lundi 22 mai 2017

Réaction- Indonésie

AMNESTY INTERNATIONAL
RÉACTION
AILRC-FR
17 mai 2017

Indonésie. Annulez la condamnation à la fustigation de deux hommes gays en Aceh
 
En réaction à la condamnation de deux hommes gays à 85 coups de bâton chacun pour avoir eu des relations sexuelles consenties entre personnes du même sexe, Josef Benedict, directeur adjoint pour l’Asie du Sud-Est et le Pacifique à Amnesty International, a déclaré :
 
« Les autorités de l’Aceh doivent immédiatement annuler la déclaration de culpabilité et les condamnations à la fustigation de ces hommes et cesser d’avoir recours à ce châtiment qui constitue une peine cruelle, inhumaine et dégradante et qui peut s’apparenter à de la torture. Ces hommes ont été victimes d’une embuscade de leurs voisins qui ont fait irruption chez eux, les ont filmés et les ont livrés à la police de la charia. Tous les êtres humains ont le droit à la vie privée, le droit d’avoir des relations sexuelles consenties et le droit à une protection physique. »
 
Complément d’information
 
Au moins 108 personnes ont été fustigées en Aceh en 2015, et au moins 100 en 2016. La loi a été appliquée à des personnes non musulmanes pour la première fois en avril 2016, lorsqu’une femme chrétienne a reçu 28 coups de badine pour avoir vendu de l’alcool.

Adopté par le Parlement de l’Aceh en 2014, le Code pénal islamique de l’Aceh est entré en vigueur dans toute la province le 23 octobre 2015. Des règlements régissant l’application de la charia sont en vigueur en Aceh depuis l’adoption de la Loi spéciale relative à l’autonomie en 2001 et sont appliqués par des tribunaux islamiques. Dans certains cas, la législation prévoit une peine pouvant aller jusqu’à 200 coups de bâton. Parmi les « infractions » concernées figurent les relations intimes ou sexuelles librement consenties entre adultes non mariés, les relations sexuelles hors mariage, les relations sexuelles entre personnes du même sexe, la consommation et la vente d’alcool et les jeux d’argent. Au titre du droit international relatif aux droits humains, toutes les formes de châtiments corporels sont interdites et représentent une peine cruelle, inhumaine ou dégradante.  

Des séances de fustigation se déroulent régulièrement dans des lieux publics et attirent les foules, si bien que des gens prennent des photos et des vidéos, ce qui peut accroître encore l’humiliation et la souffrance à long terme des personnes soumises à ce châtiment cruel.

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