits des lesbiennes, gays, bisexuels et transgenres (LGBT) considèrent ce meurtre comme un «crime d'honneur» lié à son homosexualité.

A ce jour, quatre ans après les faits, le principal suspect dans cette affaire, à savoir le père de Ahmet Yildiz n'a toujours pas été interrogé.

Par ailleurs, les autorités turques n'ont jamais accordé le moindre crédit aux menaces dont a été victime Ahmet Yildiz, dans les mois, qui ont précédé sa mort.

Cette affaire symbolise l'échec de la Turquie à réagir face à la violence visant les LGBT.

Participez à cette action en cliquant ici