AMNESTY INTERNATIONAL
RÉACTION
AILRC-FR
17 mai 2017
Indonésie. Annulez la condamnation à la fustigation de deux hommes gays en Aceh
En
réaction à la condamnation de deux hommes gays à 85 coups de bâton
chacun pour avoir eu des relations sexuelles consenties entre personnes
du même sexe, Josef Benedict, directeur adjoint pour l’Asie du Sud-Est
et le Pacifique à Amnesty International, a déclaré :
«
Les autorités de l’Aceh doivent immédiatement annuler la déclaration de
culpabilité et les condamnations à la fustigation de ces hommes et
cesser d’avoir recours à ce châtiment qui constitue une peine cruelle,
inhumaine et dégradante et qui peut s’apparenter à de la torture. Ces
hommes ont été victimes d’une embuscade de leurs voisins qui ont fait
irruption chez eux, les ont filmés et les ont livrés à la police de la
charia. Tous les êtres humains ont le droit à la vie privée, le droit
d’avoir des relations sexuelles consenties et le droit à une protection
physique. »
Complément d’information
Au
moins 108 personnes ont été fustigées en Aceh en 2015, et au moins 100
en 2016. La loi a été appliquée à des personnes non musulmanes pour la
première fois en avril 2016, lorsqu’une femme chrétienne a reçu 28 coups
de badine pour avoir vendu de l’alcool.
Adopté
par le Parlement de l’Aceh en 2014, le Code pénal islamique de l’Aceh
est entré en vigueur dans toute la province le 23 octobre 2015. Des
règlements régissant l’application de la charia sont en vigueur en Aceh
depuis l’adoption de la Loi spéciale relative à l’autonomie en 2001 et
sont appliqués par des tribunaux islamiques. Dans certains cas, la
législation prévoit une peine pouvant aller jusqu’à 200 coups de bâton.
Parmi les « infractions » concernées figurent les relations intimes ou
sexuelles librement consenties entre adultes non mariés, les relations
sexuelles hors mariage, les relations sexuelles entre personnes du même
sexe, la consommation et la vente d’alcool et les jeux d’argent. Au
titre du droit international relatif aux droits humains, toutes les
formes de châtiments corporels sont interdites et représentent une peine
cruelle, inhumaine ou dégradante.
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