Baltic Pride,
Vilnius, 27 juillet 2013
Samedi 27, après le traditionnel
briefing de sécurité, les 32 délégués d’Amnesty, représentant 14 sections, ont
été emmenés en car jusqu’au lieu de départ de la marche.
6 d’entre eux ont effectué la
marche en tête, au milieu et en fin du défilé afin d’assurer la sécurité sur la
marche, deux autres étaient chargés de prendre des photos et de coordonner les
relations presse, les autres militants ont pris place sur un char de la
Lithuanian Gay League (genre petit bus touristique) qu’ils ont décoré de
banderoles et de ballons.
Avant le départ, des policiers
étaient placés sur la chaussée, le long des trottoirs, afin de laisser la
chaussée libre et de maintenir le public sur les trottoirs. Dans les
camionnettes de police, nous avons aperçu des policiers portant des vêtements
anti-émeutes, y compris un masque sur le visage.
La marche a commencé à 13 h, le
trajet était assez bref (800 m), en tête marchaient les VIP, dont l’ambassadeur
des Pays-Bas, le char d’AI était situé après.
Tout au long du parcours, nous
avons vu à la fois des personnes souriantes, qui nous encourageaient,
applaudissaient et d’autres qui nous adressaient des doigts d’honneur.
Ce qui était frappant, c’était de
voir ces « pour » et ces « contre » très proches
physiquement, sur le même trottoir. Au cours de la marche, Helle Jacobsen,
responsable de la sécurité, a reçu des œufs frais. Vers la fin de la marche,
lorsque nous descendions du bus, nous avons vu des opposants entrer dans le
parc, censé être entouré par les policiers et où devait s’achever le parcours. Lors
de notre debriefing de sécurité, la plupart des membres d’Amnesty ont dit avoir
ressenti une certaine tension à la vue des opposants et en raison de la
confusion qui régnait à ce moment-là. Nous nous sommes alors tous regroupés en
attendant que les policiers arrivent en nombre et écartent les opposants.
Lorsque les prises de parole ont
commencé sur le podium, les contre-manifestants tentaient de les couvrir en
criant des slogans, avec des cornes de brume (genre matchs de foot) et
mégaphones. Certains avaient des pancartes plus qu’explicites
(« Sodomites, en enfer » ou bien encore des dessins visant
précisément les gays). Les effectifs de police se sont renforcés et la police
montée a fait reculer les contre-manifestants d’une bonne centaine de mètres
afin de créer un cordon de sécurité. Nous avons
vu plusieurs pancartes de contre-manifestants représentant un coq (nous n’avons
pas eu d’explication sur ce qu’il était censé représenter) et dans le parc, un
homme est venu tenant en laisse une chèvre : il nous a été dit qu’il la
présentait comme sa petite amie. Il a été arrêté par la suite.
Parmi les prises de parole :
des députés européens, la représentante de l’Ilga, Nicolas Beger, du Bureau
européen d’AI, et Stuart Milk (qui était déjà présent à Budapest en 2011). Ce
qui nous a le plus surpris était sans doute la proximité de certains opposants
par rapport aux militants LGBT. En effet, certains d’entre eux, qui n’avaient
ni pancartes, ni mégaphone, circulaient parmi les manifestants afin de prendre
des photos d’eux (ce qui nous laisse imaginer de potentielles représailles
vis-à-vis des militants LGBT locaux).
Après avoir retiré nos TS AI,
nous avons quitté le parc par une sortie près du podium et sommes montés dans
le car qui nous a ramenés à l’hôtel. Les responsables amnestiens ont proposé à
quelques responsables d’associations et à Stuart Milk de rentrer en car avec
nous, pressentant des violences à leur encontre à la fin de la pride.
Nous avons appris le soir même
qu’il y avait eu 28 arrestations. La présence des délégués d’Amnesty est
toujours appréciée des militants locaux. Nous avons pu voir en ville sur les
abribus les affiches, co-réalisées par la LGL, l’Institut français et AI, qui
avaient été placées quelque temps avant la marche.
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