jeudi 7 avril 2016

Déclaration publique Amnesty, Indonésie

 Indonesian gay activists hold posters during a protest demanding equality for LGBT (Lesbian, gay, bisexual and transgender) people in Jakarta, Indonesia, Saturday, May 21, 2011. Being gay or lesbian has never been outlawed in Indonesia, except in the province of Aceh.
©voanews.com


Indonésie. Halte aux propos incendiaires et discriminatoires qui mettent en danger les personnes LGBTI


Amnesty International est extrêmement préoccupée par l’hostilité croissante des autorités indonésiennes envers les personnes lesbiennes, gays, bisexuelles, transgenres et intersexuées (LGBTI) dans le pays. L’organisation demande aux pouvoirs publics de respecter leurs obligations internationales en matière de droits humains et de faire cesser la discrimination, les menaces et les autres formes de harcèlement ayant pour motif l’orientation sexuelle ou l’identité de genre. Les autorités doivent également condamner publiquement les attaques contre les personnes LGBTI, en faisant clairement savoir qu’une telle violence est une infraction reconnue par la loi et ne saurait être tolérée. 


Le climat de discrimination s’intensifie depuis janvier 2016, période où des agents de l’État ont tenu des propos homophobes incendiaires, discriminatoires, totalement inexacts ou trompeurs sous le prétexte de « défendre la morale publique et la sécurité publique du pays ». 


En janvier, le ministre de la Recherche, de la Technologie et de l’Enseignement supérieur a déclaré que les personnes LGBTI « corrompaient » les normes et les valeurs sociales indonésiennes, et qu’il interdirait toute activité LGBTI dans les universités indonésiennes. 


Le ministre a également critiqué le Groupe de soutien et centre de documentation et d'études sur le genre et la sexualité de l’université d’Indonésie parce qu’il avait mené des recherches et organisé des formations et des actions de sensibilisation sur des questions relatives aux personnes LBGTI et à la sexualité. 


Parallèlement, le 3 février, la Commission indonésienne de l'audiovisuel (KPI) a publié une lettre recommandant à toutes les chaînes de télévision et stations de radio d’interdire les programmes faisant la promotion des activités LGBTI, afin d’« éviter d'apprendre aux enfants des comportements indécents ». 


Le 24 février, l’Al Fatah Pesantren Waria, un foyer islamique transgenre de Yogyakarta, a été fermé pour des raisons de « sécurité » par les autorités locales après le dépôt d'une plainte par le Front Jihad Islam, une organisation islamiste radicale. 


Le Pacte international relatif aux droits civils et politiques, auquel l’Indonésie est partie, interdit la discrimination liée à l’orientation sexuelle, l’identité de genre et l’expression de genre. Le gouvernement doit veiller à ce qu’aucun représentant des autorités ne fasse de déclaration publique ou ne prenne de décision pouvant être raisonnablement interprétée comme une autorisation de discriminer ou de prendre pour cible des personnes en raison de leur orientation sexuelle ou de leur identité de genre. 


Amnesty International est aussi préoccupée par les restrictions imposées par la police sur les droits à la liberté de réunion et d'expression des personnes LGBTI. 


Ainsi, le 3 février, des policiers de Menteng, un district de Djakarta, ont dispersé les participants à un atelier organisé par Arus Pelangi, une ONG LGBTI, dans un hôtel du centre de Djakarta, après avoir reçu des plaintes du FPI (Front de défense de l’Islam), une autre organisation islamiste radicale. Les policiers ont affirmé qu’Arus Pelangi n’avait pas l'autorisation d'organiser un tel atelier. Le 23 février, des policiers ont empêché un rassemblement pacifique pro-LGBTI d’avoir lieu à Yogyakarta, avec pour argument que le groupe n’avait pas averti à temps les autorités de l’organisation de cet événement, et ont dispersé le groupe pour empêcher un affrontement avec une manifestation anti-LGBTI qui se déroulait au même moment. Un manifestant transgenre qui avait participé au rassemblement a été frappé à la tête par sept manifestants anti-LGBTI qui l’avaient suivi quand il avait quitté le rassemblement. 


