samedi 22 janvier 2011

Une pétition contre le viol des lesbiennes en Afrique du Sud



Cette action n'est pas une action amnesty et vous est donnée à titre informatif. N'hésitez cependant pas à participer!

Millicent Gaika, une Sud-africaine, s'est fait battre, torturer, étrangler et violer cinq heures durant en novembre. Son agresseur voulait la «soigner» de son homosexualité. «Je sais que tu es lesbienne. Tu n'es pas un homme, tu penses que tu en es un, mais je vais te montrer, tu es une femme», lui a-t-il dit, d'après les minutes du procès.

Aujourd'hui cet homme est libre. En guise de caution, il n'a payé que 60 rands, une somme inférieure à 10 dollars, rapporte AlterNet.

Cette femme a été victime de ce que les Sud-africains appellent un «viol correctif»: des hommes, seuls ou en groupe, violent les homosexuelles, soi-disant pour les faire redevenir hétéros. D'après l'ONG ActionAid, ces violences redoublent depuis 2009. Dans les townships, c'est le crime le plus répandu contre les lesbiennes. Selon l'ONG Luleki Sizwe, qui milite pour la cause LGBT en Afrique du Sud, 10 homosexuelles se font violer chaque semaine rien qu'à Cape Town.

Au mois de décembre, la présidente de Luleki Sizwe a lancé une pétition qui demande à ce que le «viol correctif» soit qualifié de «crime haineux». En quelques semaines, la lettre à l'attention du ministre de la Justice sud-africain a été signée par plus de 135.000 internautes autour du monde, à la date du 13 janvier. Un succès qui lui a valu l'attention des médias sud-africains.

Dans la pétition, l'association Luleki Sizwe demande à ce que soit reconnu le phénomène de «viol correctif», et qu'il soit puni de 25 ans de prison. En effet, selon leurs chiffres, seul un homme poursuivi pour viol sur 25 finit en prison. Elle réclame également d'autres mesures comme par exemple :

l'«introduction dans les programmes scolaires d'informations anti-homophobes, pour les professeurs et les élèves, étant donné que de nombreux viols et violences sont perpétrés à l'école, par des élèves et des professeurs».
des officiers de police femmes et des assistantes sociales dans tous les postes de police 24h/24
l'hébergement des victimes dans des maisons sécurisées pour éviter que les lesbiennes violées côtoient leurs agresseurs (souvent leurs voisins) au quotidien
le droit à une procédure judiciaire accélérée
D'après le journal sud-africain Business Day, le porte-parole du ministère de la Justice a accusé réception de nombreux e-mail et de la pétition le 5 janvier 2011 :

«Nous accordons beaucoup d'importance à ce problème. Qu'on l'appelle "viol correctif" ou pas, cela n'en demeure pas moins [...] un viol, puni par notre loi, en dépit des motivations des agresseurs.»

L'ONG n'a toujours pas obtenu de rencontre avec le ministre, ainsi qu'elle le demande. Mais le nombre de signatures ne peut que les encourager, d'après Ben Rattray, le fondateur de Change.org (le site qui héberge la pétition) :

«D'un point de vue mondial, rares sont les gens qui ont aussi peu de pouvoir que ces femmes. Il s'agit de femmes, pauvres, noires, lesbiennes et sud-africaines. Mais leur histoire est tellement frappante, elle peut faire écho auprès de millions de personnes autour du monde, et grâce à ce mécanisme qui les connecte avec ces gens, leur pouvoir potentiel est immense.»

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