mardi 24 septembre 2013

Amnesty International se mobilise pour le maintien de la Marche des Fiertés à Belgrade le 29 septembre

La marche des fiertés de Belgrade qui était prévue initialement le 29 septembre n’aura peut-être pas lieu car les autorités n’ont toujours pas donné leur accord. Ainsi les organisateurs n’ont obtenu aucune garantie que la marche des fiertés ne serait pas annulée cette année. L’interdiction de la marche des fiertés constituerait une grave entrave à la liberté d’expression et de réunion des citoyens serbes.

La marche des fiertés 2013 doit être maintenue Amnesty International exhorte le premier ministre à respecter le droit à la liberté d’expression et à la liberté de réunion, en autorisant l’organisation de la marche des fiertés de Belgrade, le 29 septembre. De plus, Amnesty International appelle le ministère de l'Intérieur à prendre les mesures nécessaires pour protéger les participants à la marche. Le ministre de l’Intérieur doit faire en sorte que les autorités compétentes coopèrent avec les organisateurs de la marche afin que cette dernière se déroule dans les meilleures conditions possibles.

Plusieurs marches ont déjà été annulées en Serbie

Malgré les pressions internationales, les marches des fiertés de Belgrade de 2011 et 2012 ont été annulées, après que le Premier ministre Dacic, également ministre de l'Intérieur, avait affirmé que la police n'avait pas la capacité d'assurer les conditions de sécurité adéquates face à des menaces graves pour la sécurité. Cependant, Amnesty International n'a connaissance d'aucune enquête sur les menaces proférées en 2012, ou de toute poursuite subséquente.
Ainsi l'organisation appelle également les autorités serbes à condamner publiquement toutes les menaces, le harcèlement, et la violence envers les organisateurs et les participants à la marche des fiertés. Il est en outre nécessaire que la police mène des enquêtes impartiales et efficaces sur toutes les attaques ou les menaces proférées contre les personnes lesbiennes, gay, bisexuelles, trans et intersexuées (LGBTI) et de veiller à ce que les coupables soient traduits en justice.

La Serbie est tenue de garantir les droits fondamentaux de ses citoyens

Amnesty International reconnaît que la Serbie a apporté des améliorations significatives dans la garantie du droit à la non-discrimination contre les personnes LGBTI au cours de l'année écoulée, notamment en interdisant les crimes de haine motivés par l'orientation sexuelle et l'identité de genre.

Cependant, Amnesty International craint que les autorités serbes interdisent de nouveau la marche des fiertés ou l’annulent au dernier moment. Ce serait non seulement une violation des normes internationales mais en plus en opposition avec la décision de la Cour constitutionnelle serbe concernant l’interdiction de la marche des fiertés de 2012.  En effet, la cour constitutionnelle a jugé en début de cette année que l’interdiction de la marche des fiertés de Belgrade en 2012 était un acte inconstitutionnel car cela niait le droit à la liberté d’expression, de réunion, le droit de recours effectif et de protection juridique pour les personnes LGBTI.
Amnesty International reconnaît que la Serbie, à la veille des négociations d'adhésion de l'UE, a beaucoup de problèmes à régler, mais le gouvernement ne peut pas ignorer ses obligations en matière de droits de l'Homme. La Serbie est tenue, en vertu des critères de Copenhague, de démontrer qu'il peut garantir les droits de l'homme, le respect et la protection des minorités. La Serbie doit garantir les droits fondamentaux énoncés dans la Charte des droits fondamentaux de l'Union européenne, qui, en vertu de l'article 21,  interdit toute discrimination fondée sur plusieurs motifs, dont l'orientation sexuelle.

 


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