France. Les membres du Parlement
doivent garantir le respect des droits fondamentaux
des personnes transgenres
des personnes transgenres
Les membres du Parlement français doivent veiller à ce
qu'en France les personnes transgenres puissent obtenir une reconnaissance
juridique de leur genre au moyen d'une procédure rapide, accessible,
transparente et abordable respectant pleinement leurs droits fondamentaux, ont
déclaré Amnesty International, ILGA-Europe et Transgender Europe le
22 juin.
Une commission mixte paritaire composée de membres de
l'Assemblée nationale et du Sénat débattra le 22 juin d'un projet de loi adopté par l'Assemblée
nationale le 19 mai. Dans sa version actuelle, ce texte prévoit que les
personnes transgenres ne pourront obtenir une reconnaissance juridique de leur
genre que si elles peuvent démontrer que leur genre inscrit à l'état civil ne
correspond pas à leur identité de genre. Elles devront à cette fin produire des
documents pouvant éventuellement inclure des certificats médicaux.
Si ce texte était adopté, il risquerait alors, en
raison d'incertitudes juridiques, d'engendrer de nouvelles violations des
droits fondamentaux des personnes transgenres, notamment de leurs droits au
respect de la vie privée et de ne pas subir de traitement inhumain ou
dégradant. Le commissaire aux droits de l’homme du Conseil de l’Europe ainsi
que plusieurs autres organes de protection des droits humains ont souligné à
plusieurs reprises que le fait d'obliger les personnes transgenres à subir un
examen psychiatrique et à suivre un traitement médical pour qu'elles puissent
obtenir une reconnaissance juridique de leur genre viole un certain nombre de
leurs droits.
Actuellement, du fait de l'absence de cadre juridique,
en France les personnes transgenres ne peuvent pas obtenir une reconnaissance
juridique de leur genre à moins d'engager une longue procédure judiciaire. Les
tribunaux leur demandent alors souvent de produire des documents prouvant
qu'elles ont subi un traitement permettant de changer de sexe, y compris un
diagnostic psychiatrique de l'identité de genre et une stérilisation.
En France, les personnes transgenres sont
systématiquement confrontées à un dilemme qui, quelle que soit leur décision,
aboutit à une violation de leurs droits humains. Elles peuvent soit respecter
des obligations abusives et obtenir une reconnaissance de leur genre à l'état
civil, soit continuer de vivre avec des documents qui ne reflètent pas leur
identité de genre et qui les exposent à une discrimination. Les parlementaires
français doivent se saisir de cette occasion historique qui s'offre à eux de
mettre fin à ces violations des droits humains.
Les parlementaires français doivent s'inspirer de
l'exemple d'autres pays européens, tels que le Danemark, l'Irlande, Malte et la
Norvège, qui ont réformé ou sont en train de réformer leur législation et leurs
pratiques afin de permettre aux personnes transgenres d'obtenir une
reconnaissance juridique de leur genre sur la base de l'autodétermination et
sans qu'elles soient tenues de subir un traitement médical ou de produire des
éléments de preuve.
Le projet de loi soumis à débat le 22 juin ne
respecte pas ces critères. Amnesty International, ILGA-Europe et Transgender
Europe demandent aux parlementaires français de modifier le projet de loi de
telle sorte que les personnes transgenres puissent obtenir une reconnaissance
juridique de leur genre au moyen d'une procédure qui ne leur impose pas des
obligations abusives et qui respecte pleinement leurs droits humains.
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