Aux termes du droit international relatif aux droits humains, les États ont l'obligation positive de veiller à ce que les personnes et les groupes puissent exercer leur droit à la liberté d’expression et de réunion sans craindre d’être victimes de violences ou d’être dispersés. 


Amnesty International demande aux autorités de veiller à ce que des enquêtes rigoureuses et impartiales soient menées au sujet des attaques et des menaces visant des personnes en raison de leur orientation sexuelle ou de leur identité de genre, et à ce que toute personne raisonnablement soupçonnée d’avoir commis ce type d'infraction soit poursuivie en justice, conformément au droit et aux normes internationaux relatifs aux droits humains. Les autorités doivent également agir pour offrir une protection efficace aux personnes LGBTI dont la vie et la sécurité sont menacées. 


L'organisation appelle par ailleurs le président Joko Widodo à défendre les droits des personnes LGBTI. S’il ne le fait pas, son silence enverra un message alarmant, laissant entendre que ces attaques et manœuvres de harcèlement seront tolérées tant qu’il sera au pouvoir, ce qui ouvrirait la voie à de nouvelles discriminations contre les personnes, militants et organisations LGBTI. 

lundi 4 avril 2016

Amnesty Maroc, co signataire d'un appel

Communiqué relatif à l’agression de deux jeunes hommes dans leur domicile

De nombreux médias ont diffusé une vidéo enregistrant un acte de violence avec humiliation à l’encontre de deux jeunes hommes dans le domicile de l’une des deux victimes dans la ville de Béni Mellal.
Il est à rappeler que le Ministère de l'intérieur et le Ministère de la justice et des libertés ont publié une déclaration conjointe «faisant état de poursuite pénale à l’encontre de tout un individu ou groupe qui se substitue à la justice et aux lois en agissant de leur gré pour sanctionner et ce conformément aux lois en vigueur ».
Il est également important de souligner que ces évènements ne surviennent pas dans le cadre d’une affaire présentée à la justice mais il s’agit d’actes de violence sanctionnés par la loi. Or, les agresseurs n’ont fait objet d’aucune poursuite pénale tandis que le tribunal de première instance a émis un jugement de cinq mois de prison ferme pour motif d’homosexualité à l’encontre de l’un des deux jeunes agressés, sachant que l’autre victime a pris la fuite à la suite de l’agression.
Le traitement réservé à ce dossier par les autorités va à l’encontre des engagements du Maroc en termes de respect des droits humains tant sur le plan international que sur la base de la constitution de 2011, particulièrement la protection de la vie privée des personnes et l’engagement du Maroc dans la lutte contre toute forme de discrimination fondée sur le sexe, la couleur, la religion, la culture, l’appartenance sociale, régionale, la langue, la situation de handicap et toute autre appartenance.
De ce fait, nous, associations signataires de ce communiqué, appelons à :
  • La libération de la victime de cette agression ;
  • L’ouverture d’une enquête et la poursuite pénale des agresseurs ainsi que celui/celle qui a diffusé la vidéo révélant publiquement l’identité des jeunes ;
  • L’abrogation de l’article 489 du code pénal afin de garantir et de protéger les libertés individuelles et la vie privée des citoyennes et des citoyens.
28 mars 2016


Les associations signataires

  • Association Marocaine des Droits Humains
  • Organisation Marocaine des Droits Humains
  • Association de Lutte Contre le Sida
  • Observatoire Marocain des Prisons
  • Centre Marocain de la Démocratie et de la Sécurité
  • Forum des Alternatives Maroc – FMAS
  • Collectif Démocratie et Modernité
  • Observatoire Marocain des Libertés Publiques
  • Association Adala
  • Fédération Nationale des Associations Amazighes
  • Forum Marocain pour la Vérité et la justice
  • Association Bayt Al Hikma
  • Collectif Aswat contre la discrimination basée sur la sexualité et le genre
  • Fondation Driss Benzekri pour les droits humains et la démocratie
  • Damir-Mouvement Citoyen
  • Collectif «AKALIYAT» pour la lutte contre la criminalisation et la discrimination des minorités sexuelles et religieuses
  • Mouvement Alternatif pour les Libertés Individuelles
  • Groupe antiraciste de défense et d’accompagnement des étrangers et migrants - GADEM
  • Amnesty International - Maroc
  • Union des étudiants pour le changement du système éducatif - UECSE

dimanche 3 avril 2016

actions Tunisie

Sur information du secrétariat international d'Amnesty International, sachez que l'action Tunisie se poursuivent, au moins jusqu'en Juin. N'hésitez donc pas à l'entreprendre/partager, etc.

Pour rappel, l'action peut être trouvée ici

mercredi 30 mars 2016

Des nouvelles de Costas

Costas et son compagnon © Alcestis Aktipis


    PLUS DE 150 000 SIGNATURES EN SOUTIEN À COSTAS !
Date de dernière mise à jour : 24/03/2016
Date de publication : 24/03/2016
150 000 signatures ont été récoltées dans 25 pays à travers le monde pour exhorter le ministre de la justice grec à mener une véritable enquête sur l'agression contre Costas et son compagnon. Costas a également reçu des messages de solidarité par milliers qui l'ont beaucoup ému.
Les mots de Costas aux militants

Voici un extrait d'une lettre adressée par Costas au secrétariat international avec des mots extrêmement touchants, qui souligne à quelle point il est important de se sentir soutenu :

« Ce qui se passe me fait beaucoup de bien, franchement !
Toute cette mobilisation de gens de partout dans le monde est très émouvante. Après ce qui est m’arrivé ... vous faites en sorte que les gens soient informées de toutes ces attaques homophobes et racistes largement ignorées ... Vous les démasquez."

Le prochain projet de loi sur l'union civile offrira une certaine protection. Il offrira une certaine reconnaissance. Il reconnaîtra le droit à l'amour, quelque chose qui ne devrait jamais être minoré ... Voilà ce que disent les lettres de partout dans le monde pour moi: que tout amour le même, et que cela doit être considéré comme cela en toutes circonstances.

En Grèce, les pauvres se sont appauvris, les riches sont devenus plus riches, et la chasse aux sorcières a commencé. Je me sens comme une sorcière traquée. Vos lettres nous rappellent que nous ne sommes pas seuls dans ce combat. C’est notre droit de tenir la main de notre bien-aimé l'un indépendamment de son sexe, de sa couleur de peau, de sa religion. «La liberté a besoin de vertu, a besoin d'audace" comme dit le poète Andreas Kalvos. Merci d’être vertueux. Merci de votre audace ".

 Où en est-on ?

La pétition n'a pas encore permis d'ouvrir une nouvelle enquête mais une rencontre aura lieu d'ici peu avec le ministre de la justice grec.

Les 150 000 signatures devraient lui être remises par une délégation du secrétariat international et de la section grecque courant avril. Un nouveau courrier a été également été adressé au Procureur afin qu'il ordonne une nouvelle enquête.

En janvier 2016, la Grèce a adopté une loi sur l'union civile des couples de personnes de même sexe
L'adoption par le parlement grec de la loi autorisant l'union civile pour les couples de personnes de même sexe est une bonne nouvelle.

Comme le souligne Costas, c'est une avancée pour les droits des personnes homosexuelles en Grèce même si cette union ne leur accorde pas autant de droits que le mariage pour les couples hétérosexuels.

mardi 29 mars 2016

Action Urgente Géorgie

GEORGIE : IL FAUT RETIRER LE PROJET DE MODIFICATION DE LA CONSTITUTION VISANT À INTERDIRE LE MARIAGE ENTRE PERSONNES DU MÊME SEXE

La coalition au pouvoir en Géorgie a présenté lundi 14 mars un projet de loi visant à modifier la Constitution et à définir explicitement le mariage comme une union entre un homme et une femme. Ce texte est discriminatoire envers les lesbiennes, les gays et les personnes bisexuelles, transgenres et intersexuées (LGBTI) au regard de leur droit à une vie familiale et de tous les droits sociaux associés au mariage.

Le Premier ministre de Géorgie, Guiorgui Kvirikachvili, a annoncé le 7 mars que les membres de la coalition au pouvoir, « Rêve géorgien », s’étaient mis d’accord pour mettre en œuvre leur projet de modification de la Constitution et définir le mariage de manière explicite comme une union entre un homme et une femme. Le Premier ministre a expliqué que cette modification avait pour but de « défendre une valeur aussi importante que le mariage ». Sur les 150 membres du Parlement, 80 ont signé la proposition de modification qui a été soumise au Bureau du Parlement le 10 mars et enregistrée le 14 mars.

L’article 36 de la Constitution de Géorgie dispose actuellement que le « mariage est une union librement consentie basée sur l’égalité entre les conjoints ». L’introduction dans la Constitution d’une définition du mariage qui préciserait que celui-ci est réservé aux couples de sexe opposé constituerait une discrimination directe envers les personnes LGBTI qui vivent ou souhaitent vivre dans une union entre personnes de même sexe. Cette modification priverait en outre ces personnes de leur droit à une vie familiale, de leur droit de se marier et de tous les droits économiques et sociaux associés au mariage. D’après le Code civil géorgien, les couples de même sexe n’ont actuellement pas le droit de se marier ni de se faire enregistrer ; ils ne peuvent pas non plus exercer leur droit à une vie familiale. Toutefois, l’introduction dans la Constitution d’une interdiction explicite de l’égalité devant le mariage ne ferait qu’aggraver la situation, car cela empêcherait les législateurs d’étendre à l’avenir le mariage aux couples de même sexe. En outre, cela irait à l’encontre de la tendance mondiale émergeante qui consiste à reconnaître l’égalité devant le mariage.

Des ONG travaillant en faveur des droits des personnes LGBTI ont publié une déclaration conjointe le 17 février pour condamner le projet d’introduction dans la Constitution d’une définition du mariage qui exclue les couples de même sexe. Dans cette déclaration, les ONG expliquent aussi qu’en raison du climat actuel de haine, de discrimination et de violence à l’encontre des personnes LGBTI, les défenseurs des droits des personnes LGBTI géorgiens n’ont jamais pris la décision de faire campagne pour l’égalité devant le mariage. Les ONG avancent également le fait que le débat public déclenché par la proposition est susceptible d’accentuer la marginalisation des personnes LGBTI en Géorgie. Si le texte est adopté, il portera un coup dur aux droits fondamentaux des personnes LGBTI qui ira au-delà de la privation de leur droit à une vie familiale et de leur droit de se marier, car il enracinera les pratiques discriminatoires dont les couples de même sexe font l’objet quotidiennement en Géorgie.

Pour en savoir plus, pour savoir comment agir, cliquez ici

Intervention en Lycée, à Lannion

http://www.letelegramme.fr/cotes-darmor/lannion/lycee-le-dantec-un-projet-pedagogique-pour-dire-stop-a-l-homophobie-26-03-2016-11007634.php

samedi 19 mars 2016

Informations relative à l'action urgente Tunisie


TUNISIE. SIX HOMMES LIBÉRÉS À LA SUITE D’UN
ALLÈGEMENT DE PEINE

Six Tunisiens ont été déclarés coupables de « sodomie » mais n’ont pas réintégré la prison le 3 mars car leur peine a été allégée en appel.

Six hommes, incarcérés pour « sodomie », sont désormais libres.

Déjà libérés sous caution, ils devaient encore purger une peine de trois ans d’emprisonnement, suivie d’une interdiction de se trouver à Kairouan.

Ils avaient été arrêtés dans cette ville le 2 décembre 2015 lors d’un rassemblement. Ils ont comparu devant le tribunal le 10 décembre et ont été ce jour-là reconnus coupables et condamnés à la peine maximale de trois ans de prison au titre de l’article 230 du Code pénal tunisien, qui érige en infraction « la sodomie et le lesbianisme ». 

Il leur a aussi été interdit de se trouver à Kairouan dans les cinq ans qui suivraient leur libération. Ils ont été libérés le 7 janvier 2016 en attendant qu’il soit statué sur leur appel.

Lors d’une audience tenue le 3 mars, leur peine a été ramenée à un mois d’emprisonnement (qu’ils avaient déjà purgé) et assortie d’une amende de 400 dinars (160 dollars des États-Unis), et l’interdiction de se trouver à Kairouan a été annulée.

Aucune action complémentaire n’est requise de la part des membres du réseau Actions urgentes. Un grand merci à tous ceux qui ont envoyé des appels